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2021: La BVC renoue avec la hausse

Casablanca – La Bourse de Casablanca a su effacer, en 2021, les pertes encourues une année auparavant sur fond d’une crise sanitaire et économique inédite, son indice phare Masi grimpant de 18,35% à 13.358,32 points sur l’ensemble de l’année écoulée.

Si le marché boursier a pu tirer son épingle du jeu, c’est grâce à un environnement interne et externe propice à la reprise et au rétablissement de la confiance des investisseurs, renforçant ainsi le rôle qui incombe à la Bourse en matière de financement de l’économie nationale.

En tête des facteurs de reprise, figure la réussite de la campagne nationale de vaccination contre le Covid-19, érigée en exemple au niveau international, ce qui a contribué à un retour progressif vers la vie normale et le redémarrage des activités économiques.

Le secteur agricole a contribué également à cette dynamique, à la faveur du bilan positif de la campagne 2020/2021, marquée par une récolte céréalière de 103,2 millions de quintaux de céréales, en hausse de 221% par rapport à la campagne 2019/2020.

La politique monétaire accommodante menée par Bank Al-Maghrib (BAM), traduite par une baisse globale du taux directeur de 75 points de base en 2020, passant de 2,25% à 1,50%, a soutenu largement les opérateurs économiques, en assurant le financement de l’économie dans des conditions optimales.

Ces forts signaux de reprise ont été confirmés par la banque centrale qui a relevé ses prévisions de croissance pour l’économie nationale en tablant sur un taux de 6,2% au titre de l’année 2021.

Fin connaisseur du marché, Attijari Global Research, a vu son indice de confiance des investisseurs en Bourse (AGR ICIB), qui qualifie la perception des investisseurs envers le marché Actions, atteindre un plus haut historique de 67,4 pts en octobre dernier. D’après AGR, toutes les catégories d’investisseurs ont franchi à la hausse la barre des 60 pts, et ce, pour la première fois depuis novembre 2017.

La BVC portée par la reprise mondiale

Par ailleurs, la Bourse de Casablanca a profité d’un contexte international favorable, où plusieurs économies mondiales ont renoué avec la croissance, malgré la persistance de la pandémie et l’émergence de nouveaux variants, au grand dam des efforts de lutte contre le Covid-19.

La majorité des observateurs tablent sur une croissance mondiale au-delà de 5% en 2021, à l’instar de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) qui prévoit une augmentation de 5,3% du PIB mondial en 2021.

Ainsi, le volume du commerce mondial des marchandises devrait croître de 10,8% en 2021, selon l’OMC qui note que le commerce des marchandises a dépassé son pic d’avant la pandémie, porté par la reprise de l’activité économique mondiale au premier semestre de 2021.

De son côté, le Fonds monétaire international (FMI), table sur une croissance de 5,9% en 2021, expliquant, toutefois, que “les perspectives des pays continuent de diverger en raison d’une fracture vaccinale et de disparités dans l’aide apportée par les pouvoirs publics”.

Sociétés cotées : L’amélioration des résultats au rendez-vous

Les indicateurs financiers des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca se sont nettement améliorés en 2021, y compris leur profitabilité, au grand bonheur des investisseurs soucieux de la rentabilité de leur portefeuille.

“Les sociétés cotées à la Bourse de Casablanca ont réalisé un chiffre d’affaires (CA) agrégé de 193,3 milliards de dirhams (MMDH) à fin septembre, en hausse de 8,3% par rapport à la même période un an auparavant”, selon AGR.

Ce niveau d’activité est supérieur à celui enregistré à fin septembre 2019 (183,4 MMDH) considéré comme une référence pré-Covid 19.

La nomination d’un nouveau gouvernement avec un programme axé sur la relance et la promotion de l’emploi, en parallèle avec l’adoption de la loi de finances 2022, annonçant un niveau d’investissement public record, ont véritablement fait souffler un vent d’optimisme sur la bourse de Casablanca.

Ces performances renforcent certes l’attractivité du marché boursier vis-à-vis du tissu économique, qui commence à s’intéresser davantage au marché des capitaux, eu égard aux multiples avantages de l’appel public à l’épargne qui s’impose désormais comme une réelle alternative aux circuits classiques de financement.

Véritable feuille de route pour les années à venir, le nouveau modèle de développement (NMD) a accordé, pour sa part, une place de choix au marché des capitaux, en visant l’augmentation du nombre de sociétés cotées à 300 et de la capitalisation boursière totale à 70% du PIB à l’horizon 2035.

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Hassnaa EL AKKANI