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Relance de l’Industrie: opter pour le Green ?

Par Safaa Bennour

Casablanca- Voila un nouveau palier qui vient d’être franchi dans le processus de relance de l’industrie nationale. Le Maroc, en tirant parti de ses avancées accumulées dans le domaine des énergies renouvelables, est plus que jamais déterminé à décarboniser son industrie.

Dans ce sillage, un nouveau programme “Tatwir croissance verte” vient d’être lancé en faveur des TPME afin d’amorcer leur transformation verte en ayant recours aux énergies renouvelables et en décarbonisant leurs process de production.

C’est d’ailleurs l’un des objectifs phares que le Maroc s’est fixé à l’horizon 2023 en vertu de son ambitieux plan de relance industrielle. Le Royaume veut se positionner en tant que base industrielle décarbonée et circulaire.

Et c’est au tour des entreprises, particulièrement les TPME, de tirer profit de ce mécanisme dans l’ambition d’améliorer leur compétitivité, conquérir de nouveaux marchés à l’export et bien évidemment baisser leurs factures énergétiques.

En effet, le programme “Tatwir croissance verte” va apporter son lot d’avantages en termes de soutien à l’investissement, d’accompagnement et de conseil. Dans une phase première, ce programme promet de générer un investissement global de près de 1 milliard de dirhams (MMDH).

Comment alors ce mécanisme innovant, initié par le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Economie Verte et Numérique et déployé à travers l’Agence Nationale pour la Promotion de la PME (Maroc PME) et l’Agence Marocaine pour l’Efficacité Énergétique (AMEE), aidera-t-il les entreprises à donner une dimension Green à leur façon de produire et de créer de la richesse ?

Dans une déclaration à la MAP, Mohamed Dharif, expert en intégration des énergies renouvelables, souligne que ce programme permettra de stimuler les TPME à “repenser leur modèles de performance” en les encourageant à recourir à des sources d’énergie propre à base du renouvelable ainsi que l’amélioration de leur bilan énergétique en adoptant des solutions innovantes de faible consommation.

Concrètement, le programme “Tatwir croissance verte” se présente comme un levier financier permettant au tissu industriel, notamment les TPME de décarboniser leurs processus industriels à travers l’adoption des nouvelles pratiques écologiques et technologies ayant une empreinte carbone positive.

En effet, ce programme comprend une offre sous forme de prime d’investissement de 30% pour l’appui au financement des équipements industriels. Il inclut également une aide remboursable de 5% du projet d’investissement pour contribuer au financement des besoins en fonds de roulement des projets d’amorçage dans de nouvelles filières industrielles vertes et une prise en charge allant jusqu’à 50% des dépenses engagées en matière d’innovation et de développement des produits notamment les frais d’études techniques, de développement des maquettes et de prototypes, de tests et analyses de laboratoires, de brevets et marques.

De l’avis de M. Dharif, ce programme va contribuer, à travers une offre intégrée portant sur le soutien à l’investissement, l’appui à l’innovation et à la créativité et le conseil et l’expertise, à l’émergence d’un écosystème industriel basé sur l’économie verte et circulaire et favorisant l’efficacité énergétique sur l’ensemble de la chaîne de création de la valeur.

Pour y arriver, un appui financier s’avère certes nécessaire pour la réussite d’une transformation vers une industrie respectueuse de l’environnement et la mutation vers de nouveaux modèles économiques durables et innovants, a affirmé l’expert.

Toutefois, poursuit notre interlocuteur, d’autres leviers s’avèrent indispensables pour contribuer à l’effort de mise en œuvre de ce plan ambitieux, citant à cet égard la distinction des bonnes pratiques et labellisation des marques Green, l’appui gouvernemental aux TPME pour la compensation des surcoûts engendrés par l’adoption des nouvelles technologies.

M. Dharif estime également nécessaire de mettre en place un arsenal juridique assurant la compétitivité des TPME marocaines et promouvant un marché local de produits verts, adopter une barrière douanière en faveur des produits décarbonisés, établir une politique ad hoc en quête de nouveaux marchés à fort potentiel de connotation verte et promouvoir l’autoproduction et l’autoconsommation à base des énergies renouvelables pour les industriels raccordés à la moyenne (MT) et la basse tension (BT).

Réinventer les modes de production et les adapter aux contraintes écologiques demeure de nos jours un impératif. Dans ce nouveau contexte, la décarbonisation de l’industrie, quoique contraignante, recèle tant d’opportunités, que les TPME industrielles doivent saisir pour tirer leur épingle du jeu et mieux se positionner sur les marchés étrangers.

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