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Résilience: Interview avec Heike Harmgart

La directrice générale de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) pour la région Sud-Est de la Méditerranée (SEMED), Heike Harmgart, relate, dans une interview à la MAP, les domaines prioritaires de l’intervention de la Banque ainsi que son approche de soutien aux pays membres face aux défis actuels.

1 – Face à une succession de crises au niveau mondial, dans quelle mesure l’économie marocaine a-t-elle résisté aux chocs extérieurs?

Le Maroc a été un des pays les plus résilients durant la crise sanitaire au niveau de la zone d’intervention de la BERD. L’année 2021 a connu une véritable reprise de l’économie marocaine. Au niveau de la région Sud-Est de la Méditerranée, le Maroc a enregistré le plus important taux de croissance en 2021, grâce aux différentes mesures mises en place par les secteurs public et privé. Cette reprise a été boostée également par le bon déroulement de la campagne de vaccination.

Tous ces facteurs réunis ont permis une reprise rapide de l’économie, après avoir subi le choc initial induit par la pandémie.

Pour les années 2022 et 2023, le Maroc sera confronté, à l’instar des autres pays, à la hausse des prix des produits énergétiques et de denrées alimentaires, dans le sillage du conflit russo-ukranien.

2 – La BERD détient un important portefeuille de projets au Maroc. Parlez-nous de l’impact de ces projets sur la dynamique socio-économique locale?

On a investi environ 3,3 milliards d’euros au Maroc, dont une grande partie orientée vers le secteur privé et l’économie verte. Nous accompagnons les entreprises marocaines et nous collaborons avec le gouvernement et les établissements publics pour réussir leur transition énergétique et réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Ces actions sont alignées sur les orientations du Royaume, portant sur la promotion de l’économie verte.

Parmi les domaines où nos projets ont produit un impact des plus significatifs, figure l’inclusion. On a travaillé sur des programmes pilotes avec les femmes et les jeunes entrepreneurs, et nous constatons de plus en plus d’engouement pour ces programmes de la part de la jeunesse.

On vient d’organiser la “Star Venture programme”, marquée par l’implication des start-ups marocaines en pleine croissance au Maroc et dans la région.

L’économie verte et l’inclusion sont parmi les dimensions qui ont produit le plus d’impact jusqu’à présent et nous souhaitons coopérer avec le Royaume dans ce sens.

Nous explorons également les moyens à même de promouvoir la digitalisation au Maroc. Nous allons collaborer avec les banques locales pour mettre en place des produits qui contribueront à la transformation digitale des entreprises afin qu’elles accèdent à de nouveaux marchés et se dotent de systèmes de paiement digital.

La pandémie a été révélatrice du rôle crucial de la digitalisation en matière d’intégration des marchés au niveau mondial.

3- Face aux nouveaux défis d’un monde en turbulence, de quelle manière la BERD va-t-elle soutenir ses pays membres?

Nos actions ciblent le renforcement de la résilience des pays. En matière de sécurité alimentaire, nous explorons des pistes pour aider le secteur privé à produire et importer avec plus d’efficience.

Il s’agit également d’aider les pays à diversifier leurs sources d’approvisionnement pour réduire leur dépendance vis-à-vis des partenaires limités et accompagner les gouvernements pour avoir une législation souple en la matière.

Nous cherchons à travailler avec les gouvernements pour améliorer les stocks de sécurité de produits alimentaires et également avec le secteur privé en termes de production et d’importation de denrées alimentaires.

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