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Pour les entreprises digitales, tout n’est pas rose !

– Salma El Badaoui –

Casablanca – Si les entreprises digitales ont pu tirer profit de la crise liée à la pandémie du nouveau coronavirus, la situation n’est pas si rose !

Les jeunes entrepreneurs du numérique ne sont pas tous épargnés des conséquences de cette crise sans précédent, qui a été certes synonyme d’opportunités mais également de challenges et de défis pour ces entreprises dont le cœur du métier est de proposer des services digitaux.

Conscients des enjeux du digital, ces jeunes entrepreneurs séduits par ce monde ont fait preuve d’une capacité de pivoter et de s’adapter rapidement, en particulier via l’innovation.

Approché par la MAP, Ismael Belkhayat, fondateur et gérant de nombreuses startups, a indiqué que cette crise n’a pas épargné tous les acteurs du digital, certains en ont profité tandis que d’autres ont été durement touchés.

Le covid-19 sera à l’origine de la “disruption” de nombreux secteurs d’activité et c’est aux entrepreneurs du digital de savoir en profiter, a-t-il fait valoir.

“La crise nous a appris à tous à nous digitaliser. Cette éducation forcée, augmente la taille du marché de personnes digitalisées susceptibles d’utiliser des outils digitaux”, a relevé M. Belkhayat, soulignant que c’est aux entrepreneurs du digital de redoubler d’efforts pour créer les services de demain dont les gens auront besoin au Maroc.

La principale difficulté confrontée par les start-ups du digital est celle des délais de paiement, a fait savoir le professionnel de ce secteur d’activité, notant que les startups sont souvent des prestataires de services digitaux pour le compte de moyennes et grandes sociétés. En ces temps de crise, les liquidités se réduisent et les délais de paiement s’allongent, cela peut être fatal pour de nombreuses start-ups.

De l’avis de Rachid Moulay El Rhazi, directeur général de “Yassir” au Maroc, entreprise spécialisée dans le domaine des solutions mobiles innovantes en Afrique, “tout gérant d’une start-up est conscient des risques associés à la gestion d’une petite entreprise et se prépare au maximum pour confronter tous les challenges qui s’y associent. Toutefois, des circonstances imprévisibles, telles que la pandémie du covid-19, aucun dirigeant ne pouvait s’y attendre”.

En revanche, cette crise a permis la valorisation des compétences locales, la reconnaissance de la force de la production locale, la reconnaissance de l’importance de l’adhésion à l’ère de la digitalisation, et la croissance exponentielle de la fintech et du e-commerce, a-t-il soulevé, faisant observer que le comportement des consommateurs a aussi changé, ce qui a accéléré le passage de l’achat hors ligne vers l’achat en ligne.

Évoquant les perspectives des jeunes entrepreneurs dans ce domaine, M. Moulay El Rhazi a estimé que de nouvelles valeurs seront mises en avant. “Tout dirigeant responsable et avec un sens de citoyenneté s’interrogera sur la valeur ajoutée qu’il pourrait ramener à l’écosystème, l’emprunte voudra-t-il laisser dans le monde des affaires et la contribution qu’il est capable d’offrir aux citoyens ainsi qu’aux générations futures”, a-t-il dit.

Selon lui, de nouvelles tendances vont également apparaître dans le comportement des entreprises. Plusieurs points devraient être renforcés au sein des entreprises, tels que l’adhésion à l’ère de la technologie et la digitalisation, l’encouragement des employés à la créativité et l’innovation, l’impact sociétal du business, et l’indépendance financière.

L’entrepreneuriat digital, un domaine d’activité qui en est à ses débuts, constitue une véritable aventure que les jeunes marocains ont choisi de vivre en dépit des contraintes.

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