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Promotion de l’égalité salariale hommes-femmes dans le secteur privé (avis d’experts)

La journée internationale des femmes se veut, comme à l’accoutumé, une occasion de revenir sur les progrès réalisés en matière de promotion des droits des femmes, mais également sur les obstacles auxquels elles font face, notamment salariales. La MAP a, ainsi, approché deux experts spécialisés dans le droit du travail en vue de jeter la lumière sur les raisons de ces inégalités et sur les moyens de les dépasser.

«La loi est très claire quant aux inégalités salariales entre les hommes et les femmes, à commencer par Constitution dont l’article 19 stipule que les hommes et les femmes jouissent, à égalité, des droits à caractères économique et social », a souligné, au micro de la MAP, Yasmine Zaki, avocate au Barreau de Casablanca.

Il existe de nombreuses raisons derrière les inégalités salariales et certaines sont liées à une «mentalité patriarcale et à des stéréotypes de genre qui sont prédominants», a-t-elle relevé, ajoutant que plusieurs études ont mis en exergue une forme de dévalorisation du travail des femmes face à celui des hommes. Selon l’avocate, cette problématique trouve également ses racines dans la priorité accordée à l’homme quant à l’accès au travail et à la gestion des revenus qui en découlent.

Malgré les dispositions relatives à l’interdiction des discriminations dans le code du travail et le code pénal, il n’existe pas de programmes de prévention, de lutte ou de sensibilisation sur les lieux de travail, a déploré la juriste qui décrit pourtant l’arsenal juridique marocain comme l’un des plus riches de la région MENA.

Ainsi, Mme Zaki estime qu’il est «impératif» de favoriser la présence des femmes au sein des instances décisionnelles et de prendre en considération les recommandations faites par les mouvements féministes marocains proposant «des solutions durables et applicables».

Dans un autre entretien accordé à la MAP, Me Abdelrhani Nkaira, avocat et spécialiste en droit du travail, a soutenu que les salariés ont besoin d’en savoir plus sur leurs droits au travail et qu’ils se doivent de confier leurs problèmes à des avocats spécialisés dans ce domaine.

Le code du travail contient plusieurs sanctions pénales, mais afin que celles-ci soient appliquées, une demande doit être adressée au procureur du roi, a-t-il expliqué, indiquant que la sanction réservée au non-respect de l’article 9 du code du travail, citée dans l’article 12, prévoit une amende pouvant aller jusqu’à 30000 dhs.

Alarmé par une «négligence importante» de ce sujet, Me Nkaira a dénoncé la «quasi-inexistence» de l’inspecteur du travail qui devrait jouir de plus de pouvoirs et de prérogatives pour effectuer des visites et des contrôles au sein des entreprises. Le but étant de dresser des procès-verbaux en cas d’infraction du code du travail et d’assurer ainsi l’application des sanctions prévues pour chaque infraction.

Les lois qui existent actuellement sont «largement suffisantes», a fait valoir le spécialiste en droit du travail, appelant les salariés à se renseigner davantage sur leurs droits, en vue de pouvoir les réclamer.

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