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Feuille de pastilla: Ce gagne-pain delicieux !

Par Malika Mojahid

Casablanca – Dans une file d’attente qui semble interminable, tout le monde s’impatiente, devant un jeune homme qui prépare des feuilles de pastilla pour en faire des mini-pastillas, des briouates salées ou sucrées selon les goûts et bien d’autres recettes de l’art culinaire marocain.

Des chamailleries sur le tour de tout un chacun éclatent, des discussions sur les recettes de la farce de ce délice de la cuisine marocaine ici et là s’entament en attendant d’acquérir des kilos de cette feuille, préparée avec l’art et la manière.

Grâce à une table montée pour l’occasion, deux fourneaux et deux crêpières en inox, Brahim s’active à préparer ces feuilles dans un rythme presque mécanique pour répondre aux commandes des clients.

Fortement demandées à la veille et durant tout le mois sacré de Ramadan, ces feuilles de pastilla meublent la table des Marocains sous différentes formes et avec différentes sortes de garniture.

Entre poisson, poulet, viande hachée, fromage ou simplement des légumes, les femmes marocaines commencent leurs préparatifs de ce délice des semaines avant le Ramadan, pour les stocker dans leurs frigos afin de les cuire juste avant la rupture du jeûne.

Faire des feuilles de pastilla n’est pas donné à tout le monde. C’est un savoir-faire qui se transmet de génération en génération et demande des mains expertes pour pouvoir le réussir.

Pour commencer, Brahim s’affaire à préparer la pâte à brick à base d’eau et farine. Une pâte légère, collante et molle qui ressemble, une fois cuite, à une grande crêpe, que l’on recouvre, on l’enduit légèrement d’huile à l’aide d’un pinceau pour éviter qu’elle ne s’assèche et qu’elle reste souple et se décolle facilement.

“Cette activité me permet de subvenir aux besoins de ma famille pendant le mois de Ramadan”, a confié Brahim à la MAP, en gardant un œil vigilant sur sa crêpière. “Je commence à 6h pour terminer vers 18h. Je dois supporter la chaleur qui se dégage des fourneaux 12 heures par jour”, a-t-il indiqué sans le moindre ton plaintif.

“Le plus dur est de rester debout toute la journée, gérer les clients impatients et exigeants, surtout dans l’après-midi ou à l’approche de la rupture du jeûne, où la demande se fait de plus en plus pressante”, a dit Brahim. “Mais au moins ce job me permet de combattre, tant bien que mal, le chômage pour affronter les adversités de la vie”, a-t-il soutenu.

“Je vends le kilo à 30 dirhams. Mais je dois partager le revenu quotidien avec le propriétaire du café qui me loue cette place, dont l’activité est reconvertie durant Ramadan”, a ajouté Brahim.

Comme Brahim, de nombreux autres jeunes et moins jeunes, s’adonnent durant ce mois sacré à des petits métiers.

Pour eux, la bouée de sauvetage prend les allures d’un petit étalage à même le sol ou sur des roulettes, pour vendre toute sorte de produits ou des fourneaux pour préparer des feuilles de Pastilla, chebbakia, Rghayafs ou autres mets prisés spécialement pendant ce mois sacré.

Ces scènes sont identiques partout dans les marchés marocains, où ces petits commerces permettent à des familles de survivre en ces temps de crise, en attendant de jours meilleurs.

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