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La micro-irrigation, levier primordial de l’avenir agricole

Par: Maria MOUATADID

Casablanca – Le Maroc souhaite que ses ressources en eau soient optimisées et utilisées de façon rationnelle. Le passage au système de goutte-à-goutte pour la plupart des agriculteurs permettrait d’économiser ces ressources vitales, d’accroître le rendement des cultures, à terme, mais surtout d’assurer la sécurité alimentaire, qui a été dramatiquement menacée par la Covid-19 dans plusieurs pays.

Système révolutionnaire dans l’agriculture, la micro irrigation fait face aux changements climatiques et à la sécheresse. Mise à part l’économie des ressources en eau, indispensable à l’agriculture, et leur bonne gouvernance, la micro-irrigation goutte-à-goutte, permet d’augmenter la productivité, particulièrement en cas d’irrégularité des précipitations durant la saison de culture, et de réduire des risques d’attaques des parasites ou des maladies des plantes.

Abdessalam, jeune agriculteur à Sidi Khdim, aux environs de la ville de Bouznika, relève, dans une déclaration à la MAP, que l’objectif de cette technique, qui consiste à n’apporter de l’eau que dans une partie du sol de manière précise, est aussi d’avoir une récolte de qualité meilleure et une productivité importante.

Pour planter ou semer, ce système d’irrigation est devenu obligatoire non seulement pour avoir un rendement continu mais surtout pour assurer une sécurité alimentaire sur toute l’année, a précisé cet agriculteur qui a opté pour ce système. “En cas de sécheresse, l’offre des produits agricoles est strictement liée aux superficies irriguées”, a-t-il dit, notant, à ce propos, que “grâce à l’irrigation au goutte-à-goutte les fruits ou légumes pourraient être cultivés, plusieurs fois au lieu d’une seule fois par an”.

Il a, à cet égard, mis en avant l’importance de l’entretien régulier et correct du système, qui est souvent négligé, et qui peut se faire pendant la production mais également lors de la rotation des cultures.

Les impuretés peuvent boucher le réseau, d’où la nécessité d’utiliser une eau propre, notamment si celle-ci provient de cuves ou de récupération d’eau de pluie, a-t-il averti. “Le Maroc a connu de fortes pluies récemment, et les agriculteurs ont intérêt à conserver cette eau pure pour pouvoir l’utiliser. Il s’agit d’un process à la fois écologique mais aussi économique”, a précisé Abdessalam, soulignant l’importance de la gestion et la préservation de cette ressource vitale.

“Aussi avec la limitation des ressources en eau dans certaines régions, le goutte-à-goutte s’avère une solution parfaite”, a relevé l’agriculteur, notant toutefois que l’investissement dans un équipement pareil est onéreux pour les petits agriculteurs.

Pour les exploitants agricoles, la mise en place d’un réseau d’irrigation localisée (notamment le goutte-à-goutte) est un exploit majeur compte tenu des avantages qu’il procure. Néanmoins, plusieurs d’entre eux estiment que les frais générés par l’installation de ce système sont considérablement élevés, un des freins à la propagation d’une telle innovation auprès de ces petits agriculteurs.

Contacté par la MAP, Abderrahman Naili, qui est à la tête de la direction régionale de l’agriculture de Casablanca-Settat (DRA-CS), a relevé que le système goutte-à-goutte “n’est pas coûteux” pour l’agriculteur puisqu’il est subventionné par l’Etat, relevant que cette méthode d’irrigation bénéficie d’une subvention entre 40.000 des et 65.000 dirhams en cas de bassin. “Si la superficie est supérieure à 5 ha, l’agriculteur paye seulement 20%”, a précisé M. Naili.

Le directeur régional a, en outre, relevé que le retour sur investissement est assuré dans une année, maximum 2 ans. Pour ce qui est de la superficie actuelle en goutte-à-goutte au niveau de la région Casablanca-Settat, M. Naili a précisé que celle-ci dépasse les 40.000 ha.

Au Maroc, l’agriculture irriguée s’est imposée comme une partie importante de son l’économie en tant que productrice de richesses et créatrice d’emplois en faveur du développement de son industrie agricole et agroalimentaire. En moyenne, le secteur irrigué au niveau national contribue à hauteur de 99% pour la production de sucre, 82% pour les cultures maraîchères, 100% pour les agrumes, 75% pour les fourrages et 75% pour le lait, lit-on dans un document publié sur le site du ministère de l’agriculture de la pêche maritime du développement rural et des eaux et forêts.

En outre, ce secteur assure près de 120 millions de journées de travail par an, soit environ 1 million 65 mille emplois dont 250 mille permanents.

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