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Covid-19 et pétrole: la BVC retient son souffle

Par Youness Akrim

Casablanca – Alors que la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19) et la volatilité des cours de pétrole continuent d’angoisser les places financières mondiales, la Bourse de Casablanca n’est pas sortie indemne, traversant une période éprouvante rythmée par des variations en dents de scie pour ses principaux indicateurs.

Suite à l’échec de l’Opep et de ses alliés à se mettre d’accord pour soutenir les cours de l’or noir, les marchés financiers ont été secoués, lundi dernier, par une chute brutale des prix du pétrole, la plus sévère depuis la guerre du Golfe en 1991. Des replis vertigineux de 20% jusqu’à 30% ont été accusés par les prix des barils de Brent et du WTI qui sont descendus respectivement jusqu’à 31,02 et 27,34 dollars.

Cet effondrement des cours du pétrole a provoqué un véritable vent de panique dans les bourses à travers le monde. Le Masi a subi une dégringolade brutale toute au long de la séance pour l’achever en chute de 5,82% à 10.806,41 points et avec une baisse de la capitalisation boursière à 559,64 milliards de dirhams (MMDH).

Mardi, la tendance s’est significativement inversée, les indices s’orientant à la hausse dans une tentative d’effacer les mauvais souvenirs de la veille. Le principal indice de la place casablancaise est en effet repassé au-dessus du seuil de 11.000 points, engrangeant 5,45% à la clôture.

Cependant, cette euphorie n’a pas duré longtemps puisque le Masi a replongé dans le rouge pour vivre, jeudi, un nouvel épisode de descente. Aucun compartiment n’a été épargné de cette tendance qui s’est traduite par de grosses pertes pour le Masi (-6,7%).

A vrai dire, les séances de lundi et jeudi derniers marqueront pour longtemps les esprits des investisseurs et ce, dans une conjoncture où l’incertitude gagne l’ensemble des acteurs économiques effrayés par l’impact de l’épidémie sur leurs activités après le durcissement des mesures préventives censées freiner la propagation du virus.

S’agissant de la performance hebdomadaire, la Bourse de Casablanca a clôturé la semaine du 09 au 13 mars en forte baisse, Masi et Madex ayant cédé respectivement 8,28% et 8,43%.

Au volet sectoriel, seulement deux compartiments sur les 24 représentés ont terminé dans le vert, affichant des progressions allant de 4,10% pour “l’industrie pharmaceutique” à 4,17% pour “l’Ingénierie & biens d’équipement industriels”. En revanche, l’indice sectoriel “Loisirs & Hôtels” a lâché 24,68%, ceux des “Services aux collectivités” et “Chimie” ont diminué de 24,39% et 17,61%.

Pour ce qui est de la capitalisation, elle s’est chiffrée à plus de 545,42 MMDH, tandis que le volume global s’est élevé à plus de 1,95 MMDH.

Outre la crise sanitaire persistante, la Bourse de Casablanca devrait digérer le retard des précipitations qui met en péril l’actuelle campagne agricole.

Force est de constater que cette vague de panique, qui s’est emparée des places financières du monde et provoqué des plongeons historiques des indices boursiers, voire même des suspensions de cotation, a jeté un froid sans précédent chez les investisseurs. Ces derniers craignent le pire face à cette situation qui paralyse l’économie mondiale et laisse présager le risque d’une récession globale.

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