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Transport maritime: Levier d’intégration régionale en Afrique

Rabat – Le développement du transport maritime appuierait le processus de transformation et de restructuration de l’économie africaine pour une meilleure insertion dans les chaînes de valeur mondiales, souligne la direction des études et prévisions financières (DEPF), relevant du ministère de l’Économie, des finances et de la Réforme de l’administration.

“L’amélioration de l’interconnectivité des pays africains par des réseaux routiers et ferroviaires améliorerait l’intégration régionale de l’Afrique en favorisant la circulation des personnes et des marchandises dans et entre les pays africains. Le développement du transport maritime, appuierait le processus de transformation et de restructuration de l’économie africaine pour une meilleure insertion dans les chaînes de valeur mondiales”, indique la DEPF dans son récent “Policy Africa” intitulé “le transport maritime des marchandises dans la façade atlantique de l’Afrique -Du Maroc au Nigeria -“.

Le transport maritime est le moteur principal du commerce mondial puisque plus de 80% des échanges commerciaux se fait par voie maritime. La contribution de l’Afrique au commerce maritime demeure faible, soit 5,7% du trafic maritime mondial en 2017, fait savoir l’étude, ajoutant que cette part est sans commune mesure avec les atouts distinctifs de l’Afrique, avec un littoral donnant accès à trois façades maritimes (atlantique, indienne, et méditerranéenne), regroupant 38 pays (soit plus de 70% des pays du continent).

Après avoir dressé un panorama d’ensemble sur le transport maritime des pays de la façade atlantique de l’Afrique de l’Ouest allant du Maroc au Nigeria (FAAMAN) et mis en exergue le gap à rattraper en termes de performance maritime/portuaire de la région, le “Policy Africa” a identifié quelques leviers d’inflexion afin de relever les défis qui interpellent les pays africains riverains de l’Atlantique.

Ainsi, l’étude appelle à une coopération portuaire et maritime renforcée favorisant la mutualisation des moyens humains et techniques, à travers le partage des connaissances, de l’expertise, voire des infrastructures, pour faire bénéficier l’ensemble des pays de la région des atouts compétitifs acquis dans certains domaines (par exemple le développement des plateformes de transbordement au Maroc et au Togo, les formations en sécurité et sûretés maritimes en Côte d’Ivoire, etc.).

Cette coopération, poursuit la même source, pourrait se traduire par la mise en place d’un observatoire régional du transport maritime, rendant fluide et transparent la circulation des données et des informations sur l’activité portuaire.

Le “Policy Africa” préconise également une digitalisation des ports, précisant que tous les pays ne doivent pas nécessairement avoir de gigantesques infrastructures portuaires, mais doivent nécessairement investir dans des systèmes d’informations innovants pour rester en phase avec les mutations technologiques qui s’imposent, et ce à des fins d’amélioration de la qualité des services maritimes et leur corolaire de l’attractivité des ports pour l’investissement privé.

Il souligne en outre la nécessité d’une gestion efficace du trafic, notant que la région est amenée à développer de nouvelles approches maritimes, à travers la mise en place de clusters portuaires, dédiés à des segments spécifiques où un avantage concurrentiel certain est acquis.

Une telle approche permettrait de jeter les bases d’une complémentarité verticale entre les différents ports, favorisant une distribution efficiente du trafic et concourant à la réduction des coûts et des délais. Non moins important, l’édification de couloirs maritimes serait opportune pour optimiser le trafic portuaire en densifiant l’activité de transport tant du côté des exportations que des importations.

Parmi les leviers d’inflexions figure également l’affrètement mutuel. Selon le document, l’utilisation partagée des navires permettrait certainement de réduire les coûts du transport des marchandises grâce notamment au partage des coûts de la gestion nautique, ainsi que ceux relatifs à la gestion commerciale.

Le développement de ce mécanisme renforcerait la connectivité maritime mondiale des pays de la FAAMAN ainsi que la connectivité bilatérale entre les pays de la région. Le coaffrètement pourrait, grâce à l’augmentation des économies d’échelle qui en découlent, orienter les exportateurs/importateurs vers des marchés qui se trouvent tout au long des routes maritimes les plus fréquentées par les navires desservant les ports de la région, ce qui permettrait le renforcement de leur pouvoir de négociation.

Enfin, le “Policy Africa” appelle à un développement de l’interconnectivité routière et ferroviaire entre l’ensemble des pays et l’ensemble des ports est d’une haute priorité afin de permettre aux ports de jouer pleinement leur rôle de levier majeur de développement des économies nationales, ainsi que de leur intégration régionale, ajoutant que dans chaque pays, il faut renforcer la connectivité multimodale des ports aux zones logistiques, aux ports secs et à l’arrière-pays.

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