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Grippées par le Covid-19, les Bourses en Asie dégringolent

 

Par : Maria MOUATADID

Casablanca – Depuis son apparition, l’épidémie de pneumonie virale “Covid-19”, n’a cessé d’affecter les cours des bourses asiatiques. Les inquiétudes des investisseurs ont ainsi persisté tout au long du premier trimestre de 2020, période dans laquelle les autres places boursières ont chuté comme jamais depuis de longues années.

Lundi 3 février 2020, ou “lundi noir”, les bourses de Chine ont enregistré le plongeon quotidien le plus sévère depuis 2005. Ce jour, l’indice composite de la Bourse de Shanghai a terminé sur une baisse de 7,72% à 2.746,61 points, tandis que la Bourse de Shenzhen, deuxième place de Chine Continentale, clôturait en recul de 8,41% à 1.609 points. Il s’agissait de la première séance après l’interruption des vacances du nouvel an lunaire chinois.

Cette dégringolade est survenue en dépit des efforts fournis par la Banque Centrale Chinoise pour freiner l’impact rude de l’épidémie de coronavirus sur l’économie. La veille, celle-ci a annoncé un plan de 1.200 milliards de yuans (173 milliards de dollars) pour fournir des liquidités au système bancaire et au marché des devises en vue de soutenir l’économie chinoise, ébranlée par l’empaleur de la pandémie. Toutefois, les marchés ne font plus confiance au gouvernement pour prendre des mesures capables de soutenir la croissance.

Victime du Covid 19, l’économie mondiale a été également mise à genoux en l’espace de quelques mois. Une débâcle boursière qui s’est propagée en peu de temps à toutes les places financières du monde.

“En février, l’économie chinoise a été pratiquement paralysée par les mesures drastiques de confinement du gouvernement”, a indiqué à ce sujet, dans une déclaration à la MAP, l’analyste financier basé en France, Omar Abouhafs.

“D’autant que la paralysie du pays a lourdement pesé sur les habitudes de consommation des Chinois qui, terrorisés par le virus, sont restés confinés par millions chez eux sans travailler”, a t-il fait observer à ce propos, notant que les ventes de détail, le principal indicateur de la consommation en Chine, s’est quasiment effondré (-20,5%) sur les deux premiers mois de l’année cumulée, pourtant caractérisés par le Nouvel An chinois propice aux dépenses des ménages.

Après plus d’un mois de paralysie totale, a-t-il dit, l’activité sur le marché chinois reprend progressivement. “Cependant, les conséquences du Coronavirus (Covid-19) pèseront durement sur les entreprises, plombées par une faible demande intérieure (baisse de consommation) et des exportations au plus bas (baisse de la demande extérieure)”, estime l’analyste financier.

M. Abouhafs a noté également que la Chine enregistre ces dernières semaines une forte baisse des cas d’infection (zéro nouveau cas aujourd’hui), contre une flambée épidémique constatée presque partout dans le monde, particulièrement en Europe.

“Cependant ce qui a été perdu en termes de consommation sera difficilement rattrapable”, fait-remarquer l’analyste. “Pékin pourrait donc prendre des mesures drastiques pour booster la consommation intérieure”, a-t-il précisé.

S’agissant du secteur de l’automobile, l’analyste financier a relevé dans ce sens que les ventes de voitures particulières ont connu en février une baisse vertigineuse sur le premier marché mondial (-78,4% sur un an). “Un coup de pouce plus que nécessaire, car en période de crise, acheter une voiture n’est clairement pas une priorité pour les ménages”, précise M. Abouhafs.

“Cependant, il faudra du temps pour que les consommateurs chinois retrouvent confiance et s’aventurent de nouveau dans les centres commerciaux, les restaurants et les autres lieux de divertissement”, croit-il savoir.

Pour ce qui est des prévisions, M. Abouhafs estime que “la reprise est en bonne voie, un quasi retour à la normale en avril si la Chine parvient à maîtriser totalement la propagation du virus”.

Lundi 9 mars, un autre “lundi noir”, la Bourse de Tokyo a enregistré une nette baisse dans le sillage des autres places financières mondiales, toujours à cause des incertitudes liées à l’épidémie mondiale de coronavirus mais également à un krash pétrolier. En Asie toujours, les prix de l’or noir ont dévissé de plus de 20%, signant un plongeon inédit depuis la première guerre du Golfe en 1991. La propagation incessante de l’épidémie mondiale de coronavirus et de l’effondrement du marché du pétrole faisaient flamber le yen face au dollar.

La baisse est survenue après la décision de l’Arabie saoudite de réduire drastiquement ses cours, à la suite de l’échec des négociations entre l’Opep et la Russie, qui n’ont pas réussi à s’entendre sur des coupes supplémentaires de la production pour enrayer le repli de la consommation d’or noir en raison de l’épidémie de coronavirus. Ce jour, l’indice vedette Nikkei sombrait de 4,6% à 19.795,78 points, tandis que l’indice élargi Topix lâchait 4,24% à 1.409,13 points.

Infailliblement, l’épidémie de pneumonie virale Covid-19 a un effet destructeur non seulement sur les marchés chinois ou asiatiques mais également sur les Places boursières internationales et nombre d’investisseurs craignent cruellement son impact à long terme sur les portefeuilles.

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