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Empreinte du gaspillage alimentaire : l’heure est à l’action !

Par Kawtar Chaat.

Casablanca – L’empreinte négative du gaspillage alimentaire est plus que jamais présente, aussi bien sur les plans environnemental, social et économique, tirant la sonnette d’alarme sur la nécessité d’agir via des mesures concrètes à même de promouvoir des pratiques alimentaires durables pour stopper l’hémorragie.

Un fléau qui sera au cœur des discussions lors de la célébration de la Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture qui intervient le 29 septembre courant et ce, dans un contexte marqué notamment par les changements climatiques.

D’ailleurs, cette journée, à en croire l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO – Food and Agriculture Organization), sera l’occasion pour adresser un fort appel à l’action aux entités publiques et privées afin qu’elles prennent des mesures pour réduire les pertes et le gaspillage alimentaires, dans l’optique d’une transformation des systèmes agroalimentaires qui contribuera à la concrétisation du Programme 2030.

En effet, une nourriture gaspillée est un argent gaspillé, et pas seulement celui des propres poches des consommateurs. Une part importante des ressources financières des économies est dédiée à la production, la transformation et la distribution des produits alimentaires, ainsi qu’au subventionnement des exploitations agricoles et manufacturières.

Les gaspillages alimentaires représentent désormais un problème économique mondial avec d’énormes répercussions qui vont au-delà de l’aspect éthique, puisque les ressources naturelles sont également en jeu.

Au volet environnemental, ce gaspillage se manifeste notamment par le fait que des millions de tonnes de CO2 sont générées dans le monde. Produire des aliments qui ne seront pas consommés entraîne des émissions de carbone inutiles contribuant au réchauffement de la planète et aux changements climatiques.

Les déchets générés par les aliments finissent dans des décharges ou des installations d’incinération, causant la pollution de l’air et du sol, en plus de l’empreinte eau. En outre, l’élimination des déchets est fortement coûteuse en termes de consommation des ressources naturelles.

Le gaspillage se produit lorsque des denrées propres à la consommation sont jetées à un stade de la chaîne alimentaire, mais cette élimination d’aliments peut survenir à différentes étapes de la chaîne d’approvisionnement (production agricole, stockage, transformation alimentaire, etc.).

Les pertes alimentaires peuvent ainsi survenir pour diverses raisons telles que le manque d’infrastructures adéquates pour le stockage et le transport des aliments et des denrées, l’usage de méthodes inadéquates pendant la récolte ou la transformation, la mauvaise évaluation de l’équation offre/demande ou encore le manque d’acheteurs pour les produits.

Dès lors, la prévention du gaspillage se révèle comme une responsabilité éthique, mais aussi un objectif durable. La production et la consommation responsable impliquent la promotion de régimes alimentaires durables afin de réduire le déficit alimentaire, renforcer la sécurité alimentaire et contribuer à la lutte contre les aléas environnementaux.

Le gaspillage commence dès le début de la chaîne de valeur, ce qui appelle avant la prévention des consommateurs, les acteurs de l’industrie agroalimentaire à améliorer les infrastructures et aligner le système alimentaire aux normes environnementales et de sécurité des denrées.

La partie des déchets se produit, quant à elle, dans les supermarchés, les hôtels et les maisons, ce qui pointe du doigt la nécessité de réduire ce problème d’urgence, d’autant plus que le monde s’efforce d’atteindre le niveau zéro déchet.

Au-delà des politiques publiques environnementales et des approches industrielles éco-friendly, des changements s’imposent dans les pratiques de consommation des produits alimentaires.

A cet effet, les nouvelles technologies pourraient aider à l’amélioration des modes de consommation des aliments et réduire le gaspillage au niveau des surfaces de distribution, des restaurants ou dans les maisons.

Les applications mobiles de planification efficace des repas ou de vente de l’excédent de nourriture qui n’a pas été vendu à la fin du jour sont de plus en plus nombreuses, offrant de la nourriture de qualité à un bon prix.

Les entreprises, de leur côté, pourraient opter pour l’économie circulaire ou les systèmes de recyclage afin de diminuer les mises en décharge et l’incinération, qui peuvent générer des polluants nocifs dans l’environnement, et accentuer les émissions du gaz à effet de serre.

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Kawtar Chaat