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Auto-entrepreneuriat: 4 questions au Président de l’Union des Auto Entrepreneurs Bidaya

Le Président de l’Union des Auto Entrepreneurs Bidaya, Zakaria Fahim, revient dans une interview accordée à la MAP, sur l’engouement porté pour le statut d’auto-entrepreneur, ses principaux points d’attrait, les perspectives à venir ainsi que sa contribution à la relance économique.

1- Le nombre des auto-entrepreneurs (AE) actifs s’est élevé à 300.457 en 2021, contre 272.263 en 2020 et 180.273 en 2019, affichant ainsi des progressions annuelles de 10,4% et 66,7% respectivement. Quelle est votre lecture de ces chiffres et quid des perspectives à venir?

Il y a plusieurs explications possibles pour l’augmentation du nombre d’autoentrepreneurs au Maroc depuis sa création, même si elle reste très insuffisante par rapport au potentiel de 4.000.000 personnes éligibles au minimum.

Tout d’abord, le statut d’auto-entrepreneur est particulièrement attractif pour les personnes souhaitant créer leur propre entreprise, car il est relativement simple et rapide à mettre en place. De plus, il permet de bénéficier de certaines protections et avantages, tels que la couverture sociale.

Ensuite, le développement économique du Maroc et la croissance de certaines industries, comme le secteur du tourisme ou du e-commerce peuvent être des facteurs qui encouragent les personnes à devenir auto entrepreneurs.

Enfin, l’accélération du digital, l’accès à internet et aux outils de communication en ligne, ainsi que le développement de plateformes en ligne permettant de trouver des clients ou de vendre des produits, ont probablement contribué à faciliter la création d’entreprises par les auto-entrepreneurs.

Par ailleurs, au regard des tendances suivant les années 2019, 2020, 2021, on pouvait être optimiste avant la nouvelle loi de finances sur le fait que le nombre d’auto-entrepreneurs devrait connaître une augmentation dans les années à venir.

La situation du pays post-covid, les nouvelles habitudes de travail, l’accélération du digital entre autres peuvent être des accélérateurs de ce dispositif que l’on veut tuer dans l’œuf l’année 0 où tous les voyants sont au vert de façon concomitante, à savoir la mise en place des 3 leviers, le financement alternatif (le crowdfunding), la sécurité sociale et l’accès au marché (avec les quotas pour les auto entrepreneurs).

2- Quelle est votre lecture des indicateurs relatifs à la répartition géographique des AE, la proportion des femmes enregistrées qui ne dépasse pas 24% et le fait que plus de la moitié de ceux enregistrés sont âgés de moins de 35 ans ?

Il est généralement admis que la répartition des auto-entrepreneurs au Maroc est inégale et qu’elle dépend de plusieurs facteurs, tels que l’accès aux financements, aux infrastructures et aux équipements, ainsi que la présence d’un tissu économique local développé.

D’après le rapport de l’OMTPME, les régions du Grand Casablanca et de Rabat-Salé-Kénitra concentreraient une part importante des auto-entrepreneurs, en raison de leur dynamisme économique et de leur proximité avec les centres de décision et les principaux centres d’affaires du pays. Cependant, d’autres régions du Maroc connaissent également une présence des auto entrepreneurs, en particulier dans les secteurs de l’artisanat et du tourisme.

Concernant la proportion des femmes enregistrées qui ne dépasse pas 24%, il est possible que cette proportion reflète des inégalités entre les hommes et les femmes en matière d’accès à l’entrepreneuriat au Maroc. Il pourrait y avoir plusieurs raisons à cela, notamment des obstacles sociaux et culturels, des différences de rémunération, ou encore des différences de niveau d’éducation et de formation. Mais, des programmes d’éveil à l’entrepreneuriat des femmes, seraient de très bons dispositifs pour les pousser davantage à épouser l’auto entrepreneuriat et sortir de l’informel où elles sont majoritaires au vu des chiffres du micro crédit surtout dans le monde rural.

Sur la question de l’âge qui, en général, ne dépasse pas 35 ans, il est possible que cette statistique reflète un intérêt croissant pour l’entrepreneuriat parmi les jeunes au Maroc. Le dispositif de l’entrepreneuriat peut offrir une voie accessible pour les jeunes pour se lancer dans le monde de l’entrepreneuriat, en leur permettant de démarrer une activité sans avoir à passer par les formalités administratives et les coûts financiers associés à la création d’une entreprise traditionnelle. Cela peut être particulièrement attractif pour les jeunes qui cherchent à innover et à créer leur propre emploi, mais qui peuvent être confrontés à des défis pour accéder au financement et aux ressources nécessaires pour démarrer une entreprise.

Il est également possible que cette statistique reflète un engagement accru de la part du gouvernement marocain en faveur de l’entrepreneuriat parmi les jeunes, avec des initiatives et des programmes visant à encourager et à soutenir les jeunes entrepreneurs. Cela peut inclure des mesures visant à faciliter l’accès à l’information, à la formation et au financement, ainsi que des programmes de mentorat et de soutien pour les jeunes entrepreneurs.

3- Comment l’auto-entrepreneuriat pourrait-elle contribuer à la relance économique ?

L’auto-entrepreneuriat peut contribuer à la relance économique au Maroc de plusieurs manières. Tout d’abord, il peut encourager l’esprit d’entreprise et la création d’emplois en permettant aux individus de démarrer leur propre entreprise de manière relativement simple et peu coûteuse et dans le formel. Cela peut également contribuer à renforcer la diversification de l’économie en permettant à de nouvelles entreprises notamment dans le service de se développer dans des secteurs différents de ceux qui sont traditionnellement prédominants avec une grande agilité.

De plus, l’auto-entrepreneuriat peut être un moyen de soutenir les petites entreprises et les entrepreneurs indépendants, qui sont souvent les premiers à souffrir en période de ralentissement économique. En leur offrant une structure juridique simple et souple, l’auto-entrepreneuriat peut les aider à maintenir leur activité et à continuer à générer des revenus, ce qui peut avoir un impact positif sur l’ensemble de l’économie.

L’auto-entrepreneuriat peut également contribuer à la relance économique en permettant aux individus de développer de nouvelles idées et de mettre en place de nouveaux projets qui peuvent générer de la croissance et de l’innovation au niveau local. Notre plateforme « DATICONNECT » leur donne de la formation de l’information et aussi des opportunités de business à travers la publication des offres de service.

Nous avons une pépite au service de nos jeunes pour leur permettre de donner sens à leur projet en prenant un minimum de risque et surtout de s’arrêter à tout moment sans craindre les foudres de l’administration. Alors, j’invite nos politiques à revoir leur copie lors de la prochaine loi de finances et rétablir la situation d’Antée et donner ainsi un message fort pour rattraper le coche et éviter les désinscriptions à ce régime.

Ne tuons pas le Soldat Auto-entrepreneur, nous en avons besoin pour porter le nouveau modèle de développement dans notre pays.

4- Y-a-t il une véritable attractivité du statut d’auto-entrepreneur au Maroc ?

Il est possible que de plus en plus de personnes au Maroc soient attirées par le statut d’auto-entrepreneur. Le statut d’auto-entrepreneur permet aux personnes de démarrer leur propre entreprise de manière relativement simple et peu coûteuse. Il offre également une certaine flexibilité et la possibilité de travailler de manière indépendante.

Toutefois, il est difficile de savoir avec certitude si le nombre de personnes qui choisissent de devenir auto-entrepreneurs a augmenté ou non au Maroc, car il n’y a pas de données fiables sur ce sujet.

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