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Le Commerce social a le vent en poupe

Par Samia Boufous

Casablanca – Le “commerce social”, pratique basée sur la commercialisation et la vente de produits sur les marchés et les communautés en ligne, s’érige, plus que jamais, comme un outil novateur pour les marques qui désirent profiter de la portée et de l’infrastructure offertes par les réseaux sociaux pour optimiser leurs ventes.

Perçue comme une aubaine pour les commerçants, en particulier dans ce contexte de transformation numérique et de renforcement du e-commerce, cette pratique mise sur la création d’un contenu pouvant aider les cyber-consommateurs à prendre des décisions d’achat.

De plus en plus de plateformes sociales développent désormais des fonctionnalités intégrant la totalité du parcours client, de la découverte des produits à leur achat sur l’application, en passant par le service après-vente et la relation client.

“Aujourd’hui le Maroc fait partie du top 5 en Afrique en termes d’usage d’internet, avec un taux de pénétration d’internet de 68,5%, soit un socle favorable au développement du social commerce dans le pays”, a indiqué, dans une déclaration à la MAP, Hicham Lotfi, expert de la transformation digitale dans une société de services du numérique.

Le deuxième socle concerne la logistique, a-t-il poursuivi, notant que le Maroc a connu une révolution ces dernières années en termes d’infrastructure routière et portière, ce qui a “grandement” facilité la part de la livraison, communément appelée “livraison longue distance”.

Il s’agit également de l’usage des réseaux sociaux, qui demeure assez intensif au Maroc avec une corrélation de la fréquentation intensive des réseaux sociaux et des plateformes e-commerce, induisant logiquement la croissance du “commerce social”, a-t-il fait observer.

Selon M. Lotfi, l’accès aux moyens de paiement électronique par certains internautes et pas d’autres, permet aux premiers d’acheter auprès de ces plateformes et de vendre aux deuxièmes via les réseaux sociaux. Dans ce cas, les acteurs LMD (Last Mile Delivery) permettent de contourner la barrière du paiement électronique, avec le paiement en espèce à la livraison, a-t-il expliqué.

S’attardant sur les stratégies de marketing digital les plus utilisées par les Marocains pour vendre sur ces plateformes sociales, cet expert du digital a cité les plateformes “WhatsApp”, “Facebook” et “Instagram”, faisant savoir que ceux-ci, comme d’autres, s’appuient sur deux notions, en l’occurrence “l’audience” et “le taux d’engagement”.

“Sur +Facebook+ et +Instagram+, les vendeurs créent des pages et des groupes, des faux profils des fois et créent du contenu qu’ils partagent avec leurs followers. Ils utilisent également un système de boost payant qui permet d’afficher le contenu à une cible sélectionnée en fonction de critères tel que l’âge, le sexe, les intérêts …” a-t-il précisé.

Pour ce qui est des difficultés entravant le développement de cette pratique, M. Lotfi a estimé que celles-ci sont liées à la généralisation des paiements électroniques et les contraintes d’achat en devise. “Nous ne pouvons parler d’un stade avancé en la matière que si des grands acteurs et opérateurs économiques commencent à l’utiliser”, a-t-il dit.

Force est de constater que le commerce social apparaît comme une opportunité idoine et une démarche pionnière pour les e-commerçants qui sont appelés aujourd’hui à tirer profit de cette transformation, notamment les plus jeunes. Mais encore faut-il, d’ores et déjà, réfléchir aux différentes stratégies à même de généraliser cette pratique à grande échelle.

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