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ALE: Intégrer la préoccupation du “co-développement”

Rabat – Les auteurs d’une étude, publiée mercredi par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) et Policy center for the new south (PCNS), ont souligné la nécessité d’infléchir les accords de libre-échange (ALE), déjà conclus par le Maroc, dans le sens d’accords de “co-développement”.

“Le contexte mondial étant ce qu’il est présentement, il est tout à fait illusoire de penser qu’à moyen terme les accords de libre-échange actuels peuvent être dénoncés purement et simplement en exigeant de les remplacer par des accords de co-développement. Par contre, il est tout à fait possible de les infléchir dans le sens d’accords de co-développement”, ont expliqué les auteurs de cette étude, Attioui Abdelali, Billaudot Bernard et Chafiq Adnane.

Cette marge de manœuvre tient au fait qu’un ALE ne doit pas être identifié à un pur ALE, c’est-à-dire un accord qui s’accompagne d’une politique institutionnelle strictement “libérale” en interne, ont-ils soutenu, ajoutant qu’il s’agit, avant tout, d’une politique institutionnelle qui conforte la domination du Monde de production marchand, dans lequel il n’y a pas de politique industrielle se préoccupant de procéder à une qualification technique extérieure au marché en matière de produits, d’emplois et de prêts à l’échelle nationale.

Or, de cette qualification découlent les conventions déterminant les produits, les emplois et les créances de bonne qualité.

Les auteurs de ladite étude, intitulée “Les implications du mode d’insertion du Maroc dans l’économie mondiale sur sa croissance et sur son développement: Passé et avenir”, ont également fait remarquer que puisque le co-développement est tout sauf le protectionnisme, cet infléchissement consiste à mettre en relation les importations et les investissements directs étrangers (IDE) en provenance du pays (ou de l’Union de pays) avec lequel l’accord a été conclu par le passé avec le développement visé par le Maroc.

“Que ce pays (ou cette Union) ne le fasse pas, en restant dans la logique de ‘libre-échange’ qui consiste à faciliter les exportations et les IDE des entreprises implantées dans ce pays (ou cette Union), n’est pas une contrepartie nécessaire. Par contre, ce pays est disposé à entendre un tel propos si la condition mise par le Maroc à l’obtention de ce qu’il recherche est celle qui vient d’être énoncée”, ont-ils ajouté.

Pour les importations, cette condition porte, avant tout, sur la qualité des produits importés, c’est-à-dire leur conformité avec la normalisation interne réalisée.

Concernant les IDE, l’enjeu est de renforcer les exigences déjà fixées concernant la formation du personnel et l’appel à des fournisseurs locaux et, plus généralement, celle que l’implantation ne relève pas uniquement de la sous-industrialisation dépendante, ont souligné les auteurs de cette étude intitulée “Les implications du mode d’insertion du Maroc dans l’économie mondiale sur sa croissance et sur son développement: Passé et avenir”.

Et de soutenir: “Le Maroc peut viser d’être en avance dans la transition écologique en ce qui concerne la production, en adoptant des normalisations qui prennent en compte ce que la production de tel produit implique comme contenu en eau, émissions de CO2 et consommation de matières premières nouvellement tirées des gisements existants et ce, que son usage comme objet de consommation finale ou comme consommation intermédiaire entraîne sur la santé de l’utilisateur”.

Cette étude s’appuie sur un exercice de modélisation innovant qui rompt avec les modèles usuellement utilisés et dont les résultats ont mis en exergue le mode d’insertion du Maroc à l’économie mondiale ainsi que les implications qui en découlent sur la trajectoire de développement du pays.

Partant d’une analyse comparative de la dynamique économique observée sur les périodes 1982-1998 et 1998-2018, elle établit une grille d’analyse conceptuelle, porteuse de conceptions originales de l’industrialisation, de la croissance économique et du développement.

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