À LA UNE

Prêt-à-porter: Vivement la relance !

Casablanca – Une fin d’année catastrophique et un début 2021 qui s’annonce déjà morose. Telle est la situation des professionnels du prêt-à-porter qui n’ont que le choix de subir les retombées de la crise en espérant une proche relance.

Le secteur est en train de vivre une double crise, à la fois de l’offre et de la demande. Les enseignes et les commerçants font face à une surcharge de leurs stocks en anciennes collections et même en produits et articles de la saison estivale.

Côté demande, l’arrêt brutal de l’activité durant le confinement général, imposé de mars à juin 2020 en vue d’endiguer la propagation du nouveau coronavirus (Covid-19), a mis le consommateur marocain dans l’obligation de réduire drastiquement ses dépenses en vêtements pour se focaliser sur celles essentielles (alimentation, santé, paiement des frais de scolarité, du loyer, etc).

“L’année 2020 était un cauchemar pour nous. La majorité des commerçants ont été contraints de fermer leurs boutiques même après la levée du confinement général et ce, pour plusieurs causes, dont le non-retour des salariés par crainte de contamination au Covid-19 et l’insuffisance de trésorerie”, confie, à la MAP, Mohamed E, gérant d’un magasin de prêt-à-porter, spécialisé dans les vêtements des enfants et situé au quartier marchand de Derb Omar à Casablanca.

Et c’est avec regret que Mohamed raconte les dégâts infligés à son commerce par la pandémie. “Nous avons raté quasiment toutes les périodes où l’activité bat son plein habituellement, comme le début du mois Sacré de Ramadan, Aïd El-Fitr ou encore l’été. Globalement, nous estimons que notre chiffre d’affaires a chuté de plus de 70% par rapport à 2019”.

Le récent durcissement des mesures de précaution contre le Covid-19, nécessaires pour préserver la santé des citoyens, a pesé lourd sur l’affluence des clients, touristes et même habitants de la métropole, condamnant ainsi tout espoir de profiter des fêtes de fin d’année, relève avec amertume notre interlocuteur.

Cette situation critique impose aux magasins un arbitrage difficile entre s’efforcer de liquider le stock actuel pour préparer rapidement les soldes d’hiver, ou bien se donner un délai supplémentaire en misant sur la saison du printemps 2021 qui, elle, se veut prometteuse, notamment avec l’arrivée des vaccins anti-Covid.

Un tour aux centres commerciaux de la Capitale économique suffit pour constater que les grandes enseignes, marocaines et étrangères, mènent de larges opérations de déstockage pour ne pas rater la saison hivernale.

Une saison qui commençait, durant les dernières années, dès le début du mois de janvier. Pour 2021, la date de démarrage de cette période de soldes a été fixée au 21 du mois courant.

C’est ce que d’ailleurs avait décidé le bureau la Fédération marocaine du commerce en réseau (FMCR), soulignant que le décalage de ces soldes d’hiver vise à accorder aux commerçants un délai supplémentaire pour écouler les stocks disponibles.

L’e-commerce pour sauver la situation, mais à quel prix ?

Par ailleurs et face à une telle situation, nombre de commerçants ont opté pour une transition vers le commerce en ligne dans leur quête de minimisation des coûts et charges, essentiellement le loyer, l’électricité et l’eau du local, etc.

Or, ce choix n’est pas toujours évident, au regard de la nature de ce domaine ne lui permettant de se convertir en e-commerce que difficilement, puisque les meilleures conditions pour l’achat et la vente du prêt-à-porter reposent sur la présence physique du client pour sélectionner et essayer les tailles des articles qui lui conviennent.

L’activité du commerce en ligne nécessite, en effet, la mise en place de toute une stratégie logistique bien structurée afin de ne pas virer à la mésaventure. Il s’agit entre autres du moyen de livraison, des coûts de livraison, du mode de paiement (par espèce, e-paiement ou virement), de la politique de retour et d’échange des produits, du marketing pour atteindre un large public sur le net, etc.

Globalement, la crise actuelle laissera, sans doute, de profondes traces dans les esprits des professionnels de ce secteur, mais l’espoir est de mise avec l’opération de vaccination contre le Covid-19 qui permettra d’amorcer le retour à une vie normale tant attendu.

Voir aussi:

La BEI ambitionne de soutenir des projets à fort impact socio-économique et environnemental au Maroc (responsable)

Yosra BOUGARBA

Crédit bancaire: Hausse de l’encours à 1.060 MMDH

Lhassan Essajide

SCRT : les recettes fiscales progressent de 4,2%

Yosra BOUGARBA