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2022 : Faire de l’investissement un levier de transformation économique

Par Safaa Bennour

L’année 2022, qui s’apprête à toucher à sa fin, aura marqué l’accélération des efforts visant à amorcer une nouvelle génération d’investissements plus productive, qui soit en mesure d’accompagner les nouvelles aspirations du Maroc, conformément à son Nouveau modèle de développement.

De nouveaux paradigmes ont, en effet, émergé pour transformer la vision globale en matière d’investissement dans le Royaume, avec pour objectif ultime d’asseoir un cadre plus attractif et plus compétitif, pourvoyeur d’emplois et créateur de richesse. A la clé, une nouvelle charte de l’investissement promettant de propulser une nouvelle dynamique aux affaires aussi bien locales qu’étrangères ainsi qu’une stimulation de l’investissement privé.

Intérêt Royal et mobilisation collective

Le sujet de l’investissement ne cesse de jouir de l’intérêt de SM le Roi Mohammed VI. Dans Son discours prononcé au Parlement à l’occasion de l’ouverture de la 1ère session de la 2ème année législative de la 11ème législature, le Souverain a appelé à la mobilisation de toutes les institutions et de tous les acteurs du secteur privé, et à une attitude responsable pour promouvoir l’investissement en tant que secteur vital pour l’essor du Royaume.

SM le Roi a ainsi exhorté le gouvernement, en partenariat avec les secteurs privé et bancaire, à traduire leurs engagements respectifs dans un Pacte National pour l’Investissement. Ce dispositif vise à mobiliser 550 milliards de dirhams d’investissements et à créer 500 mille emplois, au cours de la période 2022-2026.

De l’avis de plusieurs observateurs, cette initiative est réalisable à la faveur d’une parfaite synergie entre secteurs public et privé.

Auparavant, le gouvernement avait lancé, en 2020, le Fonds Mohammed VI pour l’investissement en exécution des Hautes Instructions de SM le Roi Mohammed VI.

Ce Fonds devrait financer les grands projets d’investissement dans le cadre de partenariats avec le secteur privé. Il entrera également au capital de petites et moyennes entreprises et accordera des prêts aux entreprises actives dans les secteurs à haut rendement, selon son statut.

Le ministre délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Evaluation des Politiques publiques, Mohcine Jazouli, avait affirmé que ce Fonds jouera un rôle primordial dans la stimulation de l’investissement privé pour porter sa part à deux tiers de l’investissement global, contre un tiers actuellement. Cela sera réalisé grâce à la nouvelle Charte d’investissement qui prévoit des incitations financières et fiscales au profit des entreprises du secteur privé.

D’ailleurs, cette nouvelle Charte de l’investissement, dont le projet de loi-cadre N° 03-22 a été approuvé en octobre à la Chambre des représentants, puis à la Chambre des conseillers en novembre dernier, vise huit objectifs : la création d’emplois permanents, la réduction des disparités entre les provinces et les préfectures du Royaume dans l’attraction des investissements, l’orientation des investissements vers les secteurs prioritaires et les métiers d’avenir, l’amélioration du climat des affaires et la facilitation du processus de l’investissement.

Elle vise aussi la promotion du développement durable, le renforcement de l’attractivité du Royaume afin d’en faire un pôle continental et international des investissements directs étrangers, la promotion des exportations et la présence des entreprises marocaines au niveau international, ainsi que l’encouragement de la substitution des importations par la production locale.

Des efforts pour gagner en attractivité

Les opportunités d’affaires et d’investissement au Maroc ne cessent de croître ciblant désormais des secteurs stratégiques et vitaux, gages d’une souveraineté alimentaire, pharmaceutique et sanitaire.

La reprise économique post-Covid est venue, elle, propulser une nouvelle dynamique entrepreneuriale locale stimulant des investissements et créant des emplois. Elle devra également confirmer le positionnement incontournable du Royaume tant à l’échelle régionale que mondiale.

En effet, le Maroc devra encore tirer profit du changement de l’ordre mondial et des mouvements de délocalisations industrielles pour s’ériger en tant que destination privilégiée pour les investissements étrangers, à la faveur notamment de sa stabilité financière, des différentes réformes engagées et des efforts d’amélioration de son climat des affaires.

Le dernier tableau de bord stratégique, élaboré par l’Institut Royal des Etudes Stratégiques (IRES) sur l’évolution du positionnement international du Maroc (Dixième édition) fait état d’une amélioration notable du positionnement international du Royaume au titre notamment de l’indice “Best Countries for Business”. Le Maroc ayant gagné 35 places entre 2007 et 2019 et ce, grâce aux efforts déployés par le Royaume en matière d’amélioration du climat général des affaires.

Dans cette édition, parue en octobre dernier, l’IRES souligne également une amélioration notable du positionnement du Maroc au niveau de la région MENA, au titre de l’attractivité des investissements.

Sur “l’Indice mondial de l’entrepreneuriat”, le tableau de bord révèle une amélioration du positionnement du Maroc au titre de cet indice, en occupant la 5ème place sur le continent africain.

“Ce classement est favorisé par la capacité du Maroc à développer de nouveaux produits, à encourager l’émergence de startups et à intégrer l’utilisation des nouvelles technologies. Des efforts additionnels restent, toutefois, à déployer pour la formation d’un capital humain avec des compétences entrepreneuriales, ainsi que pour le renforcement de la compétitivité et de la commercialisation des produits marocains à l’international”, explique l’IRES.

Avec l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI pour l’investissement et la mise en oeuvre de la loi de finances pour l’année 2023, qui consacre une place de choix à l’investissement privé, le Maroc jette les bases de son plan d’action en matière de promotion des investissements pour l’année prochaine.

Voir aussi:

PLF2022: des mesures fiscales pour appliquer la loi-cadre 69-19

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