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Tourisme/Covid-19: “le cri de désespoir” d’une professionnelle

Casablanca – Le site d’information spécialisé, “Tourismapost”, vient de relayer “le cri de désespoir” pour le secteur du Tourisme, à l’agonie depuis le début de la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19), lancé à travers les réseaux sociaux par une professionnelle du secteur.

Du haut de ses trentaines d’années de présence dans le domaine du tourisme, Rita Touzani, cette diplômée de l’institut Supérieur International du Tourisme, tire la sonnette d’alarme sur la situation que vit le secteur touristique au Maroc depuis le début de la crise du covid-19.

Elle appelle, dans ce cadre, à la remise au travail rapidement et précise que les professionnels du secteur peuvent donner des garanties à l’État qu’ils sont capables de gérer des groupes de touristes étrangers.

“Nous sommes capables de contrôler et maîtriser nos programmes. Nous sommes capables de satisfaire les exigences sanitaires en même temps que les exigences de nos clients”, tient à préciser Mme Touzani, aujourd’hui la tête d’une agence de voyage et d’évènement de la place.

“Mon personnel et moi-même ne voulons pas vivre de l’aide de 2.000 Dhs par mois de la CNSS. Nous voulons travailler, et par la force de notre travail, assurer nos salaires et affronter nos charges. Nous voulons retrouver le chemin de nos marchés que nous avons mis des années à conquérir et que nous sommes en voie de perdre pour des destinations concurrentes déjà ouvertes à la nouvelle normalité”, dit-elle.

Les acteurs du secteur veulent mettre au service leur industrie, leur créativité, leurs solutions et leur capacité à surmonter les obstacles et cela par le travail et non pas par la passivité, souligne Mme Touzani, qui ne veut pas que les professionnels du secteur soient marginalisés et tenus sous perfusion à égrainer les pertes chaque jour et constater, totalement impuissants, que les autres destinations offrent un retour à la nouvelle normalité.

“Nous perdons du terrain, non pas sur 1 mois ou 2 mais sur 1 ou 2 ans”, estime-t-elle.

“Nous sommes en train de disparaître des radars, nos clients étrangers avec tout l’amour qu’ils ont pour nous et notre destination doivent aussi vivre. Et pour eux, cela veut dire ‘vendre’ et pour cela ça veut dire acheter ‘ailleurs’. Nos clients ne peuvent plus perdre leurs acomptes en programmant une destination qui n’a pas réellement repris dans la nouvelle normalité”, poursuit-elle.

La professionnelle marocaine n’a pas manqué également de souligner l’importance “de mettre en avant nos atouts, comme de grands espaces avec des circuits safe”.

“Nous ne voulons plus nous terrer en attendant la fin de la pandémie. Elle n’aura pas de fin avant la nôtre. Nos compétences sont en train de quitter la profession. Femmes de chambres, jardiniers, serveurs, chefs de cuisine, chauffeurs, guides… ont fui pour des jobs dans la grande distribution, pour les cafés, pour les sociétés de nettoyage, de gardiennage, etc. Nous allons nous retrouver avec des hôtels avec du staff incompétent et non formé dans les 3 mois à venir”, regrette-t-elle.

Elle recommande à cet égard une remise au travail rapidement, estimant que le report des échéances et des charges n’est pas une solution si à terme les professionnels perdent leurs clients. “Ça sera la double peine ! Nous aurons tout à reconstruire, alors qu’ailleurs la machine est déjà lancée”.

Parallèlement, Mme Touzani fait remarquer que cela fait 18 mois sans contact avec les marchés, ni avec les clients, ni avec les fournisseurs et toujours en attente “insupportable” alors que les autres métiers (Banques, assurances, industries automobiles, services informatiques, industries pharmaceutiques, grandes distributions, écoles privées…) ont repris une vie normale.

“Oui la pandémie est grave. Mais nous sommes capables d’y apporter des solutions. Si les hôtels sont pleins de touristes nationaux et marocains du monde, si les buffets sont pleins à craquer tous les jours avec des centaines de milliers de clients locaux et marocains venus du monde entier, alors expliquez-moi quelle différence cela ferait-il avec des clients internationaux ? Où est la différence ? Leurs noms et prénoms ?”, interroge-t-elle.

“Nous voulons travailler, nous ne demandons rien d’autre que de travailler au même titre que tout le monde !”, conclut-elle.

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