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A l’Oriental, les producteurs du terroir en quête de compétitivité

Au rythme des tendances culinaires et cosmétiques en vogue, les producteurs du terroir ne cessent de semer les graines de créativité et d’innovation à même de se libérer des carcans qui entravent leur ascension. C’est une vérité qu’il faudrait bien l’avouer: S’aligner ou baisser de rideau !

Ainsi, les producteurs du terroir ont pris leurs quartiers au Salon régional de l’Économie sociale et solidaire (ESS) de l’Oriental (26 mai-4 juin), avec en ligne de mire la promotion et la valorisation de leurs produits.

Venus nombreux et répartis sur les stands dédiés au Salon, plus de 540 producteurs et exposants, en provenance des différentes régions du Royaume, proposent aux visiteurs des produits variés et authentiques afin de séduire un consommateur en quête du “beldi” (naturel).

Plantes médicinales et aromatiques, ingrédients des produits cosmétiques, huile d’olives, miel, amandes, cumin, dattes, ou encore des huiles essentielles et végétales (figue de barbarie, argan, palme, cactus, jojoba), autant de joyaux du “blad” qui sont de plus en plus convoités par une clientèle qui a hâte de tirer profit des bienfaits et vertus associés à ces produits.

Dans cette optique, les producteurs se sont subtilement efforcés à revoir leurs méthodes de production et de commercialisation, et ce pour donner l’essor à un domaine jusqu’alors déstructuré.

Créativité et compétitivité: Une fière chandelle au digital !

Profitant d’un fort engouement pour ces produits, les coopératives marocaines ne cessent de développer leurs activités et d’adapter leur modus operandi en fonction des opportunités offertes par les nouvelles technologies.

Aussi faut-il souligner que ces coopératives ont tiré profit du chantier de la digitalisation qui a tenu ses promesses quant à la transformation numérique des entreprises. De quoi créer son propre “label” compétitif.

Pour ce faire, les producteurs se sont lancés dans l’innovation et la créativité, notamment à travers le marketing digital qui a basculé la donne. Résultat: les ventes décollent pour de bon.

Si les chiffres sont, d’ores et déjà, en vert, c’est grâce aussi à plusieurs autres facteurs qui ont contribué au développement de cette filière dans la région de l’Oriental, notamment les conditions édapho-climatiques pertinentes et les nouvelles techniques agricoles et des variétés utilisées, à la faveur des mesures incitatives prises par l’État, entre autres.

En outre, les offres d’emploi ne sont pas en reste dans cette dynamique car le secteur de l’ESS se positionne en tant que véritable générateur d’opportunités, particulièrement pour les femmes rurales.

Terroirs et produits: Le chenal bio !

“Notre activité repose sur la transformation et la commercialisation des produits qui sont à base d’ingrédients du terroir en provenance de la région d’Essaouira, notamment la figue de barbarie et l’argan à même de valoriser davantage ces produits et les rendre plus compétitifs à l’échelle internationale”, a indiqué dans une déclaration à la MAP, Fatima zahra El Krimi, présidente d’une coopérative de produits cosmétiques, sise à Ain El Aouda près de Rabat.

L’ensemble des étapes de production, allant de l’extraction des huiles, leur distillation et le conditionnement et étiquetage du produit fini se fait au sein de la coopérative, qui dispose aussi d’un showroom d’exposition et de vente, a souligné Fatima zahra El Krimi, ajoutant que la coopérative compte à présent cinq membres, en plus de cinq autres collaboratrices.

Par ailleurs, les produits de cette coopérative ont obtenu les certifications nécessaires de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) pour ses activités notamment en termes de conditionnement des plantes aromatiques, d’extraction des huiles essentielles et de production d’huiles végétales brutes.

Aussi, la province de Driouch n’a pas été aux abonnés absents lors de cette 5ème édition du Salon de l’ESS de l’Oriental, puisqu’elle a été représentée par une coopérative rurale spécialisée dans les plantes aromatiques et médicinales, présidée par Abdelkarim Siraoui.

M. Siraoui s’est félicité, à cet égard, de l’organisation de ce Salon qui a permis de booster les ventes de sa coopérative qui compte actuellement près de 100 membres.

“Notre coopérative propose des produits qui sont entièrement naturels et sans produits chimiques, notamment le romarin, l’armoise et l’anis”, a-t-il dit, précisant que la transformation de ces produits est faite d’une manière traditionnelle.

“De la réception des produits jusqu’à la phase de l’emballage, un véritable travail de fourmis devrait être pratiqué de justesse par des femmes rurales exerçant dans cette coopérative, et ce avant de les commercialiser sur le marché”, a-t-il fait remarquer.

Dans la foulée, les provinces du Sud du Royaume ont été dignement représentées à ce Salon, comme la région de Guelmim-Oued Noun qui a marqué sa présence par la promotion de produits des plus prisés en provenance du Sahara marocain. De quoi dévoiler le secret de beauté des femmes Sahraouies.

“Nous proposons d’encens, ainsi que de produits cosmétiques, comme la poudre de Nila, la Spiruline (algue), des huiles essentielles et des crèmes variées, outre la distillation des huiles “, a expliqué à la MAP, Maroua Birouk, propriétaire d’une coopérative implantée à Guelmim.

Le ministère au chevet des producteurs.

Dans le droit fil des idées, Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme de l’Artisanat et de l’Économie Sociale et Solidaire a souligné que “Le tissu de l’ESS de la région de l’Oriental est très riche”, notant que l’organisation de ce Salon est une opportunité d’insuffler une culture de consommation des produits de terroir auprès des populations locales.

Dans ce contexte, le ministère a pris une série de mesures d’appui à ce secteur. Il s’agit notamment du programme Moazara qui vise la participation au financement des projets innovants au profit des associations de développement, des réseaux d’associations et des coopératives.

Ainsi, la première édition au titre de l’année 2020 a été dotée d’une enveloppe budgétaire de deux millions de dirhams (MDH) dédiée au financement des projets présentés par 42 associations (dont 43% au milieu rural). Pour la 2ème édition de 2021, elle a été dotée d’une enveloppe budgétaire de 5,68 MDH, dédiée au financement de 135 projets, en partenariat avec les deux conseils de région : Casablanca –Settat (21 projets) et l’Oriental (14 projets).

La troisième édition (2022) a été, quant à elle, dotée d’une enveloppe budgétaire de 5,70 MDH dédiée au financement de 116 projets, et la création de 2.195 nouveaux postes d’emploi, dont 53% en milieu rural (85% des femmes).

S’agissant de la promotion et la valorisation du secteur, il a été procédé à l’organisation de huit salons nationaux de l’ESS, avec la participation de 4.000 exposants, dont 52% sont des femmes, et 22 Salons régionaux, avec la participation de 3.000 exposants, dont 60% sont des femmes, outre 45 marchés itinérants de l’ESS, avec la participation de 3.000 exposants, dont 66% sont des femmes.

En plus des conventions de partenariat signées avec les partenaires institutionnels et privés, le ministère de tutelle a procédé au renforcement des capacités entrepreneuriales en ESS, à travers de sessions de formations organisées au profit d’environ 9.140 bénéficiaires, dont 61% de sexe féminin.

In fine, ce salon régional est d’abord une plateforme pour commercialiser les produits issus de l’ESS de la région et de créer ainsi une source de revenus supplémentaire pour les acteurs du secteur, en attendant les jours meilleurs !

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