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Comment s’opère la lutte contre le faux monnayage?

Casablanca – La lutte contre le faux monnayage (dite aussi contrefaçon de monnaie) fait l’objet de toute une politique menée par Bank Al-Maghrib (BAM) et ce, en ligne avec les dispositions de la loi 40.17 portant son statut. Mais comment s’opère cette lutte ?

Concrètement, la politique de BAM s’articule autour de trois piliers à savoir, la modernisation continue du processus de production de la monnaie fiduciaire, le déploiement d’actions de formation et de sensibilisation, en plus de l’élaboration et la mise à jour en permanence du cadre réglementaire.

1. La modernisation continue du processus de production de la monnaie fiduciaire:

A ce titre, BAM dispose d’équipements, pour lesquels elle assure continuellement l’alignement sur les meilleurs standards internationaux.

La Banque Centrale veille également à intégrer dans la conception des billets de banque marocains tous les éléments de sécurité nécessaires et identifiables par le grand public, notamment le filigrane et le fil de sécurité, l’impression en relief et le papier craquant par le biais du touché et le changement de couleur au niveau de la couronne Royale et le fil de sécurité en inclinant le billet.

La Banque engage aussi plusieurs actions à même de s’assurer que tous les acteurs intervenant dans le cash cycle utilisent des machines ou dispositifs dédiés pour une vérification approfondie des billets de banque.

2. Le déploiement d’actions de formation et de sensibilisation:

Afin de lutter contre le faux monnayage, BAM réalise des actions de formation et de sensibilisation au profit de tous les professionnels intervenant dans les processus de gestion de la monnaie fiduciaire.

Des formations qui se focalisent principalement sur les éléments de sécurité inclus dans le billet, les moyens de vérification de son authenticité, ainsi que les démarches à suivre en cas de détection de faux billets.

3. L’élaboration et la mise à jour en permanence du cadre réglementaire :

Sur ce plan, la Banque Centrale fait évoluer périodiquement la réglementation encadrant l’utilisation et le recyclage du cash et prescrit les dispositions nécessaires pour mener les acteurs privés, à savoir les banques et les centres privés de tri, à utiliser exclusivement des machines certifiées par la Banque pour le comptage et l’authentification des billets.

La liste de ces équipements est mise à jour régulièrement et accessible au grand public via le portail internet de la Banque ou à partir du lien: https://www.bkam.ma/Billets-et-monnaies/Entretien-de-la-qualite-de-la-monnaie-fiduciaire/Test-d-aptitude-des-equipements-fiduciaires.

De plus, il est à noter que la Banque engage les moyens nécessaires pour assurer le suivi et l’analyse de l’évolution du phénomène du faux monnayage et ce, en étroite collaboration avec les autorités concernées.

A cet égard, BAM met mensuellement à la disposition des autorités compétentes un rapport reprenant l’ensemble des informations afférentes aux opérations de faux monnayage constatées durant le mois y compris les dispositifs utilisés pour la contrefaçon.

Rappelons-le, les faux billets détectés par BAM en 2020, ont baissé de 34% à 6.335 billets, contre une hausse de 6% une année auparavant. La valeur de ces faux billets s’est établie à 1 million de dirhams (MDH) contre 1,5 MDH en 2019, selon le rapport annuel de la Banque au titre de l’exercice 2020.

Rapporté au million de billets en circulation, seulement 2,9 billets sont contrefaits, en diminution par rapport à l’année passée (5,2 billets contrefaits par million de billets en circulation). Ce taux a observé une baisse particulière cette année qui pourrait être expliquée par la période de confinement et fait suite à des baisses continues depuis plusieurs années et montre que le risque de contrefaçon au Maroc est globalement maîtrisé et se situe à un niveau faible comparativement à l’échelle internationale.

Aussi, ce repli a concerné toutes les coupures, avec notamment des reculs de 34% pour le billet de 200 DH et de 38% pour la coupure de 100 DH. Sur les faux billets décelés, la coupure de 200 DH prédomine, avec une part de 69%, alors que celle de 100 DH n’y contribue qu’à hauteur de 11%.

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