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Trois questions à la présidente de la FCS

Casablanca – Depuis le début de la crise sanitaire, la Fédération de Commerce et Services (FCS) n’a épargné aucun effort pour appuyer l’espoir de la relance durable de l’activité du secteur du commerce et des services.

Dans un entretien accordé à la MAP, la présidente de la Fédération affilée à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Bouchra Outaghani, présente l’état des lieux du secteur Commerce & Services et les perspectives de son évolution en temps de crise, ainsi que les moyens mobilisés pour assurer la relance.

1- Quel état des lieux faites-vous du Secteur Commerce & Services et quelles sont les perspectives d’évolution en temps de crise ?

Le secteur du commerce et des services est parmi les secteurs les plus impactés par la crise sanitaire de 2020. Cette dernière a porté un coup très dur à l’économie de notre pays. Selon l’étude relative à l’impact du Covid-19 réalisée par notre Fédération auprès de ses membres au deuxième trimestre 2020, plus de 90% des chefs d’entreprise estiment que leur activité a subi un impact négatif marqué par une importante baisse du CA variant de 30 à 70%.

De plus, 24% des entreprises ont dû mettre à l’arrêt leur activité d’une manière provisoire ou définitive. Ainsi, la perte d’emplois pour les 2 secteurs a été chiffrée à plus de 360.000 selon le Haut Commissariat au Plan, impactant par conséquent et d’une manière considérable le pouvoir d’achat des ménages.

Cette étude a révélé également que l’impact de la crise sur le secteur des services en termes d’arrêt d’activité et de nombre d’emplois perdus est deux fois plus important que celui enregistré dans le secteur du commerce.

Certes, les entreprises ont repris craintivement leurs activités suite à la mise en place des différentes mesures préventives, mais les TPE, les PME et les PMI ont un long chemin à parcourir pour absorber les pertes engendrées par la crise sanitaire et se positionner à nouveau sur le marché.

En observant la situation sectorielle actuelle, nous ne pouvons espérer une réelle évolution de l’activité économique qu’en 2022, principalement pour le secteur des services et ce malgré toutes les mesures de contingence mises en place en faveur des opérateurs des différents secteurs d’activité.

2- Étant fortement impacté par la crise sanitaire, le secteur Commerce & Service, est en train de se rétablir : quels moyens avez-vous mobilisé pour la relance?

Depuis le début de la crise sanitaire Covid-19, la Fédération a œuvré pour relancer durablement l’activité du secteur du commerce et des services. A cet effet, l’action majeure qui a été menée en concertation avec l’ensemble des composantes de la Fédération concerne le plan de relance économique. En outre, le plan de relance de la Fédération a été intégré dans le plan de relance de l’économie nationale présenté par la CGEM lors de la 8ème réunion du Comité de Veille Économique (CVE).

Ce dernier a mis en avant trois leviers de mesures de soutien à savoir, le soutien de la trésorerie des entreprises pour le paiement des charges courantes critiques, la préservation des emplois et le soutien de l’offre et enfin des mesures structurantes visant à renforcer la confiance des acteurs tout en assurant un climat des affaires favorable à l’investissement, à l’export, à la digitalisation et à la valorisation du capital humain.

Notre Fédération a également mis à la disposition des commerçants un guide des mesures sanitaires spécifiques au secteur du commerce afin de garantir la reprise des activités commerciales dans les conditions les plus saines.

Dans ce même sillage, notre fédération a lancé, l’initiative business solidaire qui s’inscrit dans une démarche de soutien et de solidarité entre les adhérents à la Fédération. Cette initiative a permis aux membres de la FCS de bénéficier de certaines prestations à des prix réduits ou à titre gracieux, d’avoir une visibilité sur leurs chiffre d’affaires éventuels et de préserver leur viabilité et leurs emplois.

Aussi, au mois dernier, et à l’occasion de ses 60 ans, le Bureau de la Fédération a entamé une importante réflexion stratégique qui porte sur la restructuration des différents secteurs et sous-secteurs d’activité représentés par la FCS.

Pareillement, la Fédération a lancé un sondage auprès de ses membres pour recueillir leurs contributions et répondre de manière plus ciblée et approfondie aux besoins spécifiques de chaque membre, et dans l’objectif également d’être plus incisive en allant davantage sur les problématiques spécifiques des secteurs d’activités que représente notre fédération.

Hormis toutes ces actions, la Fédération a signé récemment avec la Direction Générale de l’Impôt (DGI), une convention de partenariat pour la régularisation de la situation fiscale des opérateurs du secteur du Commerce et des Services.

3- Quelle et la portée de la récente convention signée entre la DGI et la FCS ?

Cette convention a vu le jour après des longues négociations avec la Direction Générale des Impôts (DGI), marquées par beaucoup de professionnalisme et de sens de responsabilité vu le caractère diversifié des secteurs représentés par notre Fédération.

L’adhésion à cette convention reste volontaire et concerne les membres et les non membres de la Fédération. Elle permet aux professionnels de commerce et services, particulièrement, le commerce de gros, le commerce de détail, les sociétés d’études et de consulting (hors professions réglementées), et les agences de communication, publicité, événementielle et digitale d’avoir des modalités et des conditions fixes pour la mise en œuvre de la régularisation de leurs situations fiscales par voie de déclaration rectificative.

Sous cette convention, chaque souscripteur selon sa situation peut bénéficier de l’annulation des majorations, amendes et pénalités prévues par le Code Général des Impôts ainsi que la dispense du contrôle fiscal des impôts et taxes et des exercices ayant fait l’objet de cette déclaration.

En plus, les modalités de paiement échelonnées proposées dans cette convention a pris compte de la conjoncture actuelle et des différentes difficultés rencontrées par l’entreprise.

De ce fait, l’entrepreneur poursuivra la relance de ses activités en ce temps de crise en ayant moins de contraintes et en aménageant beaucoup d’efforts pour la gestion de ses déclarations fiscales vis-à-vis de l’administration des impôts.

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