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Par Yassine AHIZOUNE.
Le Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM), évènement incontournable de l’échiquier agricole mondial, a mis en avant le potentiel révolutionnaire de l’agriculture numérique à travers son pôle “Agri-Digital”, dont le programme est étalé sur quatre jours, du 23 au 26 avril.
La première journée, dédiée aux technologies de la ferme digitale, a été marquée par la cérémonie inaugurale du nouveau pôle “Agri-digital”, ainsi que la tenue d’une conférence explorant les offres et les cas d’usage des technologies numériques dans le domaine agricole.
L’écosystème Agri-digital et l’entrepreneuriat 4.0 ont été sous le feu des projecteurs, avec des présentations du réseau des fermes digitales du Maroc et du programme Digitagri, visant à stimuler l’innovation et l’entreprenariat dans le secteur.
S’agissant de la troisième journée, elle a porté sur le thème de l’intelligence artificielle (IA) et les services numériques, offrant une master class sur l’IA pour améliorer la productivité agricole, ainsi qu’une cérémonie de remise de certificats et de kits entrepreneuriaux. Une conférence sur l’IA en agriculture viendra enrichir les débats et les échanges sur les dernières avancées technologiques.
Enfin, la dernière journée annonce une IA Hackathon et présente l’observatoire de la sécheresse, avant de clôturer sur une rétrospective des solutions exposées au pôle “Agri-digital”, mettant en lumière les expériences vécues et les perspectives de déploiement dans le domaine de l’agriculture numérique au Maroc.
D’ailleurs, Loubna El Mansouri, directrice du Pôle Digital de l’Agriculture, de la Forêt et Observatoire de la Sécheresse, a mis en lumière l’essor de l’agriculture numérique à travers le tout nouveau pôle “Agri-digital”.
Elle a souligné le rôle déterminant du pôle dans la coordination de la transformation digitale de l’agriculture, tant dans le secteur privé que public.
“L’agriculture numérique n’est plus un concept réservé aux laboratoires, mais s’impose désormais comme une réalité tangible pour tous les agriculteurs. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : certains agriculteurs, adeptes du numérique dans toutes ses dimensions, témoignent d’économies significatives, allant jusqu’à 30% des ressources hydriques et 93% des pesticides”, a-t-elle déclaré, notant que ces résultats tangibles soulignent l’efficacité indéniable des technologies digitales dans le domaine agricole.
Ce virage vers le numérique s’opère dans le cadre d’un partenariat public-privé solide, réunissant des institutions de renom telles que l’Agence de Développement Agricole (ADA), MAMDA, Crédit Agricole du Maroc (CM), l’Office National du Conseil Agricole (ONCA), ainsi que l’Agence Nationale de la Conservation Foncière, du Cadastre et de la Cartographie (ANFCC), a poursuivi Mme El Mansouri, afin de rendre ces technologies accessibles au plus grand nombre d’agriculteurs.
S’agissant du réseau des fermes digitales, Mme El Mansouri a indiqué que ce projet a vu le jour grâce à la collaboration de cinq partenaires majeurs : CAM, le Pôle Digital, le ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, l’Ecole Nationale de l’Agriculture de Meknès (ENAM), et Fimasucre.
L’objectif de ce réseau est double : offrir aux agriculteurs un aperçu concret de l’impact des technologies digitales sur leur métier, tout en constituant un terrain d’expérimentation pour les startups œuvrant dans le domaine de l’agriculture numérique.
Ce projet novateur ne saurait être complet sans une dimension éducative et formatrice, a fait valoir Mme El Mansouri, ajoutant que la formation des agriculteurs est une pierre angulaire de cette transformation digitale.
Fort de ces constats, le Maroc s’engage résolument sur la voie de l’agriculture numérique qui se veut porteuse de progrès et de pérennité.
Le pôle Digital de l’Agriculture, de la Forêt et Observatoire de la Sécheresse est établi sous la forme d’un Groupement d’Intérêt Public (GIP). Il est administré par onze établissements publics et privés et a pour mission de coordonner et d’orchestrer le passage vers une Agriculture 4.0, attractive pour les jeunes, attirant les investissements et favorisant la création et le développement de start-ups marocaines compétitives à l’échelle nationale et internationale.