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Assemblées annuelles BM-FMI : cinq questions au représentant résident de la BAD, Achraf Tarsim

À l’occasion des assemblées annuelles de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI), le représentant résident de la Banque Africaine de Développement (BAD) au Maroc, Achraf Tarsim, a accordé une interview exclusive à la MAP.

Revenant sur la réponse “rapide”, “efficace” et “efficiente” du Maroc au séisme d’Al Haouz et l’organisation “excellente” par le Royaume de cet événement international, M. Tarsim livre les perspectives de la coopération “privilégiée” entre le Maroc et la BAD et donne sa lecture des avancées réalisées par le Maroc dans différents domaines, notamment les infrastructures et l’énergie.

– La réponse du Maroc au séisme d’Al Haouz a été salué par la communauté internationale. Quelle est votre appréciation ?

Permettez-moi tout d’abord de présenter à nouveau les condoléances de la BAD pour toutes les victimes du séisme qui a frappé plusieurs provinces du Maroc.

Nous avons été impressionnés par la capacité, la réponse efficace, efficiente et rapide des autorités marocaines.

Nous avons pu aller dans les zones sinistrées et constater la capacité de réponse du Royaume, une réponse efficace qui a sauvé des vies, mais qui a permis aussi à la population de retrouver rapidement une certaine qualité de vie.

Cette réponse résulte d’un leadership décisif, de capacités extraordinaires mais également d’un élan de solidarité phénoménal de la population marocaine.

A l’occasion de ces assemblées, nous avons pu visiter un des barrages qui alimente la station de traitement d’eau.

Ce barrage est le premier projet de la BAD au Maroc, et a permis de ne pas perturber l’approvisionnement en eau des 2 millions de Marocains de la région de Marrakech.

– Le Maroc et la BAD sont liés par un partenariat privilégié. Parlez-nous de cette coopération et de ses perspectives.

Au long de ces 50 dernières années, nous avons pu déployer toute une panoplie de projets dans différents secteurs qui nous permettent aujourd’hui de dire que c’est un partenariat privilégié, exceptionnel et exemplaire.

Le Maroc était le premier partenaire de la BAD tout au long des dernières années. Il l’est toujours et il le sera dans l’avenir.

Ce partenariat exceptionnel a pu atteindre des résultats importants et nous essayons de le développer davantage, en collaboration avec les autorités marocaines, les opérateurs des secteurs public et privé.

L’année 2023 est une année exceptionnelle à la fois en termes des volumes, des nouveaux projets mais également en termes d’agilité et d’adaptation aux différents changements.

Dans ce sens, nous avons pu répondre aux attentes des autorités en augmentant les volumes de financement.

En 2023, nous allons atteindre les 800 millions d’euros en termes de nouveaux projets, 500 millions d’euros pour des projets publics et 300 millions d’euros pour les opérateurs privés.

Ces projets portent sur le changement climatique, le dessalement d’eau de mer, la coopération sud-sud et les échanges intra-africains, à travers notamment les banques marocaines.

D’autres accords de financement seront signés avant la fin de l’année, portant notamment sur les collectivités locales et le développement des territoires.

– Les assemblées annuelles marquent leur retour en terre africaine, 50 ans après l’édition de Kenya. Quelle portée stratégique pour le Maroc et pour le continent ?

Nous pensons que l’Afrique est la terre d’avenir, malgré les contraintes et les défis auxquels le continent fait face, en termes notamment d’accès à l’énergie, la sécurité alimentaire et le chômage des jeunes.

L’Afrique est la terre de la jeunesse, du potentiel en termes d’agriculture et d’énergie renouvelable, toutes sources confondues.

Ce retour des assemblées annuelles de la BM-FMI est un retour naturel et marquant pour le Maroc, qui est en train de montrer aux autres pays africains qu’avec une vision claire et des capacités en termes de ressources, la voie de l’émergence peut être une réalité.

C’est un signal très important qui a été rappelé dans le message adressé par SM le Roi Mohammed VI aux participants à ces assemblées.

L’Afrique est une partie de la solution globale. Il est vrai que nous vivons dans un monde avec des polycrises mais les solutions à ces crises-là doivent aller de pair avec les solutions pour l’Afrique. Nous sommes très optimistes quant à l’avenir de notre continent africain.

L’Afrique offre le meilleur retour sur investissement. Ces assemblées sont une occasion de démonter au monde entier qu’il est possible de réaliser des choses importantes en Afrique.

C’est dans ce cadre, que la BAD va organiser le forum africain pour l’investissement entre le 8 et le 10 novembre pour mettre l’accent sur les besoins d’investisseurs et de présenter des projets bancables.

– Quid de l’organisation du Maroc de cet événement international ?

Nous félicitons le Maroc pour cette excellente organisation de ses assemblées annuelles. Tous les participants ont été impressionnés par la qualité de l’organisation et par l’hospitalité légendaire du peuple marocain.

Il est important de rappeler que le Maroc sur les 20 dernières années a réussi à combiner une équation assez difficile d’investir dans les infrastructures, de mettre l’humain au centre d’intervention tout en gardant une discipline budgétaire.

L’attractivité du Maroc est aujourd’hui une réalité et une source d’inspiration pour beaucoup d’autres pays africains.

– Comment évaluez-vous les efforts du Royaume, en termes d’infrastructure et d’énergie renouvelable, que ce soit l’éolien, le solaire ou plus récemment l’hydrogène vert ?

En termes d’investissement en l’infrastructure énergétique, le Maroc a pu montrer l’exemple depuis 2009 avec les projets d’énergie solaire comme le complexe Noor Ouarzazate, sur lequel la Banque a pu accompagner les efforts du gouvernement.

Ce sont des exemples concrets qui disent qu’on peut avoir des solutions africaines aux problèmes africains.

Le gazoduc Maroc-Nigeria est un autre exemple qui démonter qu’on est sur la bonne voie pour pouvoir intégrer davantage les pays africains à travers un projet commun et assurer une transition énergétique plus juste et plus rapide.

Nous saluons également les efforts du gouvernement du Maroc qui est en train d’investir au niveau de l’aéroportuaire pour faire du Maroc un hub africain.

Aussi, Casa Finance City est aujourd’hui un gateway, une porte vers l’Afrique pour attirer les internationaux pour le Maroc et pour l’Afrique.

Il faut citer également l’initiative pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine (AAA) qui a des implications très importantes sur l’agenda de développement de l’Afrique.

Plusieurs exemples sont là, sur lesquels la BAD a pu apporter sa contribution et qui pourront aussi inspirer d’autres pays africains.

Pour les prochaines années, nous allons continuer sur notre engagement pour atteindre un milliard d’euros de financement par an pour accompagner des projets qui répondent à la fois à l’inclusion et à la résilience, en ligne avec les priorités du gouvernement marocain.

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