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Tanger – Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a affirmé, mercredi à Tanger, que dans un contexte mondial marqué par les crises multiples, “le Maroc s’est montré extrêmement agile et opportuniste”.
Intervenant à l’occasion du Investments Summit, une journée consacrée aux stratégies et aux opportunités d’investissement et de développement en Afrique et dans les pays émergents, tenue en marge de la 14ème édition du Forum MEDays (2-5 novembre), M. Mezzour a expliqué que face aux triples crises du climat, de la pandémie de Covid-19 et de la stagflation engendrée par la guerre en Ukraine, le Maroc, sous la sage conduite de SM le Roi Mohammed VI, a su se positionner de manière opportuniste.
Le Royaume “n’a jamais été aussi attractif qu’aujourd’hui”, a fait observer le ministre, citant, à titre d’exemple, le Plan national pour l’émergence industrielle, en particulier le secteur automobile marocain qui, malgré la baisse de la demande du marché européen, a pu augmenter ses exportations de 50%.
En ce sens, a-t-il poursuivi, l’Afrique doit saisir les “opportunités fabuleuses” présentées par les transitions énergétique et numérique pour opérer des bonds significatifs en matière de développement.
“Le développement n’est pas une question de moyens, mais d’ambitions”, a souligné M. Mezzour au cours de cette session placée sous le thème “Investissements, Développement et Relance : Quels (s) réaction (s), évolution (s), outil (s) et stratégie (s) pour faire face aux crises actuelles ?”.
De son côté, le directeur de programme pour l’Afrique de l’Ouest au sein du Corporate Council on Africa, Ekenem Isichei, a indiqué que les multiples crises qu’a connues le monde ces dernières années ont incité les pays africains à réfléchir aux coûts des stratégies déployées par les gouvernements et, par conséquent, à réaliser l’importance de renforcer les partenariats public-privé.
De même, a-t-il ajouté, la crise sanitaire a révélé le rôle crucial des institutions africaines comme le Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC Afrique) et de l’Union africaine, entre autres organisations régionales, appelant à renforcer leur mécanisme pour résister aux chocs futurs.
Dans ce même ordre d’idée, a fait remarquer M. Isichei, la pandémie a mis à nue la dépendance des pays du Sud à l’importation d’équipements. Ainsi, l’expert a insisté sur la nécessité de promouvoir une industrie locale, saluant, à cet égard, la gestion de la crise sanitaire par le Maroc qui a rapidement pris en main la production d’équipements médicaux, comme les masques.
M. Isichei a également appelé à promouvoir des solutions adaptées aux particularités de chaque pays africain. “L’Afrique du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest connaissent des dynamiques différentes, parlent des langues différentes et utilisent des monnaies différentes. Il est naturel, par conséquent, que les solutions soit localisées”, a-t-il dit.
Pour sa part, le directeur général de l’Agence belge de développement (Enabel), Jean Van Wetter, a fait savoir que le contexte mondial oblige les agences de coopération à changer complètement leur façon de travailler.
“Chez Enabel, il y a trois ans, on a revu notre stratégie, et notre priorité n’était plus d’aider les pays à se développer, mais plus à répondre ensemble à des challenges globaux”, a-t-il révélé.
En ce sens, a-t-il soutenu, la crise climatique, qui sera, selon lui, “la crise du siècle”, nécessite une réponse collective.
“Cette crise touche la planète, il n’y pas de planète B, il n’y en a qu’une seule”, a souligné M. Wetter.
Nouveauté de cette 14ème édition, le MEDays Investments Summit se veut une plateforme pour orienter les échanges vers des recommandations opérationnelles et des mesures concrètes pour favoriser notamment la mise en place de partenariats public-privé dans les secteurs retenus (énergie, finances, industrie, infrastructures, tourisme, bancassurance, etc.).
Organisé par l’Institut Amadeus sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, le Forum MEDays 2022 s’étale sur quatre jours marqués par de nombreux débats et interactions, à travers plus de 50 sessions et tables rondes, animées par plus de 250 intervenants internationaux de renom, parmi lesquels des chefs d’Etat et de gouvernement, des ministres, des prix Nobel, des responsables d’organisations internationales, des chefs d’entreprises, des investisseurs et de nombreuses personnalités issues de plus de 100 pays, qui partageront leurs points de vue et leurs lectures des grandes évolutions et des multiples bouleversements actuels autour de plus de 5.000 participants.