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Les IDME à près de 11 MMDH en 2019

Rabat – Le flux des investissements directs des marocains à l’étranger (IDME) est passé de 3,8 milliards de dirhams (MMDH) en 2009 à plus de 10,9 MMDH en 2019, selon Bank Al-Maghrib (BAM).

“Depuis le début des années 2000, les IDME ont connu une hausse importante, leur volume annuel moyen étant passé, selon les données du la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), de 232,3 millions de dollars entre 2000 et 2009 à 540,2 millions de dollars au cours de la décennie suivante”, souligne BAM dans son rapport annuel sur la situation économique, monétaire et financière au titre de l’exercice 2019.

En comparaison régionale, le Maroc se classe sur les dix dernières années comme 5ème investisseur africain à l’étranger, fait savoir la même source, notant qu’en pourcentage du PIB, le volume des IDME ne représente que 0,5%, une proportion faible en comparaison avec la moyenne des pays émergents et en développement (PEMD) qui atteint 1,5%.

En outre, aucune entreprise marocaine n’a pu se hisser parmi les 100 multinationales des PEMD les plus actives en termes d’investissement à l’étranger.

Par secteur d’activité, les banques et les activités financières sont le premier investisseur à l’étranger avec une part de 30% du stock global et un flux sortant régulier de 2 MMDH en moyenne annuelle durant les dix dernières années.

De même, les compagnies d’assurance réalisent des investissements importants avec un volume annuel moyen de 515 millions de dirhams (MDH). Pour leurs parts, les télécommunications totalisent 11% de ce stock, le secteur industriel 13,2%, dominés par les cimenteries et l’OCP, tandis que les investissements du secteur immobilier ont connu une forte augmentation entre 2011 et 2015, suivi d’un recul marqué.

Par destination, les pays africains attirent l’essentiel des IDME, la Côte d’Ivoire étant le premier pays d’investissement, avec 13,3% du stock à fin 2017, suivie par l’Ile Maurice (6%) et l’Egypte (3,5%).

En dehors de l’Afrique, les principaux pays sont le Luxembourg, la France et la Grande-Bretagne avec des parts respectives de 6,9%, 6,2% et 3,3%. Les IDME restent dominés par les prises de participation, alors que les bénéfices réinvestis et les instruments de dette demeurent relativement faibles.

Ces trois formes ont représenté respectivement 75%, 17% et 8% des flux nets des IDME durant les dix dernières années. En comparaison internationale, les parts des bénéfices réinvestis et des instruments de dette des PEMD sont largement supérieures, atteignant respectivement 39% et 17%.

Ceci refléterait le fait que l’expansion des IDME est encore à ses débuts, et que ces derniers ne produisent pas encore suffisamment de bénéfices pour leur auto développement.

La distinction des IDME entre les fusions-acquisitions et les installations nouvelles “greenfield” indique que ces dernières restent dominantes avec une part de 91,4% durant les dix dernières années, témoignant ainsi de l’engagement de long terme des investisseurs marocains à l’étranger, mais également de leur exposition à un risque plus élevé.

Durant la dernière décennie, les revenus des IDME ont totalisé 2,2 milliards de dollars constitués à hauteur de 64% de dividendes et de 36% de profits réinvestis. Cette structure est similaire à la moyenne mondiale alors que les PEMD observent une configuration inverse avec une part des réinvestissements de 58%.

Rapportés à leur stock, les bénéfices des IDME représentent un rendement de 6,2%, niveau supérieur à la moyenne de 4% réalisée par les PEMD et proche des 6% enregistrés au niveau mondial.

Le développement des investissements directs à l’étranger peut susciter des inquiétudes concernant la mobilisation d’une partie de l’épargne nationale vers d’autres pays. Cette question se pose particulièrement pour les pays en développement ayant un besoin d’investissement important en infrastructure et une épargne nationale relativement faible.

L’analyse du ratio des investissements directs à l’étranger à l’investissement national (FBCF) qui renseigne sur un éventuel effet d’éviction, montre qu’il demeure faible oscillant autour de 1,7% en moyenne entre 2008 et 2017. Il reste par ailleurs largement inférieur aux niveaux observés pour les PEMD (4,8% en moyenne) et 11% pour les économies avancées.

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