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L’emprunt obligataire du Maroc, une décision “à caractère prudentiel”

Casablanca – L’émission par le Maroc d’un emprunt obligataire sur le marché financier international (MFI) de 1 milliard d’euros (Md€) est une décision à caractère prudentiel visant à renforcer les réserves en devises, a souligné l’économiste Abdelghani Youmni.

“Le Maroc se doit de maintenir un stock et un niveau efficients de réserves en monnaies internationales pour accompagner les importations des secteurs public et privé et pour s’éviter des situations de pénuries”, a expliqué à la MAP le spécialiste des politiques publiques.

Cette opération anticipe également le risque d’une nouvelle vague de la pandémie qui pourrait entrainer une panique sur le marché international des taux et des monnaies, a ajouté M. Youmni, notant qu’une telle situation pourrait freiner l’ouverture de l’économie et conduire à davantage de contraction de la demande extérieure.

La sortie du Royaume sur le MFI a été couronnée par une “réelle réussite”, avec un carnet d’ordres dépassant les 2,5 Md€ émanant de 197 investisseurs, a-t-il rappelé, faisant observer que le Maroc capitalise, ainsi, sur une réputation acquise et méritée qui repose principalement sur son trilemme de stabilités politique, macroéconomique et monétaire.

Par ailleurs, l’économiste a noté que les emprunts obligataires en Euro bond à court terme et de tailles modestes se poursuivront, avec pour objectif de soutenir les emplois et la demande intérieure par le biais de dettes souveraines en monnaies étrangères permettant de maintenir des capacités d’exportations et d’importations au profit des différents acteurs économiques.

“Cette ingénierie ne devrait pas choquer, le Maroc n’est pas à l’aube d’une crise de la dette, il doit continuer à juguler les effets de la pandémie en s’appuyant sur les piliers de sa résilience macroéconomique, sur la robustesse du dirham et sur des taux internationaux historiquement bas”, a-t-il conclu.

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