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Revue de la presse économique hebdomadaire

Casablanca – Plusieurs sujets retiennent l’attention de la presse économique hebdomadaire, notamment les relations économiques Maroc-Israel, la digitalisation de l’impôt, la fiscalité des zones d’accélération industrielles (ZAI), la préférence nationale et l’évolution des crédits bancaires en 2020.

Ainsi, “Challenge” a consacré son dossier hebdomadaire au sujet “Maroc-Israel: Place au business”. “Au-delà de l’aspect diplomatique, le rétablissement des relations entre le Maroc et Israel ouvre surtout, pour les deux pays, de prometteuses perspectives économiques”, souligne l’auteur de l’article, notant que les gains peuvent être énormes, le potentiel additionnel d’échanges commerciaux étant estimé à 500 millions de dollars par an.

“Si l’Etat hébreu peut offrir au Maroc une coopération dans des domaines où il excelle, notamment dans les secteurs de technologies de l’eau et de l’agriculture ou de la fintech, entre autres. Israel a également beaucoup à apprendre de l’industrie automobile nationale et des secteurs marocains de textile, de l’aéronautique et du tourisme, voire du solaire ainsi que de la capacité du Royaume, situé dans un carrefour d’échanges stratégiques, à servir de pont vers l’Afrique”, fait remarquer la publication.

Ce sont donc des opportunités réelles qu’il faut saisir dans ce Maroc-Israel des potentialités, estime la même source, ajoutant que les deux communautés des affaires ont déjà commencé à placer cette reprise des relations diplomatiques sous le signe du business et de la coopération économique.

Sur un autre sujet, le journal jette la lumière sur l’impact de la transformation digitale sur l’impôt. D’après l’auteur de l’article, cet impact est “multidimensionnel” et “visible”. Et soutenir: “Plus la peine de venir se bousculer devant les guichets du fisc. Plus de filles d’attente et donc de temps perdu ni de stress. Plus de déplacements physiques. Moins de dépenses en carburant et surtout moins de pollution”.

Certes la transition n’a pas été facile, surtout pour les petits contribuables non encadrés, parmi lesquels les auto-entrepreneurs et les particuliers, mais, aujourd’hui, ces moments difficiles sont loin derrière, indique l’hebdomadaire qui avance des chiffres de 2019 faisant ressortir que le nombre total d’opérations dématérialisées effectuées, a atteint 14,71 millions, soit plus de 5 fois le volume enregistré en 2016 et en progression de 47% par rapport à 2018.

Sous le titre “Préférence nationale : Enfin le déclic ?!”, “La Vie Eco” s’interroge si la préférence nationale deviendra-t-elle une réalité dans la passation des marchés publics. Demandées depuis des années par les petites structures nationales et remis sur le devant de la scène en raison de l’avènement de la crise sanitaire, la protection et l’engouement du produit local sont en effet désormais érigés en priorité nationale, si bien que la la loi de finances 2021 a intégré cette donne en consacrant le principe de la préférence nationale et l’essor des PME dans ce cadre, observe le journal.

“Ce n’est plus une option, elle devient impérative”, affirme l’auteur de l’article, relevant que l’enjeu crucial est sans doute d’intégrer les très petites entreprises (TPE), les coopératives et les entrepreneurs individuels dans le circuit des incitations.

Ce caractère obligatoire de la préférence nationale va servir plusieurs objectifs. “Il va sans dire que l’instauration de la préférence nationale est à même d’augmenter les chances des entreprises nationales face aux entreprises étrangères présentes sur les mêmes marchés et appels d’offres et à promouvoir leur volume d’affaires et la création d’emplois”.

Dans un tout autre registre, “La Vie Eco” aborde le sujet de la filière des fruits rouges qui enregistre une performance remarquable à l’export, faisant état d’exportations d’une valeur de 6 milliards dirhams (MMDH) par an. La filière, qui garantit 16 millions de journées de travail, génère d’importantes retombées socio-économiques et ne cesse de se développer.

“Une consommation qui ne cesse d’augmenter en Europe, une production précoce, une main-d’oeuvre bon marché permettant des coûts de production compétitifs, sont autant de facteurs qui ont contribué à l’expansion de la filière des fruits rouges au Maroc”, explique le journal, notant que l’Union européenne, avec 95% du volume exporté, reste la destination principale des exportations marocaines en fruits rouges.

Et de poursuivre: “Aujourd’hui, la diversification des marchés à l’export est de l’avis d’un professionnel un volet encore à renforcer. L’Asie est un marché qui se trouve dans la ligne de mire de certains exportateurs … Il reste donc à mettre en place des accords phytosanitaires pour bien y introduire l’origine Maroc”.

Par ailleurs, “Finances News” analyse la dynamique de distribution des crédits durant l’année écoulée, rapportant que “la production des prêts bancaires a tenu tête à la crise en 2020”, ajoutant que l’octroi de quelque 41 Milliards de dirhams (MMDH) aux agents économiques a permis de maintenir l’économie nationale à flot.

Pour les entreprises marocaines, la publication estime que les prêts garantis par l’État, développés par la Caisse centrale de garantie (CCG) et distribués par les banques pour compenser la chute de l’activité économique et financer les besoins en fonds de roulement, ont fait tourner le crédit à court terme à un rythme rarement observé. “Le secteur tertiaire, notamment, le tourisme (hôtels et restaurants), a le plus bénéficié de ces dispositifs avec un total de 9,16 MMDH de facilités de trésoreries, selon les chiffres de la banque centrale”, écrit “Finance News”.

Quant à la sinistralité de l’encours bancaire, la crise économique induite par la pandémie n’a pas été sans dommage collatéral. Les créances en souffrance (CES), bête noire du système bancaire, ont culminé à 80 MMDH, avec un surplus de 10 MMDH entre décembre 2019 et décembre 2020, ce qui ramène le taux de sinistralité à 8,4%.

En outre “Finance News” a jeté la lumière sur la nouvelle fiscalité des ZAI pour les secteurs automobiles et aéronautiques qui “permettrait au Royaume d’être compétitif en termes d’IDE”.

Le journal rappelle que l’effort pour la réorganisation des ZAI a marqué une grande avancée en 2019, suite aux troisièmes assises nationales sur la fiscalité, et a pris ensuite forme dans la loi de finances 2020 ainsi que dans l’actuelle. Cette orientation reflète une “démarche réfléchie afin de sauvegarder l’image du pays, surtout vis-à-vis des investisseurs étrangers qui se sont implantés dans les ZAI, motivés par les incitations fiscales proposées par le Royaume au tout début du lancement desdites zones.

Voir aussi:

Maroc: L’Épilepsie touche plus de 400.000 personnes

Yosra BOUGARBA

Automobile: le Maroc face aux nouveaux virages

Marché de capitaux: 76,9 MMDH de levées en 2020

Youness AKRIM