en direct
Casablanca – La Fédération Marocaine de la Plasturgie (FMP) a appelé, mercredi à Casablanca lors des Assises de la Plasturgie 2019, à la levée des freins au développement du secteur et à l’impulsion d’une nouvelle dynamique aux écosystèmes de la plasturgie au Maroc.
“Il est important de mettre en œuvre un cadre réglementaire favorable aux producteurs locaux et qui prône des mesures favorisant le Poly (PVC) marocain afin d’assurer l’efficacité et l’efficience de l’écosystème de la plasturgie au Maroc”, a indiqué Hicham El Haid, président de la FMP lors d’un panel sur “les leviers réglementaires, assainissement de l’environnement concurrentiel, protection du marché et accès au foncier”.
A cet effet, il a pointé du doigt une série de contraintes et dysfonctionnements que connait le secteur, mettant en avant la nécessité de réduire, sur le plan législatif, le gap entre les régimes préférentiels et celui normal, voir même abolir les régimes préférentiels et soutenir directement la cible sans passer par les intermédiaires, a-t-il soutenu.
“Les objectifs pour lesquels ces régimes ont été initialement mis en place n’ont pas été atteints puisque les avantages ont été détournés profitant à des intermédiaires plutôt qu’à leur cible logique. Ces régimes appliqués sur certains produits sont l’origine de plusieurs dérèglements du Marché “, a-t-il expliqué.
En outre, parmi les éléments entravant le développement du secteur, les mesures anti-dumping appliquées sur le PVC marocain, notamment les produits finis PVC importés sans application de taxes ni de droits d’anti-dumping. “Dans l’immédiat, l’industrie de transformation PVC au niveau national est en péril et la production nationale de matières premières PVC risque de disparaitre à très court terme, d’autant plus que même les marchés publics mobilisant l’argent du contribuable commencent à être fournis par l’importation”, ont martelé différents intervenants.
Pour sa part, Mohammed Benjelloun, directeur de la protection du consommateur, de la surveillance du marché et de la qualité au ministère de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique, a indiqué que ces assises de la plasturgie viennent pour diagnostiquer et faire sortir tous les freins au développement de ce secteur, rappelant que le ministère procède à une surveillance dudit marché sur la base de la loi 24.09 relative à la sécurité des produits et services.
Les contrôles effectués en 2018 ont concerné 15.000 importations dont 150 tonnes de produits de la plasturgie ont été refoulés, a-t-il fait savoir.
Pour le directeur de la défense et de la réglementation commerciale au même département Said Maghraoui, le ministère accompagne le secteur et lui permet de se mettre en protection face à la concurrence qui peut causer des dommages à l’industrie et à l’économie nationale.
“Il s’agit des mesures anti-dumping qui s’appliquent lorsqu’il s’agit d’importations à des prix qui causent un dommage à l’économie nationale, des mesures de sauvegarde lors d’une situation d’accroissement brusque et massive des importations et, enfin, des mesures compensatoires liées aux importations bénéficiant d’un soutien ou d’une subvention de la part du pays exportateur”, a-t-il expliqué.
“Ce sont des mesures de défense commerciale qui sont appliquées lors d’importations de produits dans des situations particulières selon les règles de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC)”, a-t-il relevé.
Le 2ème panel de ces Assises sur les “Leviers, formation professionnelle, innovation et promotion du trait d’union profession université” a été axé sur l’importance majeure de la complémentarité entre le monde industriel et le domaine académique.
“C’est une très belle occasion d’avoir un débat entre le monde industriel et académique dans le but de rapprocher les retombées sociaux économiques pour le pays. Il est nécessaire de mettre le point sur le rôle de la formation de base, de la recherche et de l’innovation et de chercher à trouver les mécanismes afin d’accélérer ce rapprochement entre les mondes professionnel et académique”, a affirmé, de son côté, M. Abderahim Maazouz, expert international et professeur-chercheur.
“Avec l’avènement des nouvelles technologies et industries, ce rapprochement exige de nouvelles ressources humaines compétentes et qualifiées pour pouvoir accompagner le développement du pays, intégrer ces industries et les ancrer dans le paysage économique”, a-t-il conclu.
Ces Assises se sont tenues en marge de la 8ème édition du Salon international de la plasturgie, du caoutchouc et des composites en Afrique du nord (PlastExpo 2019), placé sous le thème “la plasturgie au cœur des alliances industrielles innovantes”.
Cet événement constitue un rendez-vous d’affaires incontournable qui consacre le Royaume en tant que hub régional des secteurs de la plasturgie et de l’emballage euro-méditerranéens, africains et arabes.