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Les ingénieurs textile accompagnent la fabrication des masques

Par Hicham LOURAOUI.

Casablanca – En toute discrétion, les ingénieurs textile au Maroc ont assumé leur part de responsabilité nationale, en puisant dans leur savoir-faire pour accompagner les processus de fabrication des masques de protection contre le nouveau coronavirus (Covid-19).

Cette mobilisation volontaire des lauréats de l’Ecole supérieure des industries du Textile et Habillement (ESITH) s’inscrit pleinement dans la dynamique nationale visant à contribuer à l’amélioration de la production de masques, à même de répondre à la demande des citoyens et les rassurer sur le respect rigoureux de la norme et de la réglementation en vigueur.

L’une des contributions les plus récentes fût le pilotage d’un lauréat de l’école de la conception et de l’exécution de la fabrication des masques 100% marocains, comme l’a révélé récemment, non sans fierté, l’association des ingénieurs de l’ESITH. Il s’agit des masques subventionnés en tissu non tissé répondant à la norme “NM/ST 21.5.200” de l’Institut marocain de normalisation.

D’ailleurs, l’école a mis ses compétences au service des entreprises nationales qui ont aussi bénéficié d’un accompagnement de qualité en matière de la transformation des chaînes de production des usines de textiles en unités de production des masques.

Les enseignants et consultants ont réalisé des supports vidéos didactiques destinés aux entreprises du secteur Textile et Habillement, en vue de mieux expliciter les différentes étapes de la fabrication des masques selon les prototypes développés par ses laboratoires accrédités.

Choix de la matière adéquate, mode opératoire nécessaire dans les ateliers de confection pour fabriquer des masques et nature des contrôles réalisés dans le laboratoire d’expertise et de contrôle (LEC) de l’ESITH, ce sont entre autres explications mises à la disposition des entreprises engagées dans l’objectif de l’autosuffisance nationale en masques.

Le LEC est, en effet, l’un des deux laboratoires agréés par l’Institut marocain de normalisation (Imanor) pour contrôler la conformité des masques. Il est impliqué dans la préparation de la norme relative aux masques de protection en tissu “NM/ST 21.5.201”, publiée le 31 mars dernier par ledit institut.

En mode 7/7 depuis la semaine dernière, ce laboratoire affiche déjà plus d’une quarantaine de tissus ou de masques contrôlés (premiers tests de performance). “Nous procédons par plusieurs essais pour garantir la qualité des masques en tissus réutilisables et leurs spécifications techniques afin qu’ils soient certifiables par Imanor”, a fait savoir le directeur de cette unité, Adnan Essammar, lors d’une visite d’une équipe de la MAP à l’ESITH.

Ces essais de fabrication, a-t-il poursuivi, permettent de s’assurer, en termes de dimensions et de conception, que ces masques couvrent du nez jusqu’au menton. “Nous effectuons aussi des tests chimiques de la non toxicité de la matière pour vérifier si elle ne renferme pas des produits pouvant porter atteinte à la santé du citoyen”.

La dernière étape de ces analyses consiste en la réalisation des tests de performances après cinq lavages pour contrôler la perméabilité à l’air et la pénétration dans l’objectif de s’assurer que les gouttelettes de salive projetées ne pénètrent ni ne sortent à travers le masque, a ajouté M. Essammar.

Et de renchérir: “Contrairement aux masques en tissus non tissés, ces masques réutilisables, dont le port ne doit pas aussi dépasser les 4 heures, doivent être lavés à une température de 60 degrés durant un minimum de 30 minutes”.

Même le volet design n’a pas été omis par l’ESITH dans la conception des masques. C’est ce que révèle Amine El Khaldi, expert en techniques d’habillement à l’ESITH, dans un atelier dédié à la fabrication de masques avec des tissus de différents motifs et couleurs.

“Nous apportons également le soutien et le savoir-faire nécessaires aux entreprises marocaines pour réduire les coûts de production de ces masques, tout en améliorant la qualité et la productivité”, a-t-il dit. Il s’agit de se déplacer dans ces entreprises pour convenir, sur place, avec les responsables des réglages adéquats à adopter dans les ateliers de production.

Encore mieux, l’ESITH a réussi à fabriquer un masque “tombé-métier” à l’inverse de la méthode classique qui nécessite le passage par deux phases (confection du tissu et fabrication du masque).

Cette méthode créative de l’école permet de faire sortir un masque prêt à utiliser directement de la machine à tissu, ce qui augmentera considérablement le rendement des unités de production.

“Nous accompagnons les entreprises du secteur textile et habillement en ces moments difficiles dans la fabrication et la transformation des chaînes de production de masques”, a souligné le directeur général de l’ESITH, Abderrahmane Farhate.

Insistant sur l’importance de l’innovation dans le processus de fabrication, M. Farhate a mis en avant le rôle que joue l’école en matière de la recherche et développement, ainsi que son expertise en termes de tissage, tricotage et confection.

“Depuis la suspension des cours en présentiel le 16 mars (date du début de confinement), nous avons commencé à assurer les cours à distance grâce à la plateforme numérique Microsoft Teams (…) Ce sont 1.200 étudiants qui suivent ces cours en modes asynchrone et synchrone avec leurs 140 enseignants”, a-t-il fait remarquer.

Répondre à la demande des citoyens en matière de masques de qualité et conformes aux normes constitue désormais une mission prioritaire de l’ESITH, particulièrement en ce temps de Covid-19, qui représente l’un des plus grands défis sanitaires qu’a connu le monde depuis plus d’un siècle.

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