en direct
Casablanca – Les participants à une conférence organisé, mardi à Casablanca sous le thème “Afrique résiliente: l’innovation au service de la sécurité sanitaire et alimentaire”, ont mis en avant l’importance pour l’Afrique d’être souveraine dans le domaine de la santé.
Les intervenants, qui prenaient part à un panel sur “la Santé: challenges et perspectives post-Covid”, ont souligné que la crise sanitaire actuelle a montré que l’Afrique ne doit désormais compter que sur ses propres moyens, ses propres infrastructures sanitaires et ses propres ressources humaines.
Dans ce sens, la chirurgienne cancérologue Rajaa Aghzadi a soulevé la non-homogénéité des systèmes de santé en Afrique, notamment entre le rural et l’urbain et ce, malgré les importants atouts dont regorge le Continent, dont les ressources naturelles et une démographie jeune.
Mme Aghzadi a également noté que la santé est le parent pauvre en Afrique, ce qui se reflète dans le budget consacré à ce secteur, lequel demeure à des niveaux “très faibles”, en plus de la pénurie en ressources humaines, puisque seulement 3% du personnel de la santé du monde est en Afrique, avec une charge de travail qui constitue 60% de la charge de travail mondiale.
Pour remédier à ces défaillances, une bonne gouvernance est primordiale à travers l’augmentation du budget consacré à ce secteur et la valorisation du capital humain sanitaire, en plus de l’usage de l’innovation et de la technologie, en particulier la vraie technologie dans le domaine de la santé, comme la nanotechnologie, la génétique, la robotique et les ciseaux génétiques pour faciliter le diagnostic et le thérapeutique et garantir une souveraineté continentale, a-t-elle préconisé.
Pour sa part, la Directrice de l’hôpital 20 août, Laila Benhmidoune, a affirmé que le domaine de la Santé fait face à une série de difficultés, notamment l’insuffisance des infrastructures sanitaires, les disparités entre les différentes régions du Maroc et la pénurie des ressources humaines.
C’est à ce niveau que l’innovation et le digital peuvent rendre service, a-t-elle estimé. Il s’agit d’aller vers une digitalisation de la médecine via la promotion et la réglementation de la télémédecine à même de répondre à plusieurs problématiques rencontrées à l’heure actuelle.
De son côté, le Professeur au CHU Ibn-Sina de Rabat Mohamed El Khorassani, a recommandé de se projeter dans le développement de la Santé, notant que la crise du Covid-19 a alerté quant à la nécessité de promouvoir davantage ce secteur.
Il a également relevé que le personnel soignant doit être au centre de préoccupations, en prévoyant plus de postes à l’emploi et ciblant la qualification des ressources humaines.
La Directrice exécutive de la Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutique Layla Sentissi, a, quant à elle, fait savoir que la crise sanitaire a montré la défaillance de l’industrie pharmaceutique dans des pays très développés, notant que le Maroc a réussi à répondre aux enjeux du covid par la production locale du protocole thérapeutique.
“Le Maroc constitue aujourd’hui une véritable plateforme pour l’innovation, grâce à son expérience accumulée et constitue réellement un terrain pour des investissements étrangers dans l’innovation”, s’est-elle félicitée, ajoutant que la Fédération est demandeur d’investissements dans l’innovation.
Pour sa part, le Directeur de la division pharmaceutique Bayer Afrique du Nord, Bruno Valherino, a affirmé que la société pharmaceutique et agrochimique considère l’innovation comme un fil conducteur pour gérer leurs affaires, se basant sur 3 piliers majeurs, les thérapies ciblées, booster l’innovation, avec 50 molécules en essais cliniques, ainsi que la digitalisation et l’utilisation du digital au service de la santé.
L’innovation permet aussi d’utiliser les atouts digitaux pour la prévention contre les maladies et l’accompagnement des patients, au service du développement du système sanitaire.