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La vaccination, un défi “majeur” pour l’Afrique

Casablanca – La vaccination contre le nouveau coronavirus (Covid-19) constitue un défi “majeur” pour l’Afrique au regard des difficultés logistiques de l’opération et l’apparition de nouvelles souches du virus, a estimé, mercredi, l’économiste Larabi Jaïdi, Senior Fellow au Policy Center for the New South (PCNS).

“Face à cette compétition pour accéder au vaccin, il y a un grand risque que l’Afrique soit à la traine” et ce, malgré les efforts déployés, a alerté l’économiste lors d’un webinaire consacré à la présentation du Rapport Annuel du PCNS sur l’Économie de l’Afrique 2020.

Parmi les facteurs qui compliquent la vaccination, M. Jaïdi a cité, en particulier, les nouvelles vagues de la pandémie qui se manifestent sur le continent ainsi que les souches mutantes du virus, outre le défi logistique au vu de la grande demande mondiale sur le vaccin.

“C’est pour ça que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) met en garde contre le nationalisme du vaccin, c’est à dire que chaque pays se replie sur soi en fonction de ses moyens, ses capacités et aussi ses alliances”, a-t-il fait valoir, ajoutant que cela conduit à une réponse individualisée, “alors que face à cette pandémie la réponse globale est extrêmement importante”.

Sur le plan économique, M. Jaidi a rappelé la mise en place par les pays africains des dispositifs classiques dans un premier temps pour faire face à la crise via les aides sociales et le renflouement d’un certain nombre d’entreprises.

Après cette phase, “il faut penser à la relance économique et c’est le moment le plus délicat, car il pose encore une fois la question du financement dans des salutations extrêmement délicates où la dette ne peut pas être la seule voie possible, même s’il y a encore des marges pour certain nombre de pays”, a-t-il fait observer.

L’économiste a évoqué un autre enjeu de taille, celui de la consolidation des efforts de coordination qui ont été déployés au niveau des communautés économiques régionales (CER) pour endiguer la crise sur le plan sanitaire afin de réfléchir éventuellement à des politiques communes pour face à la crise.

Pour sa part, Nezha Alaoui M’Hammdi, Senior Fellow au PCNS, a axé son intervention sur la dynamique des CER, notamment, l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), un groupement régional composé de 8 pays de l’Afrique de l’Est. Et d’estimer qu’en dépit des grandes avancées en matière de paix et de sécurité réalisées par l’IGAD, cela n’a pas engendré des avancés en matière d’intégration régionale inscrite parmi les objectifs de l’IGAD.

Rappelant que les Etats membres ont d’autres appartenances, outre celle à l’IGAD, Mme Alaoui M’Hammdi a relevé l’existence de plusieurs interdépendances entre ces membres, qui se distinguent entre des États enclavés et d’autres ayant des débouchés maritimes.

Elle a aussi mis l’accent sur l’interdépendance relative aux infrastructures et ressources naturelles qui peut aboutir à une complémentarité entre les pays de l’IGAD au profit de l’intégration régionale, ajoutant que cette intégration bénéficie également du commerce informel très actif dans cette région.

L’Économie de l’Afrique 2020 est la deuxième édition du Rapport économique que le PCNS consacre chaque année au continent. Dans cette nouvelle livraison, le PCNS reste fidèle à la démarche suivie lors du lancement de cette initiative.

Il s’agit de contextualiser rigoureusement les performances économiques de l’Afrique, appréhender les changements qui traversent les CER dans la voie de l’intégration africaine et d’analyser les décisions prises par l’Organisation continentale dans la mise en œuvre de l’ambitieux projet de zone de Libre-Échange.

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