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La Fintech au service de la finance

Par Soukaina OUMERZOUG

Rabat – En plein essor à l’échelle mondiale, une multitude de start-ups technologiques émergent dans le secteur financier et bancaire, en ayant recours à des modèles opérationnels et économiques, ainsi qu’à de nouvelles modalités de prestation des services financiers.

L’industrie de la Fintech, tournée vers des problématiques diversifiées du secteur de la finance (marché de capitaux, épargne, financement, investissement et bien d’autres), permet d’améliorer et d’automatiser les opérations financières des entreprises et du grand public, en tirant parti notamment des technologies du numérique, de l’intelligence artificielle et du mobile utilisées abondamment par la génération Y.

Cet écosystème, qui est en train de refaçonner le paysage financier, offre d’innombrables opportunités pour promouvoir l’inclusion financière par un un accès plus large des individus à faible revenu, ainsi que les entreprises à toute une gamme de produits ou prestations financières efficaces à moindre coût.

Dans une déclaration à la MAP, l’économiste marocain basé en Belgique, Badr Boussabat a indiqué que la Fintech se donne l’ambition d’améliorer les activités financières par la technologie: les fintechs travaillent tantôt de manière indépendante, tantôt en collaboration avec les banques pour améliorer leurs activités.

Au sujet des opportunités qu’offre la Fintech à l’économie nationale, cet expert en intelligence artificielle estime que celles-ci sont illimitées, d’autant plus qu’il est inenvisageable de considérer la transformation du secteur financier sans la complémentarité des fintechs, ces jeunes entreprises innovantes axées sur le digital, les applications mobiles, ou encore les systèmes intelligents.

Les opportunités sont, également, importantes dans l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA), a-t-il relevé, notant que de plus en plus d’acteurs ont recours à l’IA pour mieux maitriser leurs activités et, in fine, prendre de meilleures décisions d’affaires.

Pour ce qui est de l’évolution de la Fintech en Afrique, l’économiste a fait observer qu’elle est très impressionnante, notant que grâce aux smartphones, le taux de bancarisation a connu une croissance historique dans les populations. “Cela démontre une tendance positive qui va amener l’Afrique à être, également, au rendez-vous dans les années futures”, a-t-il ajouté.

Et d’enrichir: “De surcroît, une quantité de startups utilisant l’IA s’accumulent dans les rangs pour soutenir les banques dans l’octroi de prêt aux entreprises et aux particuliers”.

Par ailleurs, l’économiste relève que le développement de ce secteur d’activité doit inévitablement fonder sa réussite sur une stratégie macro, notant que celle-ci doit pouvoir dégager un ensemble de mesures favorisant la création de “fintech champions” qui accompagne le secteur financier à améliorer sa gestion du risque pour garantir une stabilité robuste au niveau national et international.

Tout en estimant que ces “fintech champions” doivent avoir, en T+2, une ambition bicéphale, l’économiste recommande la création de centres de partage en “AI knowledge” pour favoriser la formation en la matière pour les jeunes diplômés désireux de travailler dans le secteur financier. Une telle structure devrait accentuer le partage d’un savoir-faire qui sera décisif pour accélérer l’adoption des technologies, dont l’IA, dans le secteur financier.

D’autre part, il suggère de travailler étroitement avec les autorités publiques et gouvernementales pour constituer une stratégie de long terme visant à embrasser une gestion augmentée des risques.

En tout cas, la crise sanitaire actuelle démontre que les agents financiers maîtrisent parfaitement les rouages de la performance. Mais force est de constater, de l’avis de M. Boussabat, qu’il existe un manque à gagner considérable dans la gestion de l’incertitude par l’intelligence artificielle. C’est là le plus grand défi des fintechs et du secteur financier au niveau mondial, a-t-il conclu.

Dans l’écosystème des start-up, la Fintech représente le secteur qui attire le plus d’investisseurs sur le continent africain. Il a, en effet, représenté 39% des levées de fonds en Afrique en 2018.

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