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Afrique du Sud: rand au plus faible depuis octobre

Johannesburg- La monnaie sud-africaine, le rand, a poursuivi, jeudi, sa dégringolade sur fond de divergences au sein du Congrès national africain (ANC, au pouvoir) au sujet de l’élargissement du rôle de la banque centrale du pays.
Le rand a ainsi perdu 0,15 pc de sa valeur à l’ouverture des opérations à la bourse de Johannesburg, un dollar américain s’échangeant contre 14,86 rands. Il s’agit de la plus forte baisse de la valeur de cette devise depuis le mois d’octobre dernier.
Des membres influents de l’ANC demandent un élargissement du rôle de la Reserve Bank aux domaines relevant de l’encouragement de la croissance économique et de la promotion de l’emploi. Ils exigent notamment un recours à la planche à billets pour redynamiser la croissance morose depuis des années.
Des membres du gouvernement, notamment le ministre des Finances, Tito Mboweni, s’opposent à une telle démarche. Ce dernier a indiqué que le gouvernement n’entend pas changer le mandat de l’institution, soulignant qu’il ne comprend pas l’obsession de ceux qui appellent à une mesure qui risque de déstabiliser l’économie.
Pour sa part, le gouverneur de la Banque, Lesetja Kganyago, a indiqué que le mandat de l’institution est clairement défini par la Constitution à savoir de protéger la valeur de la devise nationale et garantir une croissance équilibré et durable.
Cette nouvelle polémique intervient suite à la publication cette semaine de chiffres montrant une aggravation de la situation économique du pays.
Ces données publiées par l’agence officielle des statistiques ont montré que l’économie sud-africaine a reculé de 3,2 pc au premier trimestre de 2019, marquant sa plus forte contraction depuis la crise économique et financière mondiale de 2008/2009.
Cette contraction, qui intervient suite à une croissance de 1,4 pc du Produit intérieur brut au dernier trimestre de 2018, est le résultat de la contreperformance de secteurs clés notamment le secteur manufacturier qui a reculé de 8,8 pc.
Pratiquement tous les secteurs de l’activité économique ont enregistré des résultats négatifs, selon les conclusions de l’agence des statistiques.
Cette nouvelle chute témoigne de l’aggravation de la crise économique dans le pays arc-en-ciel, qui souffre d’énormes déficits sociaux dont un chômage affectant près de 28 pc de la population active et une pauvreté touchant plus de la moitié de la population globale (environ 58 millions d’âmes).

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