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Industrie papier/carton: 3 questions au président du GMI

Casablanca – Le Président du Groupement marocain des métiers de l’impression (GMI), Tarik Lallouch, répond aux questions de la MAP sur l’industrie marocaine du papier et carton, ses principaux défis, tous segments confondus, ainsi que sur les perspectives d’évolution du secteur dans les années à venir.

Également Secrétaire général de la Fédération des Industries Forestières, des Arts Graphiques et de l’Emballage (FIFAGE), M. Lallouch revient sur la pénurie mondiale du papier/carton et donne un éclairage sur ses éventuels impacts sur le marché marocain.

1- Quelles sont les principales caractéristiques de l’écosystème papier/carton au Maroc ?

L’écosystème papier/carton se caractérise par 2 grandes catégories :

– Papier et carton plat, tributaire d’une matière première dont la majorité n’est pas fabriquée au Maroc et marquée par une forte concentration de nombres d’imprimeurs, soit plus de 2000. Une dizaine d’importateurs se partagent le marché et constituent les principaux fournisseurs de l’écosystème.

Les récupérateurs assurent quant à eux le maillon écologique de l’écosystème, car ils permettent la collecte et le recyclage des chutes de papier/carton issu aussi bien des imprimeries que celles collectées par les chineurs.

– Le carton ondulé, un écosystème presque fermé, car le carton ondulé est fabriqué à 80% de vieux cartons. 2 entreprises se partagent le marché de la fabrication du support nécessaire à la fabrication du carton ondulé et fournissent ainsi d’autres petites unités qui le transforment en caisse ou en boîtes.

Les récupérateurs assurent la collecte du vieux carton issu des différents centres commerciaux.

L’importation de produits finis reste malgré tout “très présente” sur le marché marocain pour les 2 écosystèmes.

2- Une certaine pénurie papier/carton impacte déjà le marché mondial, qu’en est-il du contexte marocain ?

Cela dépend de l’écosystème. Celui du carton ondulé est moins impacté grâce à une production locale qui a connu une augmentation de la demande suite à une faible concurrence vu le prix du transport international.

Cependant, l’écosystème papier/carton plat est lui frappé de plein fouet par cette pénurie.

En effet les différents pays fabricants de ces matières privilégient la préférence nationale et établissent des quotas pour l’export afin de satisfaire leurs demandes nationales mais aussi de permettre à leur imprimeurs d’attaquer les marchés en manque.

C’est le cas de l’Égypte et de l’Espagne qui, profitant de cette pénurie au Maroc, démarchent les clients marocains avec des produits finis.

3- Comment le secteur pourrait-il tirer son épingle du jeu, malgré ce contexte empreint de difficultés et d’incertitudes ?

En étant pragmatique, il n’y pas de solution magique à court terme. Le ministre de l’industrie a affirmé, suite à une réunion tenue récemment avec les différents membres de la Fifage, la volonté du gouvernement pour mettre en place tous les mécanismes afin de pouvoir répondre à cette problématique.

Une des mesures qui est en cours d’étude est la réduction des droits de douane sur le carton plat importé de l’Amérique latine ou des pays d’Asie. Cela nous permettra à moyen terme de satisfaire la demande de certaines industries névralgiques notamment l’agroalimentaire et le médical.

A long terme, le ministre de tutelle a exprimé son soutien pour tout investissement dont l’objectif est de satisfaire le besoin national et permettre à l’industrie de l’impression une indépendance qui lui permettrait d’attaquer d’autres marchés.

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