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“Dark Kitchen”, une cuisine aux saveurs virtuelles

Par: Imane BOUSSAID

En pleine crise sanitaire, les tendances de livraison et de commande ont largement progressé, donnant naissance à un nouveau modèle de restauration : les “Dark Kitchen”. Des cuisines fantômes qui représentent la tendance “food” du moment.

Le marché mondial de la livraison de repas à domicile a enregistré une croissance de 27% en 2020 et devrait générer des revenus de près de 182 milliards de dollars d’ici 2024, selon Statista.

Et pour répondre à cette demande en hausse, un nouvel écosystème de l’industrie alimentaire a vu le jour. Les “Ghost Kitchen”, “Cloud kitchen”, “Dark Kitchen” …plusieurs noms pour désigner le même concept : des restaurants sans salles et sans serveurs, qui ne reçoivent pas de clients et misent tout et uniquement sur la livraison.

“Il s’agit de cuisines industrielles, installées dans des zones à faible densité et basées uniquement sur les commandes et les livraisons individuelles. Il suffit d’appeler un seul numéro pour commander de plusieurs spécialités et cuisines en même temps. Un concept qui met tout le monde d’accord”, explique Sophia Benmoussa, fondatrice du projet “Dark Kitchen Casablanca”.

Suite au confinement et aux nouvelles tendances de restauration qui se font de plus en plus en ligne, l’idée d’implémenter ce concept au Maroc s’est avérée très intéressante. La “Dark Kitchen” présente en effet plusieurs atouts et avantages.

Puisqu’il s’agit d’une cuisine dématérialisée où on ne sert pas de repas sur place, le coût du loyer est donc considérablement réduit. Il n’est aussi plus nécessaire d’embaucher des serveurs.

Ce nouveau modèle exclut donc les charges fixes d’un restaurant accueillant des clients et permet de proposer des mets gourmets à prix intéressants, fait savoir l’ex-traiteuse.

Toutefois, pour compenser l’absence d’une présence physique et de contact “réel” avec le client, la cuisine fantôme doit énormément investir dans le digital et travailler au maximum sa présence et stratégie numériques.

“Le budget de marketing est assez élevé. Il faut beaucoup miser sur les réseaux sociaux pour se créer une identité en ligne forte et durable”, précise la jeune patronne.

Le référencement du Site Web, la présentation des plats, la qualité des photos et l’expérience utilisateur sont aussi importants.

“Le restaurant virtuel interroge aussi sur la dimension sociale et culturelle propre aux restaurants physiques avec le manque d’accueil chaleureux et d’atmosphère réconfortante”, ajoute-t-elle.

Au Maroc comme ailleurs, la livraison à domicile et le digital réinventent l’industrie de la restauration où la “Dark Kitchen” est en plein essor. Cette cuisine “sombre” mettra-t-elle la restauration traditionnelle à l’ombre ?

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