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Agriculture: Un secteur au cœur des priorités Royales

Le secteur agricole, ses filières et les populations du monde rural ont toujours occupé une place centrale dans les politiques de développement structurelles lancées par le Maroc sous la forte impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

Depuis l’avènement du Souverain, l’agriculture et l’écosystème rural font l’objet d’une large succession de réformes ayant permis la modernisation du secteur, la promotion de son attractivité et le développement de sa compétitivité, érigeant le Maroc en acteur majeur de la quête mondiale de la souveraineté alimentaire.

Par le biais de ses différentes stratégies et de ses investissements, le Royaume a très tôt considéré l’importance d’inscrire son industrie agricole dans une approche de durabilité en adoptant des technologies de pointe permettant d’établir l’adéquation entre l’optimisation des ressources en eau et le niveau de rendement.

C’est dans cette logique proactive et visionnaire qu’intervient la stratégie Génération Green 2020-2030 lancée sous l’impulsion de SM le Roi et qui s’inspire des Hautes Orientations Royales contenues dans le discours prononcé par le Souverain le 12 octobre 2018.

Succédant au Plan Maroc Vert lancé (PMV) déployé entre 2008 et 2018, cette nouvelle feuille de route pour le développement du monde agricole s’articule autour de deux fondements majeurs : Priorité à l’élément humain et Pérennité du développement agricole.

S’il est une stratégie ou un programme de développement qui place le facteur humain au cœur de ses préoccupations, c’est bien Génération Green.

Résolument tournée vers la promotion des conditions de vie de la population rurale, elle s’engage, à travers des mesures pragmatiques, à contribuer à l’émergence d’une classe moyenne agricole et à dynamiser la jeunesse de ces milieux.

Dans le cadre de la création d’emploi, de la formation et de l’insertion professionnelle, Génération Green vise l’objectif de permettre à 180.000 jeunes exploitants d’amorcer leurs activités génératrices de revenus.

Une nouvelle génération de mécanismes d’accompagnement a été mise en place pour soutenir la création de 170.000 emplois dans les métiers des services agricoles et para-agricoles.

Sur le plan de la formation, 150.000 lauréats devraient être formés sous Génération Green, dont 10.000 dans l’enseignement supérieur et 140.000 profils techniques au niveau des Cités des Métiers et des Compétences lancées par le Souverain.

Émanant de la conviction que l’essor de l’élément humain est une condition sine qua non de la poursuite de la modernisation du secteur, cette vision s’emploie pour l’émergence d’une nouvelle génération d’organisations socio-économiques des agriculteurs.

L’accent sera ainsi mis sur la structuration, le regroupement et l’agrégation des agriculteurs autour d’organisations agricoles performantes, pour atteindre un taux de regroupement de 25% des acteurs qui assureront la gestion directe de 30% du budget public de la profession.

La mise en œuvre de ces objectifs ambitieux reste toutefois tributaire d’un cadre juridique et de gouvernance efficace régissant le Conseil agricole, dont le projet de massification devrait porter à 5.000 le nombre de ses Conseillers.

La digitalisation du secteur s’impose, de surcroît, comme un axe important de Génération Green et un levier d’accompagnement, notamment des jeunes populations rurales, visant l’accessibilité à 2 millions d’agriculteurs aux e-services.

De par sa dimension socio-économique, 3,3 millions d’exploitants et travailleurs agricoles devront bénéficier d’un statut et d’une protection sociale d’ici 2030, contre 1,4 million actuellement, parallèlement au chantier de généralisation de la protection sociale.

La réduction de l’écart entre le salaire minimum agricole garanti (SMAG) et le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), ainsi que l’amélioration des conditions de travail des salariés agricoles s’ajoutent aux mesures volontaristes contenues.

Cette vision holistique que le Maroc conçoit pour la prospérité de son monde rural, passe également par la transformation des systèmes alimentaires de sorte à assurer la pérennité du développement agricole, objet du second fondement de Génération Green.

Pour répondre au défi insistant de nourrir les villes et de la transformation des systèmes alimentaires, Génération Green apporte une batterie de solutions pour le développement des filières agricoles mais surtout leur pérennisation.

Complémentaire aux efforts de développement humain, cet axe de travail vise à agir, à travers des mécanismes économiques, sur l’intégralité de la chaîne de valeur du secteur, y compris une intervention ciblée sur l’amont agricole et une réallocation des efforts sur l’aval.

Dans le cadre de la consolidation des filières agricoles, la stratégie prévoit le maintien de l’effort d’investissement et une rationalisation des incitations sur l’amont agricole, et cible un doublement du PIB agricole pour atteindre 200 à 250 milliards de dirhams (MMDH) à horizon 2030.

Ainsi, les taux de rendement des activités agricoles sont appelés à se multiplier par 1,5 à la même échéance, au moyen de l’adaptation des incitations aux besoins et enjeux spécifiques à chaque filière et de la conclusion d’une nouvelle génération de contrats programmes.

En aval, ces efforts devraient être accompagnés par des actions de soutien à la compétitivité des exportations, où il est prévu de doubler la valeur des exportations marocaines pour atteindre 50 à 60 MMDH à terme.

Sur le plan local, Génération Green s’engage dans la réforme des marchés de gros, la réhabilitation des souks, le renforcement des canaux de distribution et plateformes de stockage, dans l’objectif d’atteindre des chaînes de distribution modernes et efficientes, bénéficiant aussi bien aux agriculteurs et qu’aux consommateurs finaux.

La qualité, l’innovation et la Green Tech ne sont pas en reste, puisque Génération Green ambitionne d’inscrire définitivement le Maroc dans les standards internationaux en matière de tendances agricoles et de nouvelles technologies.

Acteur agissant et pleinement engagé dans les efforts mondiaux de développement durable, le Maroc entend, par ailleurs, consolider sa résilience aux aléas climatiques à travers ses stratégies d’efficacité hydrique et énergétique visant à préserver les ressources naturelles.

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