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Investissement des migrants actuels: Une cadence à accélérer !

Par Hicham Louraoui.

Casablanca – Les investissements des migrants actuels (MA) au Maroc restent en-deçà des attentes, en particulier au regard du fort potentiel dont ils disposent et leur éventuel impact sur l’économie nationale.

Un constat qui a été confirmé par une enquête sur la migration internationale au Maroc, réalisée par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) en 2018-2019. D’après cette enquête, ce sont uniquement 2,9% des MA qui ont déclaré avoir réalisé des projets d’investissement au Maroc (3,4% parmi les hommes et 1,8% chez les femmes). Par tranche d’âge, cette proportion passe de 2,4% pour les migrants de 30 à 39 ans, à 6,7% chez les 50-59 ans et 8,2% parmi les 60 ans et plus.

S’agissant des secteurs d’investissement, les migrants actuels privilégient l’immobilier, puis l’agriculture, la construction, le commerce et les services.

Ces investissements pourraient, en effet, constituer un “précieux” relais de croissance à même de donner le coup de fouet nécessaire à l’économie en vue d’entamer une relance durable et inclusive, axée sur la création de la richesse et de l’emploi. Encore faut-il établir le cadre propice pour séduire et surtout convaincre les migrants actuels à venir investir en masse dans leur pays.

Contacté par la MAP, Mohamed Khachani, président de l’Association marocaine d’études et de recherches sur les migrations (AMERM) et professeur à l’Université Mohammed V de Rabat, a estimé que ce chiffre “n’est pas énorme”, notamment lorsqu’on sait que dans des pays comme la Chine, 70% des investissements extérieurs sont à l’actif des Chinois qui sont à l’étranger.

Il a, dans ce sens, relevé que le point de départ de la promotion de ces investissements au Maroc réside dans l’amélioration de l’environnement dans lequel devront opérer les migrants actuels qui souhaitent emprunter ce parcours d’entrepreneur.

“Nous avons un potentiel en termes d’investisseurs à l’étranger qui peut nous permettre de ne pas faire appel aux investissements directs étrangers (IDE) classiques. Juste les nôtres qui sont incités et avec un environnement sain, peuvent nous suffire largement”, a fait valoir M. Khachani, se félicitant des compétences dont disposent ces migrants et leur rapport particulier avec leur pays.

Pour inciter davantage de migrants actuels à lancer leurs projets au Maroc, le président de l’AMERM a préconisé l’organisation de campagnes de sensibilisation et l’assainissement de l’environnement de l’investissement et ce, via notamment la lutte contre la corruption, la simplification des procédures administratives…etc.

Et la loi 55.19 fut adoptée…

Après la réforme des Centres régionaux d’investissement (CRI) et la création des commissions régionales unifiées d’investissement, la loi n°55.19 relative à la simplification des procédures et formalités administratives, adoptée en mars dernier, tombe à point nommé pour encourager les investissements des migrants actuels au Maroc.

Il s’agit d’une nouvelle ère pour la relation entre l’Administration et les usagers, laquelle axée sur de forts principes, à l’image de la confiance, la transparence, la simplification des procédures et formalités liées aux autorisations administratives, des délais précis pour étudier, traiter et répondre aux demandes, l’amélioration en permanence de la qualité des services ou encore la justification des décisions négatives.

Aussi, cette loi permet de garantir à l’usager le droit au recours dans les cas du silence de l’administration ou de réponse négative, d’adopter l’échange des données, documents et justificatifs entre les administrations publiques, ainsi que de numériser les procédures et formalités des services administratifs.

Pour bien mener cette réforme de taille et veiller à la bonne application des dispositions de ladite loi, la Commission nationale de simplification des procédures et des formalités administratives (CNSP) a vu le jour.

Les missions de cette commission sont claires. Mettre en œuvre une stratégie nationale pour simplifier les procédures et les formalités administratives et veiller à sa mise en œuvre et à son évaluation, approuver les recueils d’actes administratifs à l’exception de ceux en lien avec les collectivités territoriales, leurs groupements et leurs commissions, superviser l’avancement du chantier de la digitalisation des procédures et formalités administratives et mener des études pour évaluer le degré de satisfaction des usagers.

Force est de constater que tous les ingrédients sont là pour permettre aux migrants actuels, dotés de la culture entrepreneuriale, de se lancer dans de projets productifs dans le Royaume à même de générer de l’emploi, créer de la richesse et contribuer à la redynamisation de l’économie nationale.

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