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Maroc: l’inclusion financière pour renforcer la résilience économique

Par Maria Mouatadid.

 

L’inclusion financière, composante essentielle des modèles de développement des pays, constitue plus que jamais un des principaux leviers à actionner pour renforcer davantage la résilience de l’économie nationale, en particulier dans un contexte mondial en perpétuelle mutation.

Une nécessité qui a été bien démontrée par la crise du covid-19, laquelle a contribué significativement à l’accélération de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de l’inclusion financière (SNIF).

D’ailleurs, l’objectif de ladite stratégie est bien clair: libérer le potentiel de l’inclusion financière en faveur du développement socio-économique du Royaume.

Pour ce faire, les leviers stratégiques de la SNIF se sont déclinés en plusieurs chantiers portant sur le déploiement du paiement mobile, la définition et l’accélération du développement d’une assurance plus inclusive, outre la facilitation du financement des très petites entreprises (TPE) et des start-ups.

Il s’agit aussi de refondre le statut de microfinance, d’accélérer l’inclusion financière par les banques et accélérer aussi la dématérialisation des paiements, ainsi que de piloter l’inclusion financière dans la durée.

Des progrès notables ont été accomplis notamment en matière d’accessibilité des services financiers, d’éducation financière et de financement des entreprises, permettant une progression en “volume” et en “valeur”. Cependant, plusieurs segments de la population demeurent quasi-exclus du système financier.

Pour combler les écarts les plus significatifs en termes de pénétration des services financiers entre femmes et hommes, ruraux et urbains, jeunes et adultes, les pouvoirs publics ont entrepris des actions proactives en mobilisant les acteurs de l’écosystème financier à même d’offrir aux segments exclus de la population une palette diversifiée de produits et services financiers qui répond à leurs besoins.

Et c’est dans ce sens que la SNIF a pour ambition de mettre en place des solutions permettant d’explorer le gisement de progrès qui demeure significatif.

 

Retour sur les réalisations de 2020

Le récent rapport de la SNIF révèle que l’année 2020 a été marquée par la promulgation du cadre légal et réglementaire, l’opérationnalisation du registre électronique et l’accompagnement de l’écosystème à travers différentes actions de formation.

Depuis son opérationnalisation au cours du premier trimestre de 2020, le registre électronique a enregistré plus de 104.000 notifications d’inscription de sûretés mobilières, totalisant un montant d’environ 173 milliards de dirhams (MMDH), ressort-t-il du rapport.

Entre avril et décembre 2020, le nombre d’utilisateurs du registre électronique est passé de 522 à 3.398, ce qui traduit un engouement confirmé et croissant de la part des utilisateurs.

Aussi, dans le cadre de l’accompagnement de l’écosystème, plusieurs sessions de formation et de sensibilisation ont été organisées, en présentiel et à distance, par le ministère de l’Economie et des finances en collaboration notamment avec la Société Financière Internationale (SFI), pour toucher les institutions financières et la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM).

Ces actions, selon le rapport, seront poursuivies par la Direction du Trésor et des Finances Extérieures (DTFE) dans le cadre d’un plan de formation spécifique pour 2021 et 2022.

Pour ce qui est de la micro-crédit, qui occupe une place particulière au sein du système financier marocain, les Associations de Microcrédit (AMC), ont été fortement mobilisées durant l’année 2020, malgré la chute considérable de leurs activités en raison du contexte sanitaire, pour la mise en œuvre de l’opération Tadamon relative à la distribution des aides destinées aux ménages nécessiteux, relevant que le nombre de points d’accès à celle-ci était de 1.770.

S’agissant des indicateurs sur l’accessibilité et l’usage des offres bancaires à fin 2020, le rapport fait savoir que le nombre de points d’accès bancaires est de 7.372, précisant que 53% des adultes ont au moins un compte bancaire et 12% des adultes ont au moins un crédit bancaire.

“L’année 2020 a représenté une année de cadrage des engagements des Banques pour le déploiement desdits chantiers ainsi que de déploiement des prérequis identifiés par les parties prenantes en préparation du processus de mise en œuvre”, souligne-t-on.

Côté paiement mobile, le rapport relève que 2020 a été l’année des progrès notables dans le processus de déploiement des différents chantiers matérialisés principalement par l’opérationnalisation de l’écosystème et la mise en œuvre du Groupement du Paiement Mobile du Maroc (GP2M), dont la feuille de route a été validée.

De même, les acteurs ont finalisé les volets technique et réglementaire sous le pilotage de la Banque centrale traduits par l’agrément, depuis 2018, de 16 nouveaux établissements de paiement (EP) habilités à offrir des services de paiement.

Au volet de l’éducation financière, ce sont 98.000 personnes (jeunes, femmes, ruraux, détenteurs d’activités génératrices de revenus) qui ont bénéficié de programmes d’alphabétisation dans ce sens.

Rendue publique récemment, cette deuxième édition du rapport, rappelons-le, à été préparée par les parties prenantes de la SNIF sous la coordination de BAM et de la DTFE du ministère de l’Economie et des finances.

Portés par des groupes de travail techniques, les leviers de la SNIF représentent une déclinaison de ses ambitions et orientations pour concrétiser la vision nationale telle qu’adoptée par le Conseil National d’Inclusion Financière.

Courant 2020, les travaux de mise en œuvre se sont poursuivis en dépit des entraves induites par la crise sanitaire liée à la Covid-19 et se sont matérialisés par des réalisations importantes.

Le premier rapport a porté, quant à lui, sur les principales étapes franchies dans le processus de la SNIF depuis le lancement en 2016 jusqu’à 2019, année au cours de laquelle les travaux de mise en œuvre ont été initiés, rappelant, d’une part, les conclusions des travaux de diagnostic et le bien-fondé de ladite stratégie, et mettant en lumière les réalisations majeures dans le cadre de la phase de formulation d’autre part.

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