• Accueil
  • À LA UNE
  • Interview avec El Mostafa Fakhir, expert international en logistique
À LA UNE

Interview avec El Mostafa Fakhir, expert international en logistique

– Propos recueillis par Zin El Abidine TAIMOURI –

L’expert international en logistique, El Mostafa Fakhir, a dressé, dans un entretien à la MAP, l’état des lieux du transport et de la logistique nationale à l’heure où ces secteurs économiques vitaux en pleine réforme font face à l’influence des aléas de la géopolitique internationale.

1 – Quel est l’état des lieux des secteurs du transport et de la logistique au Maroc ?

Le secteur du transport et de la logistique a connu ces trois dernières années des évènements exceptionnels. Je citerai d’abord la crise sanitaire mondiale qui a significativement réduit la mobilité des personnes aux niveaux national et international.

Parallèlement, les effets de la pandémie ont accru d’une manière importante les besoins d’assurer la continuité des chaînes d’approvisionnement alimentaire, énergétique et des produits sanitaires.

La souveraineté logistique, qui permet à chaque pays d’assurer ses approvisionnements et ses stocks stratégiques, est aujourd’hui une thématique d’une haute actualité comme en témoigne la crise ukrainienne dont les conséquences à court, moyen et long terme vont radicalement refaçonner la mondialisation que nous avons connu jusque-là.

En vertu des risques géopolitiques qui se profilent, la compétitivité d’un produit ne dépendra plus uniquement de son prix, mais également de sa disponibilité et la sécurité de sa chaîne d’approvisionnement.

2 – Quid de la hausse des prix du carburant ?

Dans le transport routier, maritime et aérien, la composante relative au prix des carburants devient de plus en plus importante, jusqu’à représenter dans certains cas entre 30% à 40% du coût de revient.

Les professionnels du transport routier ont donné de la voix après les hausses exponentielles des prix du gasoil.

La subvention mise en place par le gouvernement a permis d’atténuer les effets négatifs de ces hausses, mais cette solution reste à caractère conjoncturelle et ne peut être supportable à long terme.

Il faut aller vers des solutions plus structurelles, à travers des mécanismes d’indexation des tarifs du transport qui soient transparents et automatiques entre les chargeurs et transporteurs comme c’est le cas au niveau international.

L’accompagnement des professionnels du transport et de la logistique dans leur mise à niveau est également un levier encore sous-exploité alors qu’il existe des programmes comme PME LOGIS qui ont prouvé leur efficacité.

Le temps est venu de mettre en place certaines réformes courageuses pour en finir avec certains maux qui gangrènent le secteur et pénalisent sa compétitivité.

3 – Quelles réformes s’imposent-elles, selon vous, à ces secteurs ?

La Stratégie nationale logistique a tracé son cap, même si cette feuille de route n’a pu être mise en œuvre qu’à hauteur de 14% pour le moment, ses objectifs principaux restent encore valables.

Les réformes majeures qui font aujourd’hui consensus au sein des professionnels, concernent principalement l’organisation de l’accès à la profession et la mise à niveau des acteurs.

Il en va également de la réforme de la fiscalité appliquée à ces secteurs et de la formation professionnelle des ressources humaines.

Les autorités de tutelle devraient aussi s’attaquer à la concurrence déloyale issue de l’informel qui avilit les tarifs et déstructure le marché.

Pour réussir ces réformes, un vrai partenariat public-privé devrait être initié entre les différentes parties prenantes des secteurs du transport et de la logistique.

Il faut arrêter d’opposer entreprises publiques et entreprises privées du secteur, mais plutôt œuvrer dans le cadre d’une intelligence collective.

Voir aussi:

Comité arabe d’évaluation de la conformité/Maroc: 9è réunion

Samia BOUFOUS

La croissance économique devrait atteindre 2,9% en 2019

Hicham Louraoui

Premier anniversaire de l’AppGallery: Huawei concrétise de nouvelles avancées

Maria MOUATADID