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BVC: un mois d’octobre fidèle à sa légende

Casablanca – Si la majorité des marchés boursiers internationaux ont clôturé octobre en forte progression, la Bourse de Casablanca semble, elle, touchée par le fameux “October effect”, un mois souvent considéré comme la bête noire des investisseurs, à cause, entre autres, des krachs de 1929 et 1987 et la crise de subprime (2008).

Au titre du dixième mois de cette année, le Moroccan All Shares Index a signé sa plus forte baisse mensuelle (-6,81%). Il s’agit de la pire performance depuis mars 2020 (-20,68%), date de début de la crise sanitaire. Le MSI20, qui regroupe les 20 valeurs les plus liquides, s’est replié, quant à lui, de 7,76%. Les deux principaux indices de la Bourse casablancaise ont ainsi creusé leurs contre-performances annuelles à respectivement -18,98% et -20,37%.

Loin de sa mauvaise réputation, le mois d’octobre s’est soldé, par contre, par une hausse remarquable de 8,75% pour le CAC 40 parisien. A Wall Street, l’indice Dow Jones a mis fin à deux mois consécutifs de pertes, grimpant de près de 14%, le Nasdaq a pris environ 4% et le S&P 500 a avancé de 8%. À Bruxelles, le Bel 20 a bondi de 5,85% et le Stoxx 600 paneuropéen a bondi de 6,28%.

“La contre-performance du MASI de -6,81% en octobre s’explique par la hausse des taux d’intérêt ainsi que par certaines dispositions fiscales du projet de loi des Finances au titre de l’année 2023”, explique Farid Mezouar, Directeur exécutif de FLMarkets.

Contacté par la MAP, le spécialiste à précisé que le MASI a d’abord subi l’impact de la hausse des taux comme le montre le dernier exemple de la maturité atypique de 45 jours dont les taux d’intérêts au marché primaire sont ressortis à la dernière adjudication en hausse entre 16 points de base (pbs) et 21 pbs.

La forte baisse de l’indice vedette de la Bourse de Casablanca, a-t-il poursuivi, s’est accélérée après l’annonce par le PLF 2023 de la réforme du système actuel d’imposition des sociétés sur 4 ans avec certaines mesures comme le taux d’impôt sur les sociétés (IS) de 35% pour toutes les sociétés ayant un bénéfice net égal ou supérieur à 100 millions de dirhams (MDH) ou le taux d’IS de 40% pour les établissements de crédit, ainsi que la reconduction la contribution sociale de solidarité sur les bénéfices pour les exercices de 2023 à 2025.

Par ailleurs, le directeur exécutif de FLMarkets estime que la réaction des investisseurs a été exagérée. “En effet, nous pensons que tout n’est pas noir notamment grâce aux bénéfices de 2022 (+15,8% au premier semestre) ainsi qu’au Pacte National pour l’Investissement, qui vise à mobiliser 550 milliards de dirhams (MMDH) d’investissements et à créer 500.000 emplois, au cours de la période 2022-2026.

De même, à un niveau Top-Down, plusieurs entreprises ont démontré leur Pricing power comme le laissent entrevoir les bénéfices semestriels, a relevé l’expert, ajoutant que ces “soldes” vont certainement encourager les instits à se renforcer sur le compartiment actions surtout en cas de la confirmation du durcissement de la taxation des dividendes des Organismes de placement collectif immobilier (OPCI).

Résultats trimestriels: Maroc Telecom ouvre le bal

L’opérateur historique Maroc Telecom a ouvert le bal des résultats du troisième trimestre (T3) de cette année. Le Groupe a fait ainsi état d’un chiffre d’affaires (CA) consolidé de près de 26,81 MMDH à fin septembre, en hausse de 0,1% et d’un résultat net ajusté part du groupe (RNPG) de 4,52 MMDH, en progression de 5,3%.

Le groupe bancaire, Crédit du Maroc, deuxième à rendre ses comptes trimestriels à date d’aujourd’hui, a réalisé un RNPG de 438,3 MDH au titre des neuf premiers mois de l’année, en croissance de 12,1%, bénéficiant de la dynamique commerciale soutenue et de la maîtrise des risques.

“Les trimestriels ont bien commencé avec Maroc Telecom qui a réalisé un excellent T3 (+12,5% pour le RNPG)”, commente M. Mezouar, qui estime que “la bonne saison estivale avec 4,5 millions de touristes, laisse suggérer un bon niveau d’activité trimestriel.

“Toutefois, pour le moment, les investisseurs en Bourse ne semblent plus réagir aux bonnes nouvelles des sociétés cotées même si cette déprime n’est probablement que passagère comme le montre, toutes proportions gardées, la réaction de Wall Street avec un Dow Jones qui a réalisé en octobre son meilleur mois depuis 1976”, conclut M. Mezouar.

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