À LA UNE

La mobilité durable, la voie de l’avenir

Maria Mouatadid.

Casablanca – La mobilité durable ou éco-responsable est désormais au centre de toutes les préoccupations dans la plupart des pays, dont le Maroc, au regard de sa contribution significative à la réponse climatique et à une croissance économique durable, laquelle devrait profiter aux générations futures.

Dès lors, le Maroc a consenti des efforts considérables, tout au long de cette décennie, en vue de promouvoir cette mobilité et ce, via le lancement de projets d’envergure visant à aligner les infrastructures aux standards et normes internationaux.

Il s’agit, en effet, d’investissements colossaux dans le réseau autoroutier, les lignes de tramway, la ligne à grande vitesse (LGV), le renouvellement de la flotte des poids lourds et celle des taxis, pistes cyclistes, etc. Des progrès incontestables en matière de développement d’infrastructures et transports modernes, résilients et innovants, qui ambitionnent essentiellement de bâtir un avenir où la mobilité sera durable.

Techniquement, les liaisons renforcées et l’aménagement de voies conduisent sans conteste à la réduction des temps des trajets des citoyens, qui optent de plus en plus pour les transports en commun pour leur déplacement. Ces dispositions permettent de réduire les émissions de gaz à effets de serre (GES) pas du tout compatibles avec l’environnement.

Cependant, nombre de lacunes persistent à même de constituer un obstacle face au développement de la mobilité éco-responsable. Tel est le verdict de l’avis du Conseil économique social et environnemental (CESE), rendu récemment, ayant pour thème “la mobilité durable: vers des moyens de transport durables et accessibles”. Un avis qui apporte un éclairage bienvenu sur un secteur essentiel à l’inclusion sociale, au changement climatique et à l’intégration internationale.

Adopté à l’unanimité lors de la 121e session ordinaire du Conseil, cet avis examine l’opportunité de développer une mobilité durable au Maroc visant le bien-être de la population, grâce à l’amélioration de l’exercice des libertés, du droit d’accès aux services sociaux de base et à l’emploi, et ce via des transports de qualité, davantage accessibles et plus respectueux de l’environnement.

Concrètement, le CESE relève qu’en dépit des efforts entrepris, le transport des personnes et de leurs biens, en milieu urbain et rural, connaît toutefois une demande exponentielle, alors que son modèle d’organisation demeure complexe, ayant atteint ses limites. Celles-ci sont notamment liées à des politiques nationales et territoriales centrées principalement sur l’infrastructure routière et la voiture individuelle, au lieu d’être centrées sur l’individu.

En guise de recommandations, le Conseil préconise le développement d’un système intégré de la mobilité durable qui vise essentiellement à intégrer les besoins en mobilité durable (accès à l’emploi, à l’habitat et aux services publics…) aux exigences urbanistiques, d’aménagement du territoire et de planification, à améliorer l’accessibilité pour tous les citoyennes et citoyens à des moyens de transport en commun durables et à développer des infrastructures rurales durables, limitant ainsi la dépendance au véhicule particulier et réduisant les fractures spatiales et sociales .

Il s’agit aussi d’accélérer l’exécution du contrat-programme de développement des plateformes logistiques routières à la périphérie des villes, tout en assurant leur connexion au rail, de mettre à niveau le Code de la route et de la sécurité routière, d’une manière compatible aux principes de la mobilité durable, améliorant l’accessibilité et limitant le risque pour les usagers et l’environnement et de déployer progressivement des solutions techniques et technologiques durables, compatibles avec les besoins de toutes les catégories d’usagers et adaptées aux différentes échelles territoriales.

La mobilité durable s’invite à la COP26 !

Ce sujet de la mobilité durable s’est, avec toute évidence, invité à la 26ème Conférence des Parties des Nations unies sur le changement climatique (COP26), qui se déroule à Glasgow (Royaume-Uni).

À l’occasion de cette conférence internationale, tour d’horizon des principaux défis environnementaux à relever notamment le transport et la mobilité durable (le transport routier propre), mais également l’adaptation et la résilience, la nature, la transition énergétique et la finance.

D’intenses négociations auront lieu au cours de cet événement, de deux semaines, pour s’accorder sur les efforts communs à mener dans la grande finalité de limiter le réchauffement climatique et réduire l’impact de l’activité humaine sur la planète.

Pour le Maroc, cette rencontre internationale constitue une occasion idoine pour présenter les politiques et stratégies ambitieuses que le Royaume a engagées avec succès, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, afin de consolider les bases du développement durable, encourager la transition énergétique et soutenir les technologies propres, et ce dans le cadre du renforcement de la contribution effective du Maroc aux efforts internationaux dans ce domaine, conformément à ses obligations internationales.

La Conférence des Nations Unies sur les transports durables, qui a précédé de quelques semaines l’ouverture des travaux de la COP 26, a examiné, de son côté, la contribution des transports à la réponse climatique, à la croissance économique et au développement durable.

Lors de la seconde édition, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a soulevé que la pandémie du coronavirus (Covid-19) a révélé à quel point le transport est “bien plus qu’un moyen de transporter des personnes et des marchandises d’un point A à un point B”, soulignant que les transports sont essentiels à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Accord de Paris sur le changement climatique.

“Le transport, qui représente plus d’un quart des gaz à effet de serre dans le monde, est essentiel pour se mettre sur la bonne voie. Nous devons décarboniser tous les moyens de transport, afin d’atteindre zéro émission nette d’ici 2050 dans le monde”, a noté M. Guterres.

La reprise post-pandémie doit également conduire à des systèmes de transport résilients, avec des investissements allant vers des transports durables et générant des emplois décents et des opportunités pour les communautés isolées, a-t-il dit.

Selon la banque mondiale, le passage au transport durable pourrait générer des économies de 70.000 milliards de dollars d’ici 2050. Un meilleur accès aux routes pourrait alors aider le continent africain à devenir autosuffisant en nourriture et à créer un marché alimentaire régional d’une valeur importante d’ici la fin de la décennie.

Force est de constater que le bien-être des générations futures et de la planète sera certainement tributaire des évolutions relatives à la mobilité durable, laquelle joue un rôle central dans la promotion du développement durable.

Voir aussi:

Le Conseil de gouvernement adopte un projet de décret relatif à la régulation du secteur de l’électricité et à la création de l’Autorité nationale de régulation de l’électricité

Yosra BOUGARBA

Ouverture à Abidjan de la Rencontre des entrepreneurs francophones avec la participation de la CGEM

Yosra BOUGARBA

La Bourse de Casablanca termine dans le vert

Kawtar Chaat