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Propos recueillis par Kawtar CHAAT
L’expert en immobilier et auteur du guide “Répons’IMMO”, fondateur de www.reponsimmo.com, Amine Mernissi, a accordé une interview à la MAP, dans laquelle il livre une analyse de l’activité et la performance des bureaux de vente de l’immobilier durant le Ramadan :
1. Comment le changement du quotidien des Marocains durant le mois du Ramadan rythme-t-il l’activité des bureaux de ventes immobiliers ?
En effet, le changement dans le quotidien des Marocains durant le mois de ramadan impacte l’activité immobilière en général et les bureaux de vente en particulier. La journée étant rythmée par le jeûne, par manque d’énergie ou d’esprit réceptif, elle laisse peu de place aux déplacements non essentiels pour les jeûneurs. Ainsi, c’est plutôt après la rupture du jeûne et jusque tard dans la soirée, que les bureaux de vente immobilier vont connaitre un regain d’activités et s’apprêter à recevoir les clients dans un climat détendu parfois même festif, et en tout cas dans de meilleures dispositions à la négociation immobilière comparativement à la journée.
2. Comment se préparent les promoteurs immobiliers à ces changements ?
Les promoteurs en ont l’habitude. Leurs chantiers tournent en général plus ou moins au ralenti durant ce mois, immédiatement suivi par Eid Al Fitr, qui à son tour est marqué par le départ de beaucoup d’ouvriers du bâtiment vers leurs familles. Il n’en demeure pas moins que le mois de Ramadan peut être l’occasion pour les promoteurs de renouer contact avec leurs clients et prospects dans un climat particulier, à savoir une ambiance conviviale, essentiellement en soirée après la rupture du jeûne, pour parler justement d’acquisition immobilière, un sujet au demeurant très sérieux.
3. Quel constat faites-vous des offres et des tendances Marketing durant ce mois ?
De la même façon que la saison estivale est propice aux “Deals” immobiliers, le Ramadan crée à son tour l’opportunité. Des offres spéciales sont déroulées à cette occasion. Formule de financement attractive, remise spéciale, offre d’ameublement, déstockage avec ristourne intéressante, sont autant de leviers que les promoteurs peuvent actionner pour répondre aux différents besoins d’investissement de leur clientèle.
4. La hausse des prix aura-t-elle un grand impact sur l’afflux de la clientèle pour les « Ramadan Deals » de l’immobilier cette année ?
Plus que la hausse des prix, c’est surtout de pouvoir d’achat qu’il s’agit ! Car même à prix constants, les acquéreurs ont du mal à sauter le pas. La crise économique étant bien là, la menace sur l’emploi et la stabilité financière des ménages nourris par une inflation galopante ont hypothéqué les velléités d’acquisition. C’est pourquoi, il est nécessaire d’amortir le choc par des « Ramadan Deals » qui redonnent une bouffée d’oxygène financière aux acquéreurs potentiels à un moment où tout l’écosystème immobilier est en proie au doute.
5. Où en est la tendance des agences immobilière digitales au Maroc ?
Depuis l’épisode Covid, les choses sont allées vite. La digitalisation à grand pas est aujourd’hui une donne incontournable. D’ailleurs, pour revenir au mois de Ramadan, la journée du jeûneur est aussi émaillée de navigation sur internet et de prospection, de recherches d’informations sur tel ou tel projet immobilier. Et le soir venu, il pourra se déplacer physiquement vers un show-room dont il aura vu les offres durant la journée. Aujourd’hui, les plateformes digitales et les marketplaces immobilières se multiplient et font partie intégrante du paysage immobilier. Et cette tendance ne semble pas s’inverser prochainement. Même si à un moment donné dans le processus d’acquisition, le contact physique et l’interaction humaine demeurent un point d’attachement auxquels les Marocains, période de Ramadan ou pas, y sont encore très fidèles. Et c’est tant mieux !