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Intrapreneuriat au Maroc: 03 questions au président du MCISE

Casablanca – Le président du Centre marocain pour l’innovation et l’entrepreneuriat social (MCISE), Adnane Addioui, a accordé une interview à la MAP sur la place de l’intrapreneuriat au Maroc et les moyens à même d’intégrer l’esprit d’innovation dans le tissu économique marocain.

1. Tout d’abord, c’est quoi l’intrapreneuriat ? Et où en-est réellement au Maroc ?

L’intrapreunariat est tout simplement le fait de pousser et d’insuffler un esprit entrepreneurial au sein d’une équipe. L’idée se base sur le principe de laisser le champ libre aux collaborateurs de pouvoir lancer des initiatives diverses qui peuvent concerner, ou pas, le business de la structure.

Les résultats peuvent être des entreprises lancées par le staff, et donc une possibilité d’essaimage, ou encore des actions sociales, de développement ou de bien vivre au sein des entreprises.

Il est très difficile de se prononcer au Maroc vu qu’il n’existe pas de données agrégées ou encore de data après les effets d’annonces ou encore de bilan post campagne.

Plusieurs exemples peuvent être cités, comme le cas de la dynamique du “mouvement” au sein du Groupe OCP, qui a soutenu plusieurs projets internes ou encore le “Act4Community”. D’autres entreprises ont lancé des challenges tels que la Royal Air Maroc (RAM), l’Office national des chemins de fer (ONCF) ainsi que plusieurs banques.

Je ne peux me prononcer sur leurs résultats. Cela dit, plusieurs entreprises se trouvent face à un cadre juridique assez flou qui ne permet pas de “détacher” facilement un salarié vers une autre activité, ceci peut être une piste pour le législateur et encourager l’intrapreuneuriat de manière plus soutenue.

2. D’après votre longue expérience dans le domaine de l’entrepreneuriat, de l’innovation et de l’accompagnement des jeunes, comment attirer les talents innovants ?

Selon un jeune entrepreneur à qui j’ai posé la question, il m’a répondu tout simplement “ce n’est pas juste une question d’attraction, mais il faudrait créer ces talents”. Je rajouterai l’impératif de “parler la langue de l’audience” et être dans une démarche la plus pratique possible.

On ne peut pas juste attirer, il nous faut une vraie révolution industrielle … cela dit les moyens pour ce faire sont encore très peu disponibles malgré les effets d’annonces récentes.

Il est nécessaire de soutenir les programmes d’innovation et d’inspiration dès un age assez jeune, le soutien de l’apprentissage et de l’essai est primordial. La création de projets innovants sera une résultante de cette démarche.

3. Comment contribuer à la pérennisation et l’intégration de cet esprit dans le tissu économique marocain ?

Pour devenir une nation innovante nous devons démocratiser et valoriser l’innovation et la création de valeur. Des politiques de préférences nationales, des lois et cadres juridiques qui pourront soutenir le développement de projets sont primordiaux et il faut surtout inciter les structures locales à soutenir les jeunes et faire des projets à fort impact.

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