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PLF2020, “véritable” base du renouveau du modèle de développement

-. Propos recueillis par : Hicham Louraoui.-

Casablanca – La loi de finances (LF-2020), encore à l’état de projet, devrait servir de “véritable” base au renouveau du modèle de développement “tant attendu” avec une vision de développement à très long terme, a souligné Omar Hniche, Vice-président chargé des affaires académiques et estudiantines à l’Université Mohammed V de Rabat (UM5) et professeur de l’enseignement supérieur.

Cette vision est censée concilier croissance économique, développement social intégré et réduction des inégalités dans ses dimensions économique, sociale et territoriale, explique M. Hniche dans une interview accordée à la MAP à l’occasion de la rentrée économique.

Il a fait observer dans ces sens que la note d’orientation concernant l’élaboration du projet de loi de finances (PLF-2020) s’inscrit dans le prolongement de la précédente loi de finances avec une vocation essentiellement sociale et économique, plaçant les politiques sociales, notamment l’amélioration de la qualité du service public dans les secteurs de l’éducation et de la santé, la mise en œuvre des engagements du dialogue social et le lancement de la réforme globale des régimes des retraites, comme priorités principales de l’action de l’Etat.

Elle met l’accent aussi sur le maintien de la dynamique de l’investissement, la poursuite du processus de mise en œuvre de la régionalisation avancée et le rehaussement de la compétitivité de l’entreprise et du secteur productif, tout en veillant à la préservation des équilibres macro-économiques, a-t-il poursuivi.

M. Hniche, également directeur du Centre interdisciplinaire de recherche en performance et compétitivité (CIRPEC), a relevé aussi que le PLF-2020 se fixe plusieurs mesures primordiales, dont la réforme de l’enseignement et de la gouvernance du système éducatif national, par l’opérationnalisation de la loi-cadre 51.17 relative à l’éducation, la formation et la recherche scientifique, outre l’activation de la nouvelle feuille de route de la formation professionnelle en ce qui a trait notamment à la création des “cités des métiers et des compétences”.

Et d’ajouter qu’il est aussi prévu une refonte de l’enseignement supérieur et une promotion de la recherche scientifique et de l’innovation technologique.

Toujours au volet social, le PLF-2020 accorde un intérêt particulier au système national de santé et à l’extension du champ de la couverture médicale, a noté M. Hniche, précisant qu’il est question de corriger profondément les dysfonctionnements du Régime d’assistance médicale (RAMED), d’activer l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) des indépendants et de lancer l’expérience du Registre social unifié (RSU) qui vise à garantir un ciblage optimal des aides publiques directes.

En outre, ce projet de loi prévoit d’autres mesures importantes concernent essentiellement, la poursuite des engagements du dialogue social avec un coût prévisionnel de 6 milliards de dirhams (MMDH) en 2020, la continuation du processus de mise en œuvre de la régionalisation avancée et de la gouvernance territoriale.

Il s’agit aussi d’engager et/ou de poursuivre les différentes réformes, notamment de la loi organique relative à la loi de finances (LOLF), du système fiscal, de la justice et du régime des retraites, ainsi de moderniser l’Administration publique et renforcer le développement durable, a-t-il fait observer, estimant que le défi principal du gouvernement consiste à trouver les ressources financières optimales à même de lui permettre d’honorer tous ces engagements, avec une optimisation des ressources fiscales, une rationalisation des dépenses publiques, et une bonne gouvernance des finances publiques.

Parallèlement à sa priorisation des politiques et programmes sociaux, le PLF-2020 sera orienté vers la dynamisation de l’investissement et le soutien de l’entreprise, avec comme ultimes objectifs la réalisation d’une croissance économique soutenue et inclusive, et la création de l’emploi.

Il est aussi question de rétablir la confiance des opérateurs économiques avec une amélioration des conditions de leur compétitivité et du climat des affaires.

A ce titre, le PLF-2020 donne un grand intérêt à la promotion de l’entreprise, surtout la très petite, et prévoit une série de mesures en sa faveur, notamment l’amélioration des conditions d’accès au financement, la réduction des délais de paiement, et la poursuite des efforts visant à assainir la dette de la Taxe sur la Valeur Ajoutée cumulée.

De même, le PLF-2020 vise à poursuivre la réforme des centres régionaux de l’investissement pour leur permettre de jouer leur véritable rôle dans la promotion de l’investissement, la création de l’emploi au niveau régional et le développement de l’esprit de l’entrepreneuriat.

En matière de décision d’investissement public, une innovation majeure sera introduite dans la mesure où le choix des projets s’effectuera sur la base des études de faisabilité préalables tenant compte d’un certain nombre de critères notamment, l’impact du projet sur l’emploi, sa capacité à réduire les disparités surtout territoriales et ses effets sur l’amélioration du niveau de vie des citoyens.

Les retombées potentielles attendues sont nombreuses et concernent entre autres, la refonte des choix macroéconomiques du Royaume en termes de politiques économiques (fiscale et budgétaire), le replacement de l’action de l’État en lui permettant d’assumer véritablement son rôle moteur sur le plan socio-économique avec, parallèlement, le renforcement de la compétitivité du secteur privé qui doit être performant et innovant et source importante de création de richesses, la mise en place des politiques sectorielles plus cohérentes entre elles, la réorganisation des territoires et l’instauration d’une régionalisation efficace.

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