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77% des hommes d’affaires confiants dans les perspectives de développement africaines

ES: Zin El Abidine TAIMOURI.

Les résultats du Baromètre Africa CEOs Survey, réalisé par Deloitte en partenariat avec Jeune Afrique Média Group, présenté à Abidjan en marge de l’Africa CEO Forum, montrent que 77% des hommes d’affaires sont confiants vis-à-vis des perspectives de développement africaines.

Cette confiance est à un niveau supérieur à celui d’avant la pandémie qui a favorisé dans certains domaines de nombreuses opportunités, dont l’explosion des services financiers numériques et la volonté des acteurs économiques de privilégier la production locale au détriment des importations.

“Le cœur de ce baromètre est le retour de la confiance d’avant pandémie. L’Afrique sait tirer profit des situations de crise et se créer des opportunités”, a indiqué l’Associé Directeur Général Deloitte Afrique francophone, Emmanuel Gadret.

“Les CEOs restent prudents face aux risques majeurs incarnés notamment par les cyber-attaques et le retour de l’inflation en Europe. Grâce à leur agilité et à la montée en compétence des talents, les entreprises africaines font face à ces défis”, souligne M. Gadret.

En effet, les CEOs demeurent prudents dans leurs projections, conscients de l’accélération de leur exposition au risque sécuritaire (41%) ainsi qu’à de nouvelles menaces (46% d’entre eux déclarent par exemple être fortement exposés au danger des Cyber-attaques et déjà très préoccupés par la poussée inflationniste).

Les départs récents du continent de quelques groupes internationaux traduisent selon les CEOs une stratégie sélective du rapport rentabilité/risques.

Une capacité de financement préservée

Si 12% des CEOs estiment que l’accès au financement s’est dégradé, la majorité (62%) d’entre eux déclarent tout de même qu’il se maintient à un niveau stable au cours des derniers mois.

Le private equity (26%), les sociétés internationales (23%) et les entreprises locales (11%) restent les alternatives privilégiées pour une ouverture du capital en dehors des canaux classiques de financement. Le private equity continue d’être perçu comme un partenaire créateur de valeur (30% des CEO).

Les entreprises africaines s’engagent

A 83%, les CEOs ont inscrit les enjeux de développement durable au cœur de leur stratégie.

Cet engouement pour la responsabilité sociétale des entreprises africaines est notamment porté par des pressions externes qui sont croissantes. En effet, pour 45% des CEOs c’est une réponse aux attentes du marché et l’anticipation de possibles risques réputationnels.

Cependant, 47% des entreprises déclarent ne pas réaliser de rapport RSE. L’enjeu est donc de passer de la stratégie à la mise en œuvre concrète et au suivi des engagements de durabilité.

Des talents mieux formés et plus investis

Le renforcement et le développement des compétences sont un levier de croissance clé (63%), que ce soit au travers de partenariats externes (52%), ou d’universités internes (21%). 81% des CEOs positionnent le management de la performance comme un outil de leur nouveau modèle organisationnel, garantissant la mise en place d’objectifs et de plans de carrière clairs.

Plus en phase avec la réalité des enjeux RH internationaux et les attentes des collaborateurs, ce modèle organisationnel contribue également à retenir durablement des talents.

Une majorité des dirigeants (54%) s’engagent dans des politiques de recrutement inclusives et 46% ont développé des politiques d’égalité salariale.

Mieux structurer et investir dans l’innovation

L’innovation est plus que jamais une priorité stratégique : 89% des entreprises ont aujourd’hui développé une stratégie d’innovation, ou l’envisagent à court terme, au travers notamment de la création d’un comité d’innovation (66%) et le recrutement ou la nomination d’un Innovation Manager (64%).

L’Afrique consolide sa position de leader de l’innovation dans le paiement numérique : selon les CEOs, 80% des innovations engagées se concentrent sur les sujets liés au paiement (29% des CEOs), de l’automatisation des process (26%) et de l’intelligence artificielle (25%).

Plus que jamais, l’innovation est ouverte et collaborative : les projets d’innovation passent désormais par des partenariats avec des incubateurs ou start-ups (49%), plutôt que par des initiatives internes.

Ces approches collaboratives permettent l’émergence d’un nouvel écosystème basé sur une co-construction entre secteur public et secteur privé.

Une gouvernance affirmée et un leadership féminin en progression

Plus de 75% des CEOs interrogés veillent à l’indépendance de leur conseil d’administration contre 66% en 2020. Face aux incertitudes croissantes, le besoin d’une gouvernance agile, transparente et résiliente est de plus en plus marqué et les dirigeants africains en font une priorité absolue.

La parité demeure un beau défi à relever. Aujourd’hui, seulement 11% des entreprises africaines déclarent être paritaires en termes de féminisation de leur comité de direction.

Néanmoins, la féminisation des organisations est aujourd’hui une tendance de fond, 25% d’entre elles prennent le chemin de ce rééquilibrage et une large majorité (93%) affirme avoir au moins une femme dans le top management.

Mené auprès de 190 CEOs africains entre février et mai 2022, ce Baromètre permet d’analyser et de restituer la situation actuelle de l’économie africaine ainsi que la vision de ses dirigeants.

L’étude interroge les dirigeants sur 6 thématiques : stratégie, gouvernance, finance, innovation, impact et talents. A travers leurs réponses, elle restitue un optimisme retrouvé et justifié.

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