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Play Media, écueils et réussites de l’entrepreneuriat au féminin

Tanger  – Se lancer dans une aventure entrepreneuriale a toujours été une affaire délicate, intimidante, truffée de moult difficultés. Ces difficultés prennent des allures particulières quand c’est une jeune femme qui est aux commandes, et qui, de surcroît, tente de démarrer une activité à mille lieues d’être un sport national : la traduction audiovisuelle.

Le défi a donc été imposant. Mais c’était sans compter la persévérance de Ouassima Bakkali, une jeune Tangéroise qui a appris à ne jamais lâcher prise avant d’avoir gain de cause. Armée d’une formation académique solide en traduction audiovisuelle, à laquelle elle voue une passion sans égal, Ouassima lance en 2017 son projet, Play Media, une boîte spécialisée dans ce créneau encore balbutiant au niveau national et totalement inexistant dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima.

“La traduction audiovisuelle se décline en trois volets”, nous explique-t-elle. L’audio-description, qui est l’insertion d’un texte en voix off décrivant les éléments visuels de l’œuvre pour aider les personnes aveugles et malvoyantes à visualiser la scène; la traduction appliquée au doublage, qui nécessite la synchronisation labiale avec le texte prononcé dans la scène originale et la traduction adaptée au sous-titrage. Celle-ci, poursuit Ouassima Bakkali, doit respecter des règles techniques au niveau du nombre de caractères en langue d’arrivée, mais aussi “s’assurer que la première phrase est plus courte de la deuxième, le tout dans une forme pyramidale, le contenu étant bien concis”.

Diplômée en 2007 de l’Ecole supérieure Roi Fahd de Traduction, Ouassima s’envole aussitôt pour l’Espagne, où elle décroche en 2009 un master en traduction audiovisuelle de l’Institut supérieur de traduction et langues modernes (ISTRAD).

À mi-chemin dans un brillant parcours académique, il n’était pas question pour cette trentenaire de s’arrêter. Elle poursuit ses études jusqu’à l’obtention d’un doctorat dans la même spécialisation de l’Université Pablo de Olavide à Séville. “C’était la première thèse de doctorat sur la traduction audiovisuelle au Maroc”, précise-t-elle avec fierté.

De retour au Maroc, Ouassima préfère le parcours entrepreneurial plutôt que les astreintes du fonctionnariat. Play Media est donc née. C’est une petite entreprise qui offre des services de traduction audiovisuelle, de production audiovisuelle et de relations presse.

“Quand je me suis lancée dans cette aventure entrepreneuriale, j’ai constaté le manque d’un écosystème et d’une réglementation juridique qui encadre ce métier. Il y a beaucoup d’intrus. D’autre part, les clients ne connaissent pas qu’il y a une société spécialisée dans ce secteur”, déplore-t-elle.

Si les réalités du marché restent à présent difficiles pour une jeune entreprise, Play Media s’est employée à dénicher des clients sous d’autres cieux. “Du coup, l’écrasante majorité de mes clients sont des entreprises étrangères qui ont cru en moi”, nous confie la jeune entrepreneuse.

Cependant, consciente que ces contraintes sont le propre même du monde de l’entreprenariat, Ouassima Bakkali préfère voir plus loin. “Mon ambition est de conquérir la région MENA”, s’enthousiasme-t-elle. Si ce créneau est presque inexistant dans notre région, le besoin y est grandissant, souligne Ouassima. “Il n’est pas de doute que ce domaine est promis à un bel avenir”, assure-t-elle. “Et j’ai bien l’intention de saisir cette occasion”.

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