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Génération Green consacre la Vision Royale d’une agriculture résiliente

Par : Yosra BOUGARBA

La nouvelle stratégie de développement du secteur agricole “Génération Green 2020-2030”, lancée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en février 2020, vise la consolidation des acquis réalisés par le Plan Maroc Vert, à travers l’adoption d’une vision nouvelle du secteur agricole, la consécration d’une nouvelle gouvernance et la mise en place de moyens modernes au service du secteur agricole.

La célébration du 22ème anniversaire de l’accession du Souverain au Trône de Ses glorieux ancêtres est une occasion privilégiée pour revenir sur cette ambitieuse stratégie qui se base sur deux principaux fondements, à savoir la valorisation de l’élément humain, en particulier les jeunes, et la poursuite de la dynamique de développement du secteur, en favorisant le développement humain et social.

Élaborée conformément aux Hautes Orientations Royales contenues dans le discours du Souverain à l’occasion de l’ouverture de la 1ère session de la 3ème année législative de la 10ème législature, cette stratégie consacre la Vision Royale d’un secteur agricole résilient et durable, et vient compléter un ensemble de plans et de programmes initiés par SM le Roi, notamment les plans de développement des énergies renouvelables, le Programme prioritaire national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027 et la stratégie de développement du domaine forestier “Forêts du Maroc 2020-2030”.

La valorisation de l’élément humain, conformément aux Hautes Orientations Royales, se fera à travers l’émergence d’une nouvelle génération de classe moyenne agricole, en permettant à 400.000 ménages d’accéder à la classe moyenne et d’y stabiliser 690.000, par le biais de quatre piliers.

Ces piliers intéressent l’amélioration des revenus des agriculteurs, la généralisation de l’assurance agricole, la mise en place d’un cadre spécial pour l’agriculteur lui permettant de bénéficier des services de protection sociale, la réduction de la différence entre le salaire minimum légal agricole (SMAG) et le salaire minimum légal des autres secteurs (SMIG) à l’horizon 2030 et la naissance d’une nouvelle génération de jeunes entrepreneurs, via la mobilisation et la valorisation d’un million d’hectares de terres collectives et la création de 350.000 postes d’emploi au profit des jeunes.

Cette classe moyenne et ces jeunes agriculteurs pourront également recourir à une nouvelle génération d’organisations agricoles plus innovantes qui permettront de multiplier par cinq le taux de regroupement et le renforcement du rôle des Interprofessions agricoles, par la promotion de nouveaux modèles de coopératives et le renforcement de l’indépendance de ces interprofessions dans la structuration des chaînes de production.

Ils pourront, par ailleurs, bénéficier de nouvelles mesures d’accompagnement, notamment à travers le renforcement et la généralisation du conseil agricole et en connectant au moins deux millions d’agriculteurs à des plateformes de services digitaux, ainsi que par l’enrichissement du système d’accompagnement dans le domaine de l’agriculture solidaire.

Pour réaliser le second fondement, la nouvelle vision prévoit la consolidation des filières agricoles, en vue de doubler le PIB agricole pour atteindre 200 à 250 milliards de dirhams (MMDH) à l’horizon 2030 et de doubler la valeur des exportations marocaines pour atteindre 50 à 60 MMDH, ainsi que l’amélioration des chaînes de distribution, notamment à travers la modernisation de 12 marchés de gros et de souks et ce, en partenariat avec le ministère de l’Intérieur et les collectivités territoriales.

Il s’agit également du développement de l’agriculture résiliente et durable via l’application du volet relatif aux eaux d’irrigation, qui s’inscrit dans le cadre du programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027, et l’accompagnement des agriculteurs dans la transition vers les énergies renouvelables et l’amélioration des techniques de conservation des sols, ainsi que l’amélioration de la qualité et de la capacité d’innovation, en octroyant l’agrément à 120 abattoirs modernes et en doublant les contrôles sanitaires pour être en conformité avec les normes internationales et répondre aux besoins des consommateurs, tout en faisant du produit “origine Maroc” un gage de qualité.

Relever le défi écologique dans la dimension verte de la stratégie, tout en voulant développer une agriculture résiliente et durable demande une transformation de l’organisation productive et même sociale et ne pourra réussir que si elle est incarnée par les agriculteurs eux-mêmes, a souligné, dans ce sens, Abdelghani Youmni, économiste et spécialiste des politiques publiques dans les pays du sud et de l’est de la Méditerranée (PSEM).

Ainsi, “nos agriculteurs devront être en transition agro-écologique pour apprendre à mieux irriguer, mieux utiliser des fertilisants et à mieux utiliser les énergies renouvelables”, a estimé M. Youmni dans un entretien accordé à la MAP.

L’accompagnement et la pédagogie doivent s’intensifier pour ne pas épuiser l’eau, ressource épuisable, avec des énergies inépuisables nécessaires à la rupture avec l’empreinte carbone et les défis environnementaux, a-t-il jugé.

La réalisation de cette stratégie, qui ambitionne de franchir un nouveau palier dans le secteur agricole marocain, nécessitera une augmentation annuelle du budget du secteur de près de 2,5% et ce à partir de l’an 2020.

Véritable levier du développement et de la modernisation du secteur agricole, cette stratégie a été mise en œuvre à partir de 2020, notamment au niveau territorial selon les spécificités et les atouts de chaque région, et ce en coordination avec tous les intervenants, selon les principes de la bonne gouvernance en termes de suivi et d’évaluation des investisseurs ainsi que des indicateurs d’efficacité et de rendement.

Cette stratégie a été hautement saluée par la communauté internationale. Ainsi, “Forbes France” avait écrit dans un article intitulé “Génération Green : Le modèle agricole marocain, un exemple à suivre”, que grâce au volontarisme de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc poursuit sa révolution agricole et s’impose comme un modèle à suivre par les autres pays africains.

Cette nouvelle stratégie devrait conforter le leadership du Maroc dans le secteur agricole, avait souligné l’auteur de l’article, notant qu'”une nouvelle révolution verte est, en effet, à l’œuvre au Maroc”.

“Génération Green”, une stratégie aussi complète qu’ambitieuse, est une feuille de route qui répond à la demande de SM le Roi Mohammed VI d’une “réflexion globale et ambitieuse pour le développement du secteur”, d’après l’article.

Pour sa part, le Directeur du département Maghreb et Malte à la Banque mondiale, Jesko S. Hentschel, avait relevé, dans un entretien accordé à la MAP, que le lancement de la stratégie arrive à un moment crucial, compte tenu de la double crise de la pandémie de la Covid-19 et de la sécheresse qu’a connue le pays.

L’essor de la Stratégie sera essentiel dans la réponse à la crise et la sortie de crise, avait-t-il ajouté, notant que la dimension verte de la Stratégie, en particulier en rapport avec les mesures de valorisation de l’eau dans l’irrigation, est un élément clé pour la prévention et l’atténuation des impacts des sécheresses sévères.

Il est incontestable que l’équation de l’agriculture repose sur une variable qui prend plusieurs valeurs : le climat. Elle dépend certes d’autres variables qu’il est possible de maîtriser. Ainsi, il est impératif de consolider les efforts de toutes les parties prenantes (agriculteurs, décideurs, société civile, secteur privé et universités…), chacun selon son domaine de définition pour apporter le capital, le savoir-faire ou l’encadrement nécessaires pour développer le secteur agricole.

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