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Le libéralisme économique régulé, fondement de la régionalisation

Propos recueillis par Mohamed Saâd BOUYAFRI

Le scénario souhaitable pour le Maroc correspond au paradigme du libéralisme économique régulé et à visage humain, comme fondement pour l’engagement d’une régionalisation avancée “volontariste” et d’une nouvelle trajectoire du modèle de développement national et régional intégré, a affirmé le chercheur spécialisé en économie régionale et spatiale, M’Hamed Zriouli.

L’économiste, qui s’exprimait dans un entretien à la MAP à l’occasion de la parution de son sixième ouvrage : “Régionalisation avancée et modèle de développement du Maroc au 21ème siècle : Quels nouveaux paradigmes ? Pour quelle future trajectoire du développement ?”, a relevé que ce régime se matérialise par une croissance élevée et inclusive avec un développement humain et social accéléré doublé d’un développement national et régional intégré.

Il est également doté d’une régionalisation avancée volontariste, moteur d’un rattrapage régional rapide et d’une émergence compétitive volontaire choisie, explique M. Zriouli, qui est membre de la Commission consultative de la régionalisation.

Ce scénario est porteur des ambitions légitimes d’un développement global, d’une transformation structurelle accélérée, d’une gouvernance démocratique nationale et territoriale moderne, d’un développement humain durable, d’une convergence régionale rapide et d’une émergence volontaire choisie portée par un patriotisme économique bien ancré dans les régions et les territoires, de nature à propulser le Maroc dans le club des pays démocratiques émergents, a-t-il soutenu.

“De plus, le concept de développement doit être pris en compte dans sa complexité et sa multidimensionnalité, englobant ainsi une croissance de la richesse matérielle, accompagnée d’une amélioration réelle et continue de la qualité de vie et du bien-être individuel et collectif, dans le cadre d’un système démocratique de séparation des pouvoirs garant de la participation politique, de l’alternance et de l’effectivité des droits de l’Homme”, a fait observer M. Zriouli.

Ce système doit également prendre en compte des impératifs de durabilité, de soutenabilité, de cohésion sociale et d’équité territoriale, ainsi que de la sauvegarde de l’autonomie nationale de décision, d’une meilleure articulation entre les marchés intérieurs et extérieurs et d’une insertion positive dans les dynamiques de la mondialisation, souligne le chercheur qui est également spécialisé en planification stratégique et développement.

Après avoir enchaîné des trajectoires du développement alternant des étapes historiques successives de défiance, de méfiance et de confiance, la nouvelle trajectoire du modèle de développement est censée consolider le climat de confiance, en approfondissant les choix démocratiques et l’Etat de droit et le respect des droits de l’Homme, y compris le droit au développement, en offrant des opportunités et des chances égales à toutes les régions, en veillant sur la contribution à la production des richesses économiques et la répartition équitable des fruits de la croissance, des investissements productifs ainsi que d’un seuil minimum d’infrastructures et de services sociaux de base.

Une société pareille, de la confiance, de la méritocratie, de l’égalité des chances et d’opportunités d’accès au développement pour chacun et pour tous, est de nature à créer la citoyenneté. Ce sont là les ressorts de l’unité nationale, le ciment de la cohésion sociale et les fondements de la prospérité, du bien-être et du vivre ensemble, a plaidé M. Zriouli.

Cette trajectoire sera également impactée par la nature, l’étendue et le poids de la régionalisation avancée en matière d’investissement et de développement, a fait remarquer l’auteur, arguant que la construction régionale du Maroc au 21ème siècle doit participer de manière substantielle à la construction de la nation unitaire dans la diversité de ses régions et territoires et la multiplicité de ses affluents ethniques et culturels et au renforcement et à la modernisation de l’État-nation dans sa légitimité démocratique, son efficacité économique et son efficience sociale et dans ses capacités de mobilisation, d’intégration et d’inclusion.

M. Zriouli, qui est titulaire d’un doctorat d’État en sciences économiques, a relevé que la crise de la Covid-19 doit servir comme accélérateur des réformes, catalyseur d’opportunités et vecteur de repositionnement stratégique.

Dans ce contexte, la rénovation paradigmatique du modèle de développement vise non seulement à prendre en charge les déficits, les inégalités et les limites de la trajectoire actuelle, mais également à affronter les défis structurels futurs liés à l’évolution démographique et à construire des paris nationaux légitimes à réaliser, dans la perspective d’une nouvelle trajectoire du modèle de développement et d’une régionalisation avancée volontariste, dans le cadre d’une planification stratégique nationale et régionale du développement et d’une gouvernance démocratique nationale et territoriale à l’horizon 2050.

D’ailleurs, la marche globale de la future trajectoire du modèle de développement, sera profondément déterminée par l’étendue, l’ampleur et le poids des actions stratégiques et des projets régionaux structurants, la profondeur des réformes structurelles et l’importance de l’effort global d’investissement et de développement qui seront engagés par l’État et ses démembrements, les régions et les autres collectivités territoriales, ainsi que par le niveau de mobilisation collective des élites éclairées et des acteurs du développement dans les régions, a-t-il conclu.

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