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L’activité du crédit bancaire en hausse en 2018

Casablanca – L’activité du crédit bancaire est restée atone en 2018, en particulier pour les entreprises, avec une progression limitée à 0,7%, selon la 15ème édition du rapport annuel de Bank Al-Maghrib (BAM) sur la supervision bancaire, présenté lundi à Casablanca.

Dans un contexte marqué par une décélération de la croissance économique nationale, la sinistralité sur prêts s’est, quant à elle, légèrement infléchie à 7,3%, relève-t-on du rapport présenté lors d’un point de presse par la directrice de la supervision bancaire à Bank Al-Maghrib, Hiba Zahoui.

Ce rapport retrace les principales réalisations et les actions menées en matière de réglementation bancaire, de surveillance micro-prudentielle et de protection de la clientèle des établissements de crédit et porte également sur l’évolution de l’activité et de la rentabilité des établissements de crédit et organismes assimilés ainsi que des risques encourus.

Selon BAM, le crédit bancaire aux ménages a stagné autour de 4% en 2018, au même niveau qu’une année auparavant, tandis que la sinistralité sur prêts s’est légèrement infléchie à 7,3%.

Dans ces conditions, le résultat net cumul du secteur bancaire s’est amélioré à 11,2 milliards de dirhams (MMDH) à fin 2018, soit une progression de 3%, permettant au secteur bancaire de préserver sa rentabilité grâce à son modèle d’activités diversifié aux plans sectoriel et géographique.

D’après le rapport, l’accroissement modéré du Produit net bancaire a permis au résultat net des banques, sur base sociale, d’augmenter de 2,9%, en dépit du renchérissement du coût du risque, ajoutant que sur base consolidée, les neuf groupes bancaires ont réalisé un résultat net-Part du groupe en hausse de 4,4%, dégageant une rentabilité des actifs de 0,9% et des fonds propres de 10,8%.

Au plan de la capitalisation, le rapport relève que les fondamentaux des banques sont demeurés robustes, dégageant sur base sociale, un ratio de solvabilité de 14,7% et un ratio de fonds propres de catégorie 1 de 10,9%, au-dessus des minimas réglementaires de 12% et 9% respectivement.

Dans ces conditions, BAM est restée attentive à la qualité des portefeuilles crédits des banques et à leur provisionnement en consolidant sa surveillance transfrontalière, en collaboration avec les autorités de supervision des pays d’accueil et en renforçant le cadre de supervision des risques de marché et de taux d’intérêt global, en accompagnement de la réforme du régime de change.

Au volet des banques participatives, le rapport souligne que l’année 2018 a connu le démarrage progressif des 5 banques et 3 fenêtres, notant que les financements immobiliers et automobiles, par voie de Mourabaha, se sont établis à près de 4,5 MMDH tandis que les dépôts à vue collectés demeuraient modestes avec 1,7 MMDH à fin 2018.

Dans ce sens, la banque centrale a continué à accompagner les acteurs auprès du Conseil Supérieur des Oulémas pour la labellisation des contrats relatifs aux produits. Parallèlement, le cadre réglementaire de cette nouvelle industrie a été complété par les exigences prudentielles portant sur les fonds propres et le ratio de solvabilité.

D’après le rapport, l’année 2018 a été également marquée par l’entrée en vigueur de la norme comptable internationale IFRS 9 portant sur les instruments financiers dont l’adoption a été assortie par des dispositions transitoires sur 5 ans pour lisser l’impact de la première application sur les fonds propres prudentiels.

Dans le domaine de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, BAM a renforcé le cadre de régulation et de contrôle, tout en accompagnant les acteurs dans leur mise en conformité aux nouvelles exigences en matière de devoir de vigilance et l’adoption d’une approche basée sur les risques et a mené à cet égard, 33 missions de contrôle sur place et plusieurs contrôles permanents ayant abouti sur des plans d’actions correctifs ainsi que 12 sanctions disciplinaires ou pécuniaires.

Pour promouvoir des relations équilibrées entre les établissements de crédit et leur clientèle, Bank Al-Maghrib a intensifié ses contrôles concernant le respect des dispositions légales et réglementaires régissant notamment la protection des consommateurs des services financiers et le traitement de leurs réclamations.

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