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Rabat – Le discours adressé par SM le Roi Mohammed VI à la Nation à l’occasion du 23ème anniversaire de la Fête du Trône souligne l’intérêt particulier et le suivi qu’accorde le Souverain à l’implémentation du chantier de généralisation de la protection sociale, a indiqué l’économiste Yassine Jaoui.
Le processus de réforme est déjà en marche, a relevé M. Jaoui, professeur agrégé d’économie et gestion dans une déclaration à la MAP, ajoutant que le nombre de travailleurs non-salariés et les membres de leur famille bénéficiant de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) a dépassé 6 millions de personnes et l’objectif recherché d’ici la fin de l’année est de le généraliser aux bénéficiaires du Régime d’Assistance Médicale (RAMED).
Cette réforme devra être menée en concordance avec la réforme de la caisse de compensation et du registre social unifié pour plus d’efficacité et d’efficience, a-t-il dit, estimant que les mécanismes d’octroi du soutien doivent être orientés vers les familles nécessiteuses et vulnérables, sans affecter lourdement l’équilibre budgétaire de ces mécanismes.
Notant que l’économie marocaine est résiliente, nonobstant l’environnement international turbulent et les séquelles laissées par la pandémie, M. Jaoui a fait remarquer que SM le Roi a insisté sur le fait que malgré la conjoncture internationale et la mauvaise année agricole, le Maroc a pu résister grâce à la concertation des efforts du gouvernement et des acteurs publics et privés.
Ainsi, et conformément aux orientations Royales, le gouvernement a lancé un programme national pour atténuer les effets de la sécheresse sur les agriculteurs et la population rurale et a doublé le budget alloué à la compensation de certains produits de première nécessité (plus de 32 milliards de dirhams).
Ce contexte, marqué aussi par la hausse des prix, incite le gouvernement à maintenir sa vigilance par rapport aux agissements, mettant en péril le pouvoir d’achat de la population, notamment, la spéculation et la manipulation des prix, a ajouté M. Jaoui.
Il a en outre fait savoir que les périodes de crises sont aussi des occasions à saisir pour améliorer la compétitivité et se hisser au rang des pays développés. C’est dans ce sens que le Souverain a invité le gouvernement à mettre à profit les perspectives ouvertes par ces mutations afin de promouvoir les exportations, valoriser le produit national et attirer les investissements étrangers, a-t-il poursuivi.
Et de noter que cet objectif ne pourra être atteint sans la mise en place d’une feuille de route facilitant les procédures et éliminant les obstacles limitant l’attractivité territoriale de notre pays.
Puisque la femme constitue un levier important dans la cohésion de la famille et de la société, SM le Roi lui a consacré une partie importante de son discours, a fait observer M. Jaoui.
Le code de la famille est insuffisant et nécessite une réforme profonde et réfléchie. Le Souverain a montré l’existence d’obstacles surtout d’ordre sociologiques qui limitent l’atteinte des objectifs recherchés par “la moudawana”, a indiqué l’économiste.
Dans ce sens, et pour donner à la femme tous ses droits légitimes, SM a mis l’accent sur la nécessité d’opérationnaliser les institutions constitutionnelles dédiées à la question de la famille et de la femme et de mettre à niveau les règles juridiques y afférent.
“Nous traversons un contexte économique et social difficile, lié aux changements qui s’opèrent au niveau international et les conséquences engendrées par la crise du Covid 19”, a fait remarquer M. Jaoui, soulignant que le Maroc a besoin de tous ses citoyens, y compris la femme pour favoriser le développement socio-économique du pays.
Et de conclure que la femme est le noyau dur de la famille, et par ricochet, de toute la société, notant que cette mission ne peut être assurée que lorsque la femme acquiert tous ses droits.