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Aviculture: Quand la formation résiste à la crise

Par Hicham LOURAOUI.

Casablanca – La formation en aviculture au Maroc a démontré, durant l’année écoulée, sa forte capacité à résister à la crise liée à la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) pour réussir à préserver même sa dimension africaine.

Ce succès n’aurait été possible sans la mise en place de mesures de protection contre la Covid-19, l’adaptation avec ce contexte et surtout l’investissement dans la digitalisation et les équipements nécessaires pour dispenser des formations à distance.

L’exemple est celui du Centre de formation et de recherche appliquée “Avipole Casablanca” qui a poursuivi ses missions malgré le confinement imposé par la crise.

Le résultat aujourd’hui est tangible: 3.096 journées de formation organisées en 2020 au profit de 523 professionnels de l’aviculture, dont des professionnels des pays de l’Afrique de l’Ouest (techniciens, vétérinaires et ingénieurs), ainsi que des aviculteurs marocains et des étudiants.

Et ce n’est pas tout, le centre, en l’espace de trois mois (octobre, novembre et décembre 2020), a tenu près de 530 journées de formation à distance pour 118 aviculteurs du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Togo, de la Guinée et du Bénin.

Pour ce qui est des stagiaires africains ayant été bloqués à “Avipole Casablanca” en raison du confinement, ils ont bénéficié, jusqu’à leur rapatriement, le 12 juillet dernier, d’un programme visant à leur permettre de développer un diagnostic d’entreprise avec une feuille de route pour améliorer la productivité de leur élevage.

Afin de bien mener cette opération et veiller sur la santé de ces stagiaires, la direction du centre a instauré de strictes mesures de protection (obligation de port de masque, respect de la distanciation, distribution du gel hydroalcoolique, etc).

Ces efforts s’inscrivent dans le cadre du programme de formation en aviculture des opérateurs des pays de l’Afrique de l’Ouest lancé par l’US Grains Council (USGC) et remporté, en 2019, par la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole au Maroc (FISA).

Doté d’un budget de près de 9 millions de dirhams (MDH), ce programme, rappelons-le, a pour but de soutenir le développement du secteur avicole moderne dans ces pays et de promouvoir les bonnes pratiques de production et de conduite des exploitations avicoles.

Par ailleurs, la FISA a aussi initié, en partenariat avec l’USGC, un plan de mise à niveau de l'”Avipole Casablanca” en vue d’équiper un abattoir pédagogique avicole avec atelier de découpe et charcuterie, ainsi qu’un laboratoire pédagogique pour analyse des matières premières entrant dans la composition des aliments composés pour volailles.

L’aviculture demeure l’un des secteurs clés de l’agriculture marocaine et ce, au regard de son poids et de la large consommation de ses produits.

A en croire les chiffres de la FISA, le secteur avicole moderne a produit 732.000 tonnes de viandes de volaille et 6,1 milliards d’œufs de consommation en 2019, soit un chiffre d’affaires de 32,5 milliards de dirhams (MMDH), avec 160.000 emplois directs et 370.000 emplois indirects.

Cette production se traduit par une consommation par habitant et par an de 22,1 kg de viandes de volaille et 195 œufs de consommation.

Le secteur avicole traditionnel, lui, a produit 50.000 tonnes de viandes de volaille et 800 millions œufs de consommation.

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